Brouillard – (Susanne Derève)

Alexandre Hollan – Arbres, vies silencieuses
Brouillard juste sentir
ne pas écarter le rideau
ne pas voir
ou c’est un abîme
qui s’ouvre
comme si les mots avaient pris chair
que devant la chair tout s’efface
la vie un puzzle
une nasse
Qui pourrait croire qu’on raconte
une histoire linéaire
qu’on tait les fausses routes
les impasses
avec ce qu’elle ont pesé de leur poids
de pierre
d’amours déchues
de guerres lasses
de celles qu’on a perdues
sans même porter le fer
sans combattre
qu’on panse comme des plaies
vivaces
Brouillard amère ritournelle
huis clos d’une pluie d’été
les notes virent sur elles-mêmes
avant de s’effondrer
dans un dernier sanglot
d’où renaîtrait le rire
un accord qui s’éteint
un rideau que l’on tire
Des pas indécis ,
un chemin se perd…
peut-être celui-ci
se suspend en l’air…
Va savoir
quand rien ne dépasse
de l’épais brouillard :
ce sont des impasses
où le doute
nous transporte :
des fausses routes,
des voies mortes
où l’on s’engage
par défaut
avec pour tout bagage
que des mots…
Avec le brouillard,
c’est un rideau qu’on tire :
tu as pris un chemin au hasard ,
( ça aurait pu être pire ):
– derrière le rideau, qu’y avait-il ?
Des guerres lasses ,
des amours volatiles
condamnés par contumace :
A chacun son lot ,
ses larmes et ses rires,
le brouillard étouffe les sanglots
mais masque aussi l’avenir.
S’il se transforme en pluie d’été :
tu peux voir à tes pieds,
le chemin parcouru :
est-il aussi hostile que tu l’as crû ?
–
RC
J’aimeAimé par 1 personne
01/26/2019 à 10 h 48 min
Rêvons d’une pluie d’été…
J’aimeJ’aime
01/26/2019 à 16 h 21 min