Vaincre la paroi de verre – ( RC )
installation extérieure: Anish Kapoor – Brighton
–
Il n’y a pas dans la nature
le choix de version portable :
une écriture au vert
où les arbres se transportent,
mais sont coupés par le cadre.
Plus haut le pastel des nuages
bouge brusquement,
le paysage se déhanche
tout l’équilibre bascule,
les papillons exultent .
Ils suivent leur double,
qui imite exactement
le moindre de leur mouvement .
Au point que leur métamophose
se confond en anamorphose.
On sait bien que l’eau s’étale
puis renvoit au regard
ce qu’elle interprète,
mais même le lac le plus calme
n ‘est pas une paroi verticale.
C’est qu’il n’est pas dans sa nature
de répéter à l’identique
ce qui lui fait face
et qui se transforme
à mesure que je le déplace.
Bien entendu , se prolongent ainsi
de façon artificielle
les horizons divers,
tout ce qu’il y a de ciels,
mais qu’on n’emporte pas avec soi.
Ce n’est pas sur la photo
qu’il faut compter
pour que la glace se souvienne
de l’été dernier.
C’est une surface froide :
La lumière ne la traverse pas.
Le temps la délaisse
car rien ne s’incruste
dans le miroir :
Il a mauvaise mémoire.
L’oiseau de passage
stoppé par l’espace devenu plan
donne du bec et de la tête .
Il voit son vol s’arrêter net,
aplati contre l’illusion
Tout cela est bien fugace .
Cela ne trompe qu’un instant :
C’était un mirage , à la place
qui part en morceaux …
quand il se brise, en multiples éclats.
–
RC – juin 2016
photo perso – domaine de Boissets Nissoulogres – Lozère
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Cette entrée a été publiée le 09/13/2016 par rechab. Classé dans Art, photography, self creation et a été tagué arbres, éclats, cadre, ciel, glacé, horizon, identique, illusion, lac, mémoire, métamorphose, mirage, miroir, morceaux, oiseau, papillons, paysage, photo, regard, surface, verticale.
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