La joie,
envahie par l’herbe du temps
comme tronc mangé de lierre,
trèfle dans la prairie,
à ajuster mon pas dans les pas d’autrefois,
joie morcelée,
ce chemin mille fois emprunté
qui devient dépossession de soi,
quête illusoire
dans les lieux que portait l’enfance,
des sons,des odeurs,des voix.
Manque le bruit des voix,
des frôlements,des rires,leur soudain éclat
comme au fil du diamant.
Manque le poids des corps et des étreintes
et l’épaisseur des chairs, dense,
leur ombre chaude dévoilant le soleil,
cernant les peurs,les devenirs.
Joies éphémères,
tous les chemins de Rance portent
mes souvenirs,
seul les noie le chatoiement de l’eau
dans la lumière,les mille et un fragments
de son miroir brisé
où la mémoire s’immerge,
un instant pacifiée.
je m'exprime:haut et foooort