Aimé Césaire – Prophétie
là où l’aventure garde les yeux clairs
là où les femmes rayonnent de langage
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau saison de lait
là ou le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe de prunelles plus violent que des chenilles
là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois
là où la nuit vigoureuse saigne une merveille de purs végétaux
là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d’une ruche plus ardente que la nuit
là où le bruit de mes talons remplit l’espace et lève à rebours la face du temps
là où l’arc-en-ciel de ma parole est chargé d’unir demain à l’espoir et l’infant à la reine,
d’avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan
d’avoir gémi dans le désert
d’avoir crié vers mes gardiens
d’avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes
je regarde
la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant de la scène ourle un instant la lave de sa fragile queue de paon puis se déchirant la chemise s’ouvre d’un coup la poitrine et je la regarde en îles britanniques en îlots en rochers déchiquetés se fondre peu à peu dans la mer lucide de l’air
où baignent prophétiques
ma gueule
ma révolte
mon nom.
Les armes miraculeuses. – Gallimard, 1979.
Si tu aimes je te conseille ce disque, maintenant que le spectacle de cet hiver est passé, c’était, il n’y a pas de mots ces instants où tu oublies ce qui t’entoure dans ce long voyage
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08/23/2012 à 22 h 47 min
merci de le rappeler, je connaissais la vidéo Youtube,
et comme par ailleurs j’aime énormément ce que produit Arthur H, c’est effectivement conseillé à tous les lecteurs – auditeurs…
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08/23/2012 à 22 h 52 min