James Wright – une bénédiction

Au bord de l’autoroute pour Rochester, Minnesota,
Le crépuscule ricoche doucement sur l’herbe.
Et les yeux de ces deux poneys indiens
S’assombrissent de gentillesse.
Ils ont gaiement émergé des saules
Pour nous accueillir mon amie et moi.
Nous enjambons les barbelés, entrons
Dans le pâturage où ils broutent durant le jour, seuls.
Ils frémissent avec ardeur,
parvenant à peine à contenir leur joie
Car nous sommes là.
Ils s’inclinent timidement, tels des cygnes mouillés.
Ils s’aiment.
Il n’y a pas de solitude semblable à la leur.
A nouveau détendus.
Ils commencent par grignoter les jeunes touffes de printemps
Dans l’obscurité. J’aimerais étreindre la mince ponette.
Elle s’est avancée vers moi,
a mis son museau dans ma main gauche.
Elle est noire et blanche.
Sa crinière s’échevèle sur son front.
Et la brise légère me pousse à caresser son oreille fuselée
Aussi délicate que la peau du poignet d’une jeune fille.
Aussitôt je comprends
Que si je sortais de mon corps je me mettrais
soudain à fleurir.
(Traduction inédite de Sabine Huynh du poème de James Wright,
« A Blessing », The Branch Will Not Break, 1963)
Oh! ✨❣️
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03/18/2023 à 9 h 18 min