photo: Edward Weston 1939
J’ai retourné la terre
Et extirpé le chiendent
Qui pousse comme il résiste
Aux paroles les plus aimables ;
J’ai trouvé dans le sol, le canon d’un fusil rouillé,
Il était caché là, comme un vieux témoin,
Taiseux de son histoire
Et de celle des hommes
J’ai senti le poids
De la terre tendre mes bras,
Comme elle peut recouvrir
Les plus lourds secrets
Et préserver dans son ventre,
Un centre qui ne dit rien
Jusqu’à ce que le jour,
Pose son regard inquisiteur
Si un jour arrive
Où de lointains descendants
Joueront de la pelle,
Pour savoir ce qu’il fut
De l’histoire des hommes
Sur laquelle l’ombre s’est posée,
En grand manteau de terre.
–
RC – 24 août 2012
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texte auquel je joindrai cet extrait de « Mensonges en couleur » de Emanuel Carnevali ( auteur italien du début du XXè siècle):
Sommeil
Au fond des abysses du sommeil se balance un berceau noir. Légèrement le chagrin le pousse de ses doigts évanescents. Sous le berceau gît la terre, qui t’étouffe et te recouvre.
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–
Taiseux de son histoire et de celle des hommes…j’aime….
Ca me fait penser à une de mes filles et son ami qui partent en forêt dès qu’ils le peuvent et reviennent souvent avec ces petits objets que l’on peut trouver sur les chemins…souvent on se dit, quand on a découvert que ces petits choses sont très anciennes, qu’elles ont » appartenu » à quelqu’un qui a marché là il y a longtemps, que donc une histoire de vie est dans ce silence de l’objet…
Taiseux, j’adore ce mot
Tout comme j’aime les visages taiseux que je croise par moments.
C’est que l’humain m’attire, dans son histoire en lui…
Belle journée toi !
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je pense aussi aux hommes en « négatif », dont on a fait le moulage, sous les cendres des maisons de Pompeï
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J’aime particulièrement le titre « manteau de terre « , ou oui, manteau de » taire ». Le mot taiseux possède la force évocatrice intense des secrets les plus sombres.
Merci, René, pour ce très beau partage .
Bonne soirée à toi et bises!
Brigitte
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l’Homme se penche si souvent sur la terre. Jamais pareil. Il trime sur sa pelle, s’enlise dans la glaise,marche léger sur le sable, se heurte à la roche, joue avec les herbes, récolte des trésors pour lui seul visibles.. souvent taiseux dans cet échange secret.
C’est un thème qui me tient à coeur..et tu es allé profond au centre.
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Bien sûr, il y a tout ce rapport au caché, au temps, à la mort,
mais aussi à la vie passée, qui m’intéresse, ———- comme l’archéologie en général….
Je me souviens, avoir trouvé par hasard, en creusant sur le terrain, d’un de mes domiciles passés, une clef, comme ça sous 60 cm de terre, environ… qui était peut-être la clef de la maison originelle
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Oui. Des feuillets, des plis , des piles d’histoires de ceux et celles qui précèdent. A creuser indéfiniment.
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FORAGE
Sous la terre dansent immobiles
De furieux entrelacs de velours
Qui laissent passer les fils de la vierge
En guise de chemin d’étoiles
Traversant la nuit solitaire
Le guerrier marqué du sceau
Slalome entre les blocs d’anthracite
Qui ont forgé son image écornée
Un beau matin se révèle
Quand la terre est gazeuse
Nappe de brume pourpre
Que sculpte la main de l’artiste
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merci bien pour cet écho….
par ailleurs , puisqu’il est question de Salomé, j’avais déjà expérimenté ses mains douces…
E MeatYard
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très bel écho en effet !!!
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