Nous avons vu s’enfuir l’eau – ( RC )

Aquarelle – E Delacroix
Adossés à un mur brûlant,
nous avons vus s’enfuir,
lentement,
l’eau.
Le sol s’est bousculé,
faisant rouler des roches instables,
comme si une poitrine
se soulevait,
montrant des plaies noires
et des crevasses.
Quelques heures encore
avant que , d’une faille profonde
jaillisse le soufre et le sel,
restes jaunis laissés
par la mer infidèle.
Quel chirurgien entreprendra
de recoudre la peau assoiffée
de la terre ?
Les champs, autrefois verts,
portent des tiges malingres,
et il n’est pas rare de découvrir
parmi elles, des oiseaux desséchés .
Tout le village est secoué.
Quelques maisons isolées
sur une pente qu’elles ignoraient,
ont perdu de leurs pierres,
prêtes à s’effondrer
en suivant des cascades de poussière.
Les ors cruels d’un crépuscule
soulignent des silhouettes d’arbres
enchevêtrés.
L’eau ne reviendra pas,
attirée plus loin,
ou bue par des gouffres sans fond.
Qui pourrait la retenir
entre ses doigts ?
Ceux qui croient aux miracles
attendront longtemps.
Le jour, même, a détourné les yeux .
Il nous laisse exsangues, au bord du précipice.
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Cette entrée a été publiée le 08/05/2021 par rechab. Classé dans peinture, self creation et a été tagué chirurgien, clés, crépuscule, eau, gouffres, instables, malingres, mer, mir, oiseaux, pierres, précipice, sel, silhouettes, soufre, village.
beau et triste…
et puis aussi étrange (par rapport à la date d’écriture…?)
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08/05/2021 à 11 h 37 min
Merci bien Gab ! la date d’écriture…; en fait j’ai quand même un certain stock d’écrits – d’autres et des miens – qui attendent en « brouillon »… de voir le jour…. c’est un de ceux là… 2020, je crois…
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08/08/2021 à 18 h 48 min