Roland Reutenauer – Ratissant tous les soirs son intime lopin

photo Philippe Jacquot
Un jour on voyagera dans l’herbe
autour de chapelles totalement historiques
écoutant des chorals de Bach des choses
vivifiantes
indéchiffré le monde sera il aura plu acidement
dans les philosophies théologies cosmogonies
les poètes auront sucé la pulpe des mots
savouré les pépins amers
on aura dit je reviens à la surface
et j’y reste
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On peut s’asseoir sur l’idée qu’on se fait de soi-même
et s’y trouver mieux que sur un coussin agrandir au mur
l’œil mélancolique et laiteux du moineau de mars
on peut regarder les poèmes comme autant de minutes
chauffées à blanc de la prose quotidienne galettes de magnésium
sirop du dasein
se redire que la poésie a bouclé son temps
que son temps viendra qu’elle se nourrit de doutes
que la meilleure façon de tourner en rond
c’est encore de danser on peut se lever sortir
en une longue dérive en ville se rejoindre peu à peu
jusqu’aux abords flous de la ville où l’air vient mourir et renaître
expulsé d’un immense sac en plastique bleu
on peut se taire
décembre 1983 – mai 1987
je m'exprime:haut et foooort