La porte du sommeil ( RC )
photo : opéra de Wagner: l’anneau des Nibellungen
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La porte du sommeil
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Lorsque la lourde porte s’entrouvre
Et que se glissent les rêves
Les brumes des légendes,
Les nymphes flottantes,
Aux bruits de la forêt,
Laissée, nocturne à la mousse
Et aux sommeils sauvages,
Juste effrités, par les images
Furtives des biches, venues s’abreuver
Aux sources de la nuit.
Il y a dans nos mémoires,
Toutes les histoires,
De chevaliers errants,
Les étangs fumants,
Les poussières fuyant en rayons de soleil,
Lorsque, justement, on sombre dans le sommeil.
Les fées sont d’exquises danseuses *
Les plantes, aux tentacules vénéneuses,
Se liguent , hantant, en errance,
Nos souvenirs d’enfance.
Dans nos rêves, se glisse la tempête,
Si on soulève la tête,
C’est tout un monde fantastique,
Qui bascule toute logique
Le désert des tartares
Les griffes du cauchemar,
Les épées qui tranchent
Les arbres qui se penchent
La brume filtrant des puits
Les nains qui s’enfuient…
Un cercle de feu , où s’inscrit
— La chevauchée des Walkyries,
L’écho renvoit, et répète
Les sonneries des trompettes…
— Dans la tête aussi , les peintures d’Odilon Redon
Et s’envolent aussi le char d’Apollon,
Et d’autres animaux sauvages,
Quittant la terre pour un voyage,
Tutoyant l’irréel
Dès que leur poussent des ailes.
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RC – 4 décembre 2012
illustration: l’or du Rhin
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Merci pour cette belle évocation du légendaire dont se nourrit notre imaginaire !
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12/05/2012 à 18 h 12 min
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