Antonella Anedda – octobre, nuit
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octobre, nuit
Accepte ce silence : le mot tassé dans le noir de la gorge comme une bête raidie,
comme le sanglier empaillé qui lors des orages d’octobre resplendissait dans le sous-sol.
Livide et tressé de paille, le cœur sec, sans fumée, et
pourtant contre l’éclair qui clouait la porte, chaque fois à l’endroit exact où la mort avait débuté : le vain recul, le corps ardent, le coup de pied du chasseur sur son flanc.
Ferme les yeux. Pense : lièvre, et renard et loup, appelle les bêtes qui chassées courent en rase campagne et se trouvent dans la fronde de la mort
ou du sommeil épuisées dans la tanière où seul celui qui est poursuivi connaît véritablement la nuit, véritablement le souffle.
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je m'exprime:haut et foooort