Frederic-Jacques Temple – soirs furtifs

Imaginez des soirs furtifs comme des palombes,
des aubes de moire, des envols de velours,
des crissements.
Imaginez dans le miroir des eaux glacées,
des visages de jeunes femmes
qui prennent aux heures leurs teintes :
nacre, lavande, ou givre.
Plus loin, au-delà des collines,
au terme des rivières
où s’éteignent les échos des bergeries,
commence la frairie des oiseaux marins.
Les fumées s’appuient aux herbes sur les grèves,
sous le plafond des vents.
Sans défaillance, la mer dévore et renaît.
La nostalgie toujours prête au festin,
porte des mots d’adieu,
à tout jamais désespérés,
sur les vagues du large.
Telle est la joie, douloureuse,
l’enivrante blessure.
je m'exprime:haut et foooort