voir l'art autrement – en relation avec les textes

Candice Nguyen – Dans l’antre


photo: Steven Dempsey

article  disponible  sur  le blog  de Candice Nguyen:  dont il gaut aussi voir  les productions photographiques...

 

Je suis né dans l’antre et si quelqu’un me demandait, je lui répondrais que rien ne peut se dire en dehors du susurrement.

Je suis né dans l’antre, à l’écart du bavardage des hommes, leur babil incessant qu’ils ne savent plus taire et dont ils ne se rendent plus compte, dans l’antre, et ce bruit m’est assourdissant. Geler à pierre fendre agitation brouhaha tours banques cac et ces singes décident du monde.

C’est contre la mort, la leur, qu’ils s’obstinent dans ce leurre, remplir les espaces du monde un à un, et dans les airs, les moindres interstices, ondes ombres recoins vibrations, partout leurs lumières, leurs flots de paroles sur quel réel : dis-moi, comme si, comme si cela allait faire oublier l’inconstance de toute chose et leur renouvellement, mais sans eux, et après eux.

Acquérir, acquérir et repousser au plus loin là où l’homme n’est plus, n’est plus rien qu’une rumeur lointaine qui agite ses bras désespérément et ses jambes à la recherche d’un point d’eau qu’il aurait suffi de creuser. Creuser. Les puits, les ventres, la lumière, laisse rentrer. On avait quoi à perdre à faire autrement.

Magnésium fortifiants Célestène, passent les amphétamines bêta-bloquants pharmacopée. J’attends la nuit alors pour que la rumeur se taise un peu, toujours trop peu, des voitures qui passent, le cri d’un passant à la sortie d’un bar, un téléviseur qui hurle encore quand les lumières se sont éteintes. J’attends la nuit et je n’allume pas je guette, je guette le crépuscule d’été qui s’étire sans fin dans le ciel et qui tire du bleu clair vers le orange, le jaune, le vert et s’enfonce dans le bleu noir de la nuit, le rouge sang, le violet, la nuit et son presque silence — humain;

Humains, reposez-vous, reposez-vous encore, encore un peu plus jusque demain, silence, viens, viens… Et si les hommes levaient la tête à ce moment précis où le rouge s’accapare déjà le ciel et recouvre nos têtes alors peut-être n’aurions-nous plus besoin d’allumer des cierges encore en la mémoire des morts et des désastres ici et là.

je m'exprime:haut et foooort

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