voir l'art autrement – en relation avec les textes

Philippe Delaveau – Jean-Sebastien Bach


peinture :  Fr Kupka

 

 

JEAN-SÉBASTIEN BACH

 

Au commencement et à la fin de la phrase,

c’est ton visage qui attend vieux maître et ton regard

sous la chandelle au grenier – presque aveugle.

 

Avec ces bruits d’enfants nombreux entre querelle et rires

dans la maison comme une fugue où se perd

le nom dilaté par les voix de musique,

de tant de signes sur les cinq traits où ta main s’est posée.

L’été qui a mûri les fruits et l’harmonie du monde

offre un répit sur le gué de l’accord au vaste hiver.

 

Le fil de soie de la mélodie élabore

un chemin sombre et clair sur les décombres

du thème au préalable inscrit et simple

au blason gris des bémols ou des dièses.

 

Avant l’épuisement de ses détours et la résolution

sur le clavier d’ivoire de la tonique.

 

Ici ta main rature de sa plume : Seigneur

si ton Nom est grand et pauvre, mon espérance.

Que la joie qui redescend de la voûte avec les cors

et les voix d’anges. Mais dimanche s’approche.

 

Il faut dans l’harmonie ingérer l’air et que le souffle

illumine un chemin vrai du cœur au cœur.

Puis un accord résout longuement au point d’orgue

le commencement à la fin de la phrase.

 

Son nom secret d’une musique, Philippe Delaveau, éditions Gallimard, 2008.

 

 

je m'exprime:haut et foooort

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