Federico Garcia Lorca – Casida des colombes obscures

Max Ernst – Les deux colombes
Sur les branches du laurier
j’ai vu deux colombes obscures.
L’une était le soleil,
et l’autre était la lune.
– Petites voisines, ai-je dit,
où donc sera ma sépulture ?
– Dans ma traîne, a dit le soleil.
– Dans ma gorge, m’a dit la lune.
Et moi, et moi qui avançais
avec la terre à la ceinture
j’ai vu deux aigles tout de neige
et une fille toute nue.
L’un était l’autre
et la fille n’était personne.
– Petits aigles, leur ai-je dit,
où donc sera ma sépulture?
– Dans ma traîne, a dit le soleil.
– Dans ma gorge, m’a dit la lune.
Sur les branches du laurier
j’ai vu les deux colombes nues.
L’une était l’autre
et toutes deux n’étaient personne.
je m'exprime:haut et foooort