Toussaint – Susanne Derève –

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Ne parle pas de chrysanthèmes
c’est Toussaint
Ne me parle pas des pierres
c’est cimetière
La mort est un jour sans fin
et la faim me tenaille de vivre
encore
A Toussaint autrefois
c’était toujours Dimanche
parmi les fleurs
Maman se serrait contre moi
j’étais la chaleur des corps ensevelis
contre le sien un bouclier ardent
Je faisais face au poids charnel
du chagrin aux servitudes de l’oubli
Nos pas crissaient dans les allées
et les fleurs immobiles taisaient
lentement leurs couleurs
Moi, pendue à son bras
spectateur du tendre passé
je ne voulais pas que s’étiole l’amour
Je priais qu’il dure toujours
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Nous vivons à côté d’un cimetière. Depuis longtemps leur accueil m’est plutôt familier. Même si fleurs et pierres finissent par s’en aller, j’entends encore toutes ces voix ; alors je n’ai pas besoin de réponses noires sur blanc
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11/03/2021 à 6 h 01 min
en vérité rien de plus beau qu’un cimetière de Toussaint sous les fleurs , pour peu que s’y glisse un rayon de soleil
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11/03/2021 à 9 h 01 min