Jacques Réda – Septembre –

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Ce qui se lève tout à coup dans la lumière, annonçant l’automne ;
Et ce vent des jours oubliés flottant comme une pèlerine ;
Et ces arbres appareillant non vers la neige ou les brouillards déjà sous les collines,
Mais vers la mer intérieure où le ciel se déploie
Et dans un ciel plus haut comme un drapeau fragile se déchire,
Arbres rentrant au port enfin, feux rallumés en autrefois.
(Autrefois reste la patrie.
Mais de nouveau septembre ici
Ramène la halte du ciel et des arbres d’automne
En vain : nous ne reviendrons pas,
Bien que cette clarté se lève encore sur les bois
Et submerge les prés où nos pas ne couchent plus l’herbe
Ayant ce peu de poids des morts et de leur nostalgie.)
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Amen, Récitatif, La tourne
Poésie Gallimard
je m'exprime:haut et foooort