L'hiver nous pose sur la rive
dans un coin du foyer ,
- bleus vestiges du voyage -,
nous voguons désormais à l'amble d'un feu de bois
vaguement ivres encore de la traversée.
Je cherche un mot pour nommer
le navire que la lame porta sur la plage,
le chemin harassé du retour, l'échine grise de notre toit
à l'horizon.
Ta main dresse à présent le bois de cheminée,
et de ton souffle naît le feu.
Chuchote-moi les mots :
antre, abri, vaisseau,
la bûche est un bras mort,
un bardeau de lumière qui sombre au fond de l'âtre,
aisselle noire d'où jaillit plus vive la flamme,
la lame rouge du tison par ta bouche avivée
qu'enfante l'étincelle, fleur avide,
lèvre dévorante,
l'encre de son masque fiévreux sur nos peaux,
dans nos verres sa figure riante,
son ombre affamée sur les murs,
elle, qui fut doigt divin, poussière,
silex, cendre
où couve sous la pierre jusqu'au matin
la rouge braise.
C’est très beau. Merci Susanne.
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12/01/2022 à 14 h 30 min
merci Laurence de vos encouragements !
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12/01/2022 à 18 h 46 min
C’est bien beau tout ça, mais qui va scier le bois et attiser les flammes ?
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12/01/2022 à 17 h 23 min
pas moi …
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12/01/2022 à 18 h 47 min
Magnifique, merci !
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12/02/2022 à 15 h 07 min
merci de votre lecture , merci également pour la richesse de votre blog
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12/03/2022 à 15 h 55 min