Pier Paolo Pasolini – Sans manteau , dans l’odeur de jasmin –

Sans manteau, dans l’odeur de jasmin je me perds dans ma promenade vespérale, respirant — avide et prostré, jusqu’à ne plus exister, à être fièvre dans l’air, la pluie qui germe et le ciel bleu qui plombe aride sur les chaussées, signaux, chantiers, troupeaux de gratte-ciel, amas de déblais et d’usines, pénétrés d’obscurité et de misère... Je marche sur une sordide boue durcie, et je rase des taudis récents et délabrés, à la lisière de chauds terrains herbeux... Souvent l’expérience répand autour d’elle plus de gaieté, plus de vie, que l’innocence; mais ce vent muet remonte de la région ensoleillée de l’innocence…L’odeur précoce et fragile de printemps qu’il répand, dissout toute défense dans ce coeur que j’ai racheté par la seule clarté : je reconnais d’anciens désirs, délires, tendresses éperdues, dans ce monde agité de feuilles. *
Poésie
1943-1970
nrf Gallimard
.

Cette photo zt cz texte me rappellent les grands cinéastes du néo réalisme italien (Fellini, Rosselini, De Sica…) http://www.radiosapienza.net/roma-ci-presenta-le-sue-borgate/
tout l’inverse de notre grisaille
J’aimeJ’aime
03/10/2022 à 18 h 13 min
Merci Gabriel , sur l’article que tu mets en lien les photos sont effectivement très proches et le texte les remet dans leur contexte historique. Très intéressant.
J’aimeJ’aime
03/10/2022 à 18 h 24 min