Mercredi dans les Alpes (RC)
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Pourquoi j’ai choisi ce titre ?
Hein, -sans doute parce que
Cà sonne comme un jour changeant ,
Et les sonnailles du bétail dispersé.
Le lendemain, transforme le monde,
Les murailles gris bleu sont maintenant orange
En tournant la tête, je déchire quelques nuages
Cavalcade de quelques bouquetins en éboulis
Le lendemain est aussi tout à l’heure
L’épaule suspendue de la montagne
Se teinte d’éclairages d’hiver et la fantaisie
d’oiseaux de Magritte englués dans le roc
Sages tracés de remontées mécaniques
striant les pentes de lignes mobiles
Ruches bourdonnantes d’immeubles agglutinés
Comme d’excroissances vénéneuses.
Le lendemain changeant me dit le pays voisin
Transformant la parole, en langage étranger
Mon père disait » mâcher de la paille »
En absence – Prévert -de passage- muraille
Et de tunnels routiers audacieux
Et les spirales des voies ferrées d’antan
Forant des kilomètres rocheux
Et jouant des ponts si improbables
C’est vers Tende, je me souviens
Me rappeler pourquoi, avant la mer
Les pentes sont encore les Alpes
Les replis gardant de petits lacs miroirs
Autant de joyaux liquides
Aux balcons des pentes velours
Le lendemain qui transforme le monde
Attend en silence le départ de l’ombre
Le rideau de lumière, combattant la nuit
Après avoir happé les crêtes,
Peu à peu lui grignote une part de jour
En allégeant son triangle- c’était en rosé
Le lendemain est aujourd’hui, posé
L’aube a relégué mercredi
D’un éclairage nouveau le haut fantasme
de glaces construit le jeudi.
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RC
5 fev 2012
oh ! magnifique lecture !
Merci Ren
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02/05/2012 à 13 h 20 min
« Le rideau de lumière, combattant la nuit
Après avoir happé les crêtes,
Peu à peu lui grignote une part de jour
En allégeant son triangle- c’était en rosé »
J’aime ce passage, comme j’aime photographier tous les V que forment les pans de la montagne pour loger ce qui sera regardé en leur creux..et en plus tu y ajoutes un balayage de lumière!
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02/05/2012 à 21 h 38 min
C’est même ce balayage de lumière qui m’inspire – plus que les pentes elles-même…
Dans mon coin, – c’est sans doute moins spectaculaire, que les contrastes proposés par la haute montagne,
mais quand même….
les pans de montagne se font plans, l’une porte l’ombre de l’autre, et d’entre les nuages fréquents pointe souvent un faisceau mobile, qui « en rajoute »
J’ai pensé aussi au récit de Maurice Pons, qui dans ce que je pense être son meilleur ouvrage » les saisons », décrit quelqu’un qui quitte une sombre vallée – sinistre pour s’échapper vers d’autres ailleurs, une vallée étrangère… sauf qu’à l’étranger il retrouve les mêmes conditions…
Donc , – contrairement à mon texte, – il n’y a pas d’évolution – dans ce roman très sombre – mais remarquablement écrit., et qui est aussi une parabole sur l’émigration ( enfin, on peut le comprendre comme tel)
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02/05/2012 à 23 h 00 min