Djamal Benmerad – neutre et mort

Tu n’entends pas
la rosée du matin
ni le souffle du vent
dans les bois
ni le rire moqueur de la mouette
Tu ne vois pas le vif
des cerises pulpeuses
Tu ne connais pas
le mal de la torture
Tu ne sens pas
sous tes doigts
la chair frissonnante
de la nubile
Tu ne te bats pas
En vérité
tu es déjà mort
ou presque
Le métier d’exil
Ici on ne meurt pas
on rampe
La visière de l’exil
projette de l’ombre sur nous
et ennuage nos rêves
Ô camarades !
Si mon absence se prolonge
l’écharpe risque de ternir
et je n’hériterai d’aucun baiser
que j’aurais donné
extrait de l’anthologie « points » de la poésie algérienne
poèmes et autres tracts, Éd. Rebelles, Belgique, 2004.
je m'exprime:haut et foooort