voir l'art autrement – en relation avec les textes

Hamid Skif – Me voici –


Mohammed Khadda – Brise sur l’estuaire

.

.

Me voici étrange et revenu

aux sources du cuivre et des versets

je m’habille de ronces, d’éclairs, d’une froide lumière

jaillie de l’épée

.

Les mots ceints m’assurent la fragile mesure de mes propos

la chamelle blanche s’abreuve à l’ombre oblique

du palmier

me guide sur l’énigme voluptueuse de sa marche

.

Je cherche

la colline d’ocre et d’or

l’œil du faucon

un reste de tison

le lit du vent

les voix de l’homme déserté

.

Aux portes du ciel je frappe

et le bâton se rompt pour ne pas entendre

le bruit qu’il fait

.

À Tipaza c’est l’heure des oliviers

leurs feuilles chantent les psaumes et

drapent les sépultures ouvertes

je marche vêtu de souffles volés aux tombes

de fragments d’étoiles

perdues

de pétales trouvés sur les murailles du temps

je chante des cantilènes suaves de liberté

je suis les traces des chevaliers de sable

le hennissement de leurs montures

l’odeur de leur sang figé

Toute halte est ma demeure

.

Je cherche l’encrier des siècles

la rose noire du sel

un cri de feu

une larme de pierre

laver ta présence de ses plaies.

.

.

Poèmes d’El Asnam et d’autres lieux. ENAL, Alger. 1986.

Quand la nuit se brise

Anthologie

Poésie Algérienne

Points

3 Réponses

  1. C’est beau !

    J’aime

    11/23/2022 à 17 h 24 min

    • susannedereve

      oui beau et assez serein , car les voix de ce recueil  » quand la nuit se brise » sont emplies de souffrance et de larmes. Merci, Béatrice, pour votre lecture .

      Aimé par 1 personne

      11/23/2022 à 17 h 51 min

je m'exprime:haut et foooort

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