Claude Simon – l’herbe – extr
Un ticket d’entrée au musée Miro de Barcelone, d’une trentaine d’années, un fragment de chapelet en nacre, une multi-prises, un rouleau de pellicule non développé, un paquet de mouchoirs en papier poussiéreux, un petit livret indiquant les calories des aliments, des épingles à cheveux et des trombones, un minuscule tournevis, un paquet de pastilles Vichy entortillé sur les quelques bonbons restant, deux bracelets en toc oxydés, la médaille d’argent entourée d’ivoire de mon berceau et un petit sac plastique contenant des feuilles mortes en chemin vers la poussière, un peloton de ficelle rouge pour cadeaux, un porte serviette en ivoire avec mon prénom gravé en italiques, de petits écouteurs et des enveloppes vierges dans un étui, plus des crayons aux mines usées mais pas de taille crayon.
Sauf que ces tiroirs ne sont pas miens, pas les bons. Alors, je pense que je pourrais y mettre, en vrac ou dans une boite comme celle de Marie, le contenu de celle-ci « de boutons dépareillés, de chaînettes d’or (ou plaquées or) et de vieilles boucles de souliers en cuivre… »
(l’Herbe – Claude Simon )
Inventaire à la Prévert…ou découverte d’Amélie…les tiroirs du passé sont des mines d’or pour ceux qui savent regarder.
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03/11/2012 à 21 h 52 min
Et plus on vieillit et plus les tiroirs se multiplient ,jusqu’au jour où l’on ne sera plus dans l’un d’eux qu’une photo jaunie , un paquet de cigarettes vide mais bien rouge , un foulard en guenilles, un colier de chien , un p’tit moulage d’enfant raté et surement quelques poussières qu’on saura avoir été des fleurs …
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03/12/2012 à 0 h 09 min
La seule chose qui pose question c’est que tout évoque un passage du temps, et rien ne répond au présent.
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03/12/2012 à 7 h 54 min