Mahmoud Darwich – Mirage –

.. le mirage est le livre du voyageur dans les déserts... Sans lui, sans le mirage, pas de marche en quête de l'eau. C'est un nuage, dit-il, portant d'une main la cruche de ses espoirs et pressant de l'autre sa hanche. Et ses pas martèlent le sable pour rassembler les nuages dans un trou. Et le mirage l'appelle, le séduit, le trompe puis le porte haut : Lis, si tu parviens à lire. Ecris, si tu parviens à écrire Il lit : Eau et eau et eau, et il trace une phrase sur le sable : N'était le mirage, je ne serais pas vivant à ce jour. L'espoir est par chance du voyageur, le jumeau du désespoir ou sa poésie improvisée. Si le ciel est gris, que je vois une rose pointer soudain des fissures d'un mur, je ne dis pas : Le ciel est gris, mais je fixe longuement la rose et je dis : Quel jour que ce jour !
Le Lanceur de dés, Mahmoud Darwich
(Actes Sud, 2010).
Poèmes traduits de l’arabe par Elias
Sanbar
je partage et distribue
Articles similaires
Cette entrée a été publiée le 03/22/2022 par susannedereve. Classé dans auteurs étrangers et a été tagué désert, eau, espoir, lac de l’erg Oubari - Fezzan libyen, Le lanceur de dés, Mahmoud Darwich, mirage, photographie, Sebastião Salgado, voyageur.
je m'exprime:haut et foooort