Même s’il fait jour, quelque part, c’est une fête nocturne
Un frôlement de gestes, des bonds discrets, et des yeux habitués à l’obscurité.
On a laissé au loin , le bruit et la fureur, le crépitement du soleil sur les chaumes
Pour la cathédrale de pénombre,
Où se glissent de temps à autre les bourdonnements têtus d’avions, bien au-delà.
Il faut s’habituer au rideau des bois, à la chevelure mouvante, qui ondule au moindre vent, et
… retrouver ses repères.
Quand tout se ressemble un peu, qu’il faut contourner les corps couchés d’ancêtres écroulés,
Ecarter des rideaux de fougères, s’extraire des pièges de ronces, la progression est lente.
Personne n’a jalonné le terrain, n’a semé de temps en temps des cailloux blancs, qui guideraient les pas.
Celui-ci et le suivant. La distance ( dont on ne peut dire qu’elle s’étire ), ne connaît pas la ligne droite.
Le pied prend appui sur ce qui n’est pas, le terrain s’accidente et se heurte de temps à autre à des rochers instables,
suivis de pentes glissantes.
En attendant me voila progresser dans la fange, les mousses cédant du terrain vers l’humide.,sous les caquetages faciles
des oiseaux exotiques, dont on ne distingue qu’un passage furtif,
La voûte de la forêt est une explosion que l’on suppose verte,
Une cloche végétale, fourmillant d’insectes, où chacun travaille à sa survie.
Je dois agiter les bras en tous sens, pour tenter d’échapper aux moustiques, intéressés par ma présence insolite.
…en d’autres lieux j’aurais pu croiser les corps écailleux de reptiles en attente…
Mais , – je vois une éclaircie soudaine, un sillon clair partage la futaie….
j’ai retrouvé le chemin.
RC – 7 octobre 2012
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Que je complète avec l’article de Lambert Savigneux: visible dans « les vents de l’inspire «
ploie le temps ce qu’il en reste (remnants)
si l’ ours et l’humus des hêtraies
grise face de pierre polie et vingt sentiers font une taïga d’hiver
vers une douce pas trop rude quand pas de plume
cree grogne ni rend shoshone
dans la huitième nuit blême bleue de loutre et mer
pluie que trois pour une soupe
j’outre
ni crire ni rire même des crocs moins que d’accrocs un clos de cache à l’eau des brins d’ilots
mais ronger une branche sèche si bois sec l’eau crisse fendue une coulée loir pousse de sève perce dans le sens oblique
longue robe libidinale
orignal ou nihil à ni male ni feu mêle ne leurre
et secoue s’en pour sang au coude à coude comme si pioche mais nickel dans les rockeuse bluese
une tête d’ourse s’entête à lever le paw à
l’émergence du soleil
car hiboux n’est pas putois ni castor une peau de daim affamée court pâmée
le poing levé au sol hérisse de poils pour luire
je dis tranquillement s’ébrouer à la voix tachetée
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