Pierre Reverdy – Cette émotion appelée poésie
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» — Les vrais poètes ne peuvent prouver la poésie qu’en poétisant, si je puis dire.
Pour moi, à qui certains prestigieux moyens n’ont pas été très libéralement départis, je suis bien obligé de m’y prendre autrement.
On a souvent dit et répété que la poésie, comme la beauté, était en tout et qu’il suffisait de savoir l’y trouver.
Eh bien non, ce n’est pas du tout mon avis. Tout au plus accorderai-je que la poésie n’étant au contraire nulle part, il s’agit précisément de la mettre là où elle aura le plus de chance de pouvoir subsister.
— Mais aussi, qu’une fois admise la nécessité où l’homme s’est trouvé de la mettre au monde afin de mieux pouvoir supporter la réalité qui, telle qu’elle est, n’est pas toujours très complaisamment à notre portée, la poésie n’a pas besoin pour aller à son but de tel ou tel véhicule particulier.
Il n’y a pas de mots plus poétiques que d’autres. Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore — pas plus dans la tristesse que dans la joie.
Il n’y a pas de mots plus poétiques que d’autres. Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore — pas plus dans la tristesse que dans la joie.
Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore — pas plus dans la tristesse que dans la joie.
Elle est dans ce que deviennent les mots atteignant l’âme humaine, quand ils ont transformé le coucher du soleil ou l’aurore, la tristesse ou la joie.
Elle est dans cette transmutation opérée sur les choses par la vertu des mots et les réactions qu’ils ont les uns sur les autres dans leurs arrangements — se répercutant dans l’esprit et la sensibilité.
Ce n’est pas la matière dont la flèche est faite qui la fait voler — qu’importe le bois ou l’acier — mais sa forme, la façon dont elle est taillée et équilibrée qui font qu’elle va au but et pénètre et, bien entendu aussi, la force et l’adresse de l’archer.
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Pierre Reverdy, – Cette émotion appelée poésie
Je crois, pour ma part que la poésie est une musique; elle utilise les mots de la langue pour former des accords, des arpèges, comme en musique…Il y a des tonalités, majeurs ou mineures….
Aimitiés…Hervé
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10/01/2014 à 9 h 20 min
Oui, bien entendu, ( c’est le cas de le dire )…
Et puis les vers, les rythmes dans la poésie classique, comme les mises pages avec espaces dans la poésie contemporaine servent bien de support à ces tonalités, le choix des sonorités sifflantes, douces etc… de même.
Moi j’attache aussi de l’importance à la fluidité de la lecture, aux arrêts sur ‘image » aux compressions, détentes su texte..
j’ai mieux compris ça en essayant de suivre le texte des chansons de Tom Waits.
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10/01/2014 à 11 h 10 min
incontestablement je suis d’accord merci:)
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05/07/2019 à 19 h 49 min