Hamid Skif – Me voici –

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Me voici étrange et revenu
aux sources du cuivre et des versets
je m’habille de ronces, d’éclairs, d’une froide lumière
jaillie de l’épée
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Les mots ceints m’assurent la fragile mesure de mes propos
la chamelle blanche s’abreuve à l’ombre oblique
du palmier
me guide sur l’énigme voluptueuse de sa marche
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Je cherche
la colline d’ocre et d’or
l’œil du faucon
un reste de tison
le lit du vent
les voix de l’homme déserté
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Aux portes du ciel je frappe
et le bâton se rompt pour ne pas entendre
le bruit qu’il fait
.
À Tipaza c’est l’heure des oliviers
leurs feuilles chantent les psaumes et
drapent les sépultures ouvertes
je marche vêtu de souffles volés aux tombes
de fragments d’étoiles
perdues
de pétales trouvés sur les murailles du temps
je chante des cantilènes suaves de liberté
je suis les traces des chevaliers de sable
le hennissement de leurs montures
l’odeur de leur sang figé
Toute halte est ma demeure
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Je cherche l’encrier des siècles
la rose noire du sel
un cri de feu
une larme de pierre
laver ta présence de ses plaies.
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Poèmes d’El Asnam et d’autres lieux. ENAL, Alger. 1986.
Quand la nuit se brise
Anthologie
Poésie Algérienne
Points
C’est beau !
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11/23/2022 à 17 h 24 min
oui beau et assez serein , car les voix de ce recueil » quand la nuit se brise » sont emplies de souffrance et de larmes. Merci, Béatrice, pour votre lecture .
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11/23/2022 à 17 h 51 min
Vous me donnez à souhaiter le lire. Merci beaucoup Susanne…
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11/23/2022 à 18 h 00 min