Robert Piccamiglio – Midlands – 02
Mais je n’aime pas les adieux. Et nous avions si peu de choses à nous dire.-
— Dis-moi ! ‘ Est-ce si loin? Combien de temps déjà?
Combien de temps pour oublier? Combien de naissances à venir qui font tinter ces écorces et ces sirènes attachées à la vie ?
Nu d’abord. Puis habillé.
Puis nu à nouveau.
Comme jamais nous l’avons été.
Alors que me reste-t-il à regarder ?
A surprendre dans cette cruelle litanie »
sans fin qu’est l’oubli.
—— Combien de temps dis-moi ! —
Qui pourrait répondre à l’oubli ? Les murs ? Le plafond ? Le lavabo ? Cette eau qui a tant lavé ?
L’oubli !
Et moi-même n’ai-je pas tant oublié ?
L’ombre des arbres qui tendent leurs bras vers le soleil.
Les maigreurs du printemps. La pluie tiède de l’été.
Le ciel raisonnable au bord de l’hiver anatomique.
L’oubli !
Mais quelle-porte a été ouverte franchie puis refermée ?
Avec ce cœur solitaire qui nous donne à penser
que l’on pourra encore aimer et être aimé à nouveau d’espérance
.
Triomphant ainsi de l’absurde
et de cette solitude insolente que nous portons sur nous
comme un habit de cérémonie.
L’oubli !
Avant que la terre dont nous venons ne reprenne ce qu’elle a donné.
——
une bibliographie ? celle de Robert Piccamiglio.. voir cette page...
–
je m'exprime:haut et foooort