la fuite éperdue du langage – ( RC )

Ici ce sont des mots
accrochés aux poteaux.
Ils balbutient,
aux orgues du couchant,
et peut-être que le concertiste
a pris les devants
avec mille et une variations,
du cor nu
qui délaisse les bois
pour résonner, ingénu
sous d’autres climats
d’autres lois .
Et ce sont celles de la ville
qui indiquent au passage
la fuite éperdue du langage
emporté par la symphonie urbaine.
Lire ce récit comme une partition
serait bien chose vaine :
Jusqu’aujourd’hui on n’a jamais pu
en faire un poème
à portée de rue :
un cor nu
n’est pas ce corps nu
allongé sur un piano
qui tenterait de lire les mots
accrochés aux poteaux.
Je serai un zeste plus amer…
Cette fuite est un étouffement silencieux du petit peuple, que tant de médias, de journalistes, petits ou grands penseurs tous plus vomiseurs de mots les uns que les autres, qui les ennivre mais dont ils se goinfrent.
Le silence est d’or.
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06/24/2021 à 14 h 29 min