Enrico Testa – des temps concordants
dans des temps concordants, l’été,
bien qu’en des lieux différents
du même Apennin,
nous avons essayé, enfants,
de remonter les torrents
pour en trouver la source.
Il y avait une obscurité de sous-bois,
des fougères, un vert à peine plus intense,
un peu de mousse
et des pierres ruisselantes
et rien d’autre :
la déception de l’origine
elle suit un mouvement fluide et vertical
cette montée de la colline
tournant après tournant
vers le soir.
Même les assassins disent
que le vent de septembre est doux :
il nous pousse
parmi les oliviers et les cyprès
et il nous défend
jusqu’à l’anse neutre du balcon
qui sous le ciel gris clair
s’ouvre face à la mer.
Mais à présent, dans le noir,
nous sommes encore en quête
de ton aide :
nous t’appelons du jardin
cachés, par jeu, derrière le mur
sur le terre-plein de la voie ferrée
longeant le bois
les troncs des acacias
sont noirs après la pluie
comme des traits d’encre qui s’écartent.
Pâques est désormais le papier d’argent,
poussiéreux et pâli,
des oeufs, suspendu
aux branches des cerisiers.
Rubans qui miroitent dans le vent
et devraient tenir à distance
le peuple envahissant des merles
. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .(Pasqua di neve, Einaudi, 2008)
-Enrico Testa, comme un certain nombre de poètes italiens intéressants – et méconnus – peut être retrouvé sur le blog d’une « autre »poésie Italienne…
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A reblogué ceci sur Espace perso de Fabrice Baudino.
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03/11/2013 à 5 h 07 min