Réminiscences des fleurs d’ailleurs – ( RC )
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C’est une coque vide,
Aux murs carrelés de blanc, jusqu’au plafond.
Les meuglements des animaux,
La vapeur qui s’échappait de leur corps,
Tout à coup arrachés à l’étable,
Aux pentes douces, et leur pâture humide…
Leur chaleur, et l’odeur animale
S’est perdue dans le silence ;
Leur masse suspendue à de solides crochets,
Se comptait en poids de viande.
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Le lieu est devenu incongru, et froid.
Même les aérateurs,
Les conduits immobilisés,
Rouillent lentement sur place .
Le sol de ciment bien sec, proprement nettoyé,
Permet qu’on le traverse, sans qu’on y glisse,
Sur des excréments,
Ou une flaque de sang :
L’abattoir municipal
est devenu un lieu d’arts.
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Des oeuvres sombres
Aux fleurs brunes et violines,
Parfois aux accents métalliques,
Comme de vénéneux prolongements,
Aux plantes privées de lumières ;
Elles s’étalent sur les toiles noires,
Engluées de pourpre mat,
Et de vermillon terne.
Comme les animaux de jadis,
Extraites de leur terre,
Le souffle coupé,
Suspendues à un reste de couleur .
Ce qui a existé, des réminiscences…
Quelque part ailleurs…
On sait que les fleurs mortes,
Diffusent encore un peu de parfum .
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RC – avril 2015
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texte écrit à selon les sensations laissées par l’exposition de Jean-Gilles Badaire, … voir la parution précédente avec son propre texte…
un lieu. Les crochets nous happent, tout juste adoucis par les fleurs immortelles.
Belle chronique très suggestive de l’instant où les sensations affleurent.
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06/15/2015 à 16 h 34 min
Une ambiance impressionnant ( ce lieu ), par sa « neutralité » n’ayant rien de naturel
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06/15/2015 à 22 h 12 min