Yannis Ritsos – Jusqu’à ce que
image, montage perso 2017
La tante Maritsa, la tante Katina avec leurs petits chapeaux,
avec leurs broches en or, avec leurs meubles entassés l’un sur l’autre,
avec les coffrets peints, les paires de draps brodés,
avec les mille cuivres de cuisine. A quoi bon
avoir amassé tout cela – disaient-elles –
nous n’avons même plus où nous asseoir. Et pourtant
elles continuaient à amasser bouts de ficelle, sacs en papier,
pinces à linge. Les cafards et les mites,
cricricri, à l’ouvrage. Jusqu’à une nuit
où leur maison a pris feu.
Les deux vieilles filles maigres
ont couru, déchaussées, à moitié nues dans la rue
avec leurs longues chemises de nuit blanches,
et elles sont restées ainsi abasourdies, tremblantes à regarder le feu,
gardant chacune à la main seulement un petit chapeau noir.
Athènes, 17. /. 88.
je m'exprime:haut et foooort