Mary Oliver – Regarde , les arbres –

Regarde, les arbres
sont en train de tourner
leurs propres corps
en piliers
de lumière,
sont en train d’exhaler la riche
fragrance de la cannelle
et de l’accomplissement,
les longs cierges
des massettes
sont en train d’éclater et de flotter là-bas sur
les épaules bleues
des étangs,
et chaque étang,
peu importe ce que son
nom est, est
sans nom maintenant.
Chaque année
tout
ce que je j’ai jamais appris
pendant ma vie
me ramène à ceci : les feux
et la rivière noire de la perte
dont l’autre rive
est le salut,
son sens
nul d’entre nous ne le saura.
Pour vivre en ce monde
tu dois être capable
de trois choses :
d’aimer ce qui est mortel ;
de le tenir
contre tes os sachant
que ta propre vie en dépend ;
et, quand le moment viendra de le laisser
partir,
de le laisser partir.
In Blackwater Woods
Traduction : Aédàn (2021)
Look, the trees are turning their own bodies into pillars of light, are giving off the rich fragrance of cinnamon and fulfillment, the long tapers of cattails are bursting and floating away over the blue shoulders of the ponds, and every pond, no matter what its name is, is nameless now. Every year everything I have ever learned in my lifetime leads back to this: the fires and the black river of loss whose other side is salvation, whose meaning none of us will ever know. To live in this world you must be able to do three things: to love what is mortal; to hold it against your bones knowing your own life depends on it; and, when the time comes to let it go, to let it go.
voir aussi :
Mary Oliver en Français Facebook
ou
https://www.poetryfoundation.org/poetrymagazine/browse?contentId=41916
je m'exprime:haut et foooort