Jean-Claude Pinson – miettes célestes au début de l’automne
peinture : HMatisse le phare de Collioure
Débordé certains jours j’oublie le ciel pas le moindre regard pour ses trains de nuages
( je sais la métaphore n’est sans doute pas neuve mais j’ai l’excuse
de deux générations d’ancêtres cheminots )
pourtant il est là piscine fraîche en l’air où je peux toujours plonger
en renversant la tête il suffit de sortir c’est le soir par exemple
je vais sur la terrasse pour y secouer la nappe dans le silence du vent tombé
il y a une odeur fragile de fumée on dirait qu’elle ramène en ville
des dépouilles humides de hameaux
et comme un paysan inquiet du temps
je lève les yeux vers la cheminée voisine qui dévide une laine claire et droite
une sonde vers la nuit qui vient
il est trop tôt pour qu’il y ait beaucoup d’étoiles
dans le ciel dont la couleur vers l’océan vire encore au bleu métallisé
je reste à regarder longtemps ces quelques miettes tombées peut-être d’un grand festin
d’avant que la terre refroidisse ou bien du bras géant d’une semeuse à l’ample geste
et j’imagine que c’est elle la déesse qu’on voit sur des timbres anciens
je partage et distribue
Articles similaires
Cette entrée a été publiée le 02/27/2018 par rechab. Classé dans Art, fine arts, peinture, self creation et a été tagué cheminée, cheminots, festin, fumée, geste, hameaux, Jean-Claude Pinson, laine, métaphore, paysan, semeuse, terrasse, timbres.
je m'exprime:haut et foooort