Sylvie Fabre G – Corps subtil


peinture: John  Singer Sargent; Peter Harrison  endormi
peinture: John Singer Sargent;       Peter Harrison endormi

Qui jugera du chemin ? Ton corps respire, une haleine l’entoure, l’autre est ce passant venu des lointains, retournant aux lointains.

Tu dois consentir, fraction du monde, multiplication des années et des êtres.

Quelle luminosité as-tu un jour connue pour ombrer la rencontre ? Tu te retournes, les traces sont là, derrière, devant, elles te précèdent toujours. Tu sens le sceau de lassitude, tes jambes tremblent quand la peur pose son caillou dans le ventre – étalon or. Sur son autel, une main presse l’attente. La parole reflue quand, jeté en pâture, solitaire, le corps s’étiole, les lèvres se pincent, il n’y a plus de pulpe autour des mots.

Qui jugera du chemin ?           Les voies de l’incarnation ont mille possibles, nous empruntons toujours l’unique, impossible.

Sylvie Fabre G., corps subtil – Editions L’Escampette, février 2009

( Un texte que je dédie particulièrement à Arthemisia )

 

 

3 réflexions sur “Sylvie Fabre G – Corps subtil

  1. Comme tu (m’)as bien lu(e) Ren!
    Chaque jour je me dis que rien est impossible, que je ne dois pas me retourner mais plutôt continuer avec grande conviction d’utiliser l’hier comme un tremplin pour demain. Car l’hier fut parfois, trop peu de temps c’est sûr, beau. Le beau ne peut être que bondissements, multiplications du regard dans un au-delà lumineux. Et je sais que je peux remercier les naisseurs de jadis pour leurs éclairs qui donnèrent du goût aux jours.

    Et merci à toi, Ren, pour ton amitié.
    Arthémisia

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