Dérive – Susanne Derève

Pierre Bonnard – Le Cannet
Rouge bruyère du désir
Bleu pers des mers errantes
Sur le vert profond des rivières
glisse ma barque lente entre tes bras noués
barque légère
Est-ce cette dérive qu’on nomme bonheur
une fenêtre ouverte un lit défait
quand la course des heures
n’est plus un temps qui fuit un futur
imparfait un canevas qu’on file et défile
à regrets mais une tendre ivresse
qui rachète l’absence
Alors j’habille l’aube avec les ors du soir,
ceux que tu chantes, que j’imagine de très loin
tirés par l’aile rase d’un oiseau de nuit
avant que ne s’abîme l’horizon dans la lueur
du premier phare ou dans un fin rideau de pluie
cette pluie souviens-toi
elle ruisselait ardente sur Paris
et nous nous ruisselions de vie
ceci n’est pas un commentaire du (splendide) texte de SD ;
juste un moment vécu cet été à Eygaliers, minuscule village de la Drôme, où est un lavoir…
murmure de la source
chant des cigales
la nature offre
ses présents
Aussi
les édiles
bien gentils
plantent un mûrier
disposent un joli banc
pour quelques amoureux
en souvenir des lavandières
la cloche sonne midi ; le temps n’existe plus
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09/11/2019 à 7 h 45 min
Merci à toi pour ce paisible partage .. temps suspendu
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09/11/2019 à 18 h 26 min