KHÔNG LÔ – Douce oisiveté du vieux pêcheur – (Ngu nhàn)

Sur mille lieues, le fleuve limpide, sur mille lieues, le
ciel d’azur,
Une fumée flotte sur les mûriers d’un hameau solitaire.
Le vieux pêcheur que nul ne trouble reste plongé dans le
sommeil
Quand il s’éveille, l’après-midi, sa barque est couverte
de neige*.
.
* la neige est inconnue dans cette région du Vietnam .
Mais les poètes employaient souvent ce mot pour désigner la brume
par temps de froid intense.
.
.
- KHÔNG LÔ – ( ?-1119)
Issu d’une famille de pêcheurs, les Duong du village de Hai
Thanh ( ?) , il abandonne le métier familial pour se faire bonze à
la pagode de Ha Trach (certains documents mentionnent la
pagode de (Quan Dinh sur le mont Khong Lo). Son plus grand
ami est le bonze Giac Hai, conseiller du roi Ly Nhan Tong.
in Mille ans de littérature vietnamienne
Picquier poche
- sur le peintre SHITAO (1642-1707) , lire :
Libellus : François Cheng , Vide et Plein
beauxarts.com/grand-format/le pinceau libre du moine citrouille amere/
Flocons – (Susanne Derève) –
Parfois, les flocons de neige n’atteignent pas le sol,
le vent les entraîne dans sa fougue
et je les imagine voguer éternellement entre ciel et terre
sans jamais se résoudre à mourir.
Mémoire ,
ainsi je te voudrais légère, inlassable vigie
pour conjurer l’absence.
Cerises noires – (Susanne Derève) –

Le morceau de ciel blanc d’une aube.
Sous les persiennes un reste de sommeil.
Dans le jardin des simples
de minuscules cerises noires,
dont le goût panse les tourments
plus sûrement que la nuit.
Il faut se réfugier très loin dans l’ombre :
à se laisser gagner par le sommeil,
on oublie que la nuit se doit d’être profonde,
tendue vers la douceur,
pour émonder le froid couperet du jour,
son trouble, sa fièvre, l’éclat des voix,
l’entame des aurores,
de cette pulpe noire des cerises aux branches
des vergers,
que les merles dévorent.
*
Interprété par Laurent Steed Chapelon :
Moisson du jour – (Susanne Derève) –

Les hélices du jour sur la montagne. Si près du ciel nous sommes,du bleu sans faille de la lumière où plongent les ailes du moulin, et j'en suis le meunier, j'en mouds le grain en farine d'azur, j'en pétris la mie tiède,du rouge et de l'or des forêts de sureaux et de hêtres où la route serpente,nonchalante, au flanc ensoleillé du Causse. A nos pieds la toile étincelante des prairies d’hiver, le vaste amphithéâtre des sapins, en sentinelle ardente, le fil ténu de la rivière … Déjà le jour chancelle,un fin quartier de lune fauche les blés du ciel, dans le vase étroit de la combe, le vin noir de la nuit s'enracine … Meunier déchu,j'y noie mes rêves d’éternel.
Antoine Emaz – Seul –

page blanche du ciel sans pluie qui tranche sur le noir des ardoises et tout en bas la masse des marguerites voilà la tête qui vague pas de bruit un samedi d’après-midi là on est dans la niche d’un temps sans poids sur la bascule d’une semaine faite à faire on repose se pose peu importe où dans la courbure du temps mais calme ce pourrait être encore petits carreaux dunes jeanlain baraques à frites nuits ou acacias maison rouge et blanche muscadet c’est de même tout passe en avancée lente vitesse de traîne là c’est un long buisson de fleurs jaunes et du ciel blanc (...)
Peau 2008
Ed.Tarabuste
- sur Antoine Emaz , cf article de Marie Etienne (30/11/2022) dans la revue En attendant Nadeau
- sur Jim Sévellec, peintre (breton) de la Marine voir Wikipedia
.
Voyage d’hiver – (Susanne Derève) –

Un lent voyage d’hiver enfoui dans la grisaille, au fil des routes, quelques enseignes : gites, miel, potier, le lourd panache des fumées, un givre d’ombres sur les branches basses des sapins. Dans les clairières, poudrant les coupes claires du bois, le fin linceul du gel marqué d’empreintes, pas, ornières - les roues profondes des engins - et la griffe étoilée d’un merle silencieux traçant son chemin sur la neige, calligraphie légère d’un fugitif adieu.
Grisaille – (Susanne Derève) –

Pluie, l’aboiement d’un chien invisible dans la grisaille (autrefois l’éclair roux d’un grand setter à travers champs enluminait l’automne). Là-bas, au creux des îles, la pluie de mousson est à elle seule pays et paysage, néant où sombre le désir, quand elle ne fait ici que ternir l’horizon comme une vitre sale, une photo brouillée. La mer, au loin semble si sage.
Roja Chamankar – Le neuvième jour de la mer –

C’était le neuvième jour de la mer Recroquevillée sur moi-même Accompagnée du cri de la mère J’ai glissé Dans un bassin de cendres Avec deux ailes blanches aux épaules Comme un oiseau à la gorge coincée La poche d’eau m’a mouillé les yeux La mer était salée et grande Le matelot frappait en cadence Le tambour Gitane solitaire Une danseuse sans anneaux aux chevilles Ni grain de beauté au coin des lèvres Mes poupées Ont grandi Aux seins arides et au lait noir Et un ruisseau de sang a brûlé leurs cuisses Le neuvième jour de la mer Aucun bruit d’applaudissements Ni de you-yous Quatre gouttes de sang tombent de ma gorge Je m’offre... La mer était salée et grande Pour la gitane solitaire C’est pour tes yeux que je suis devenue poète.
Je ressemble à une chambre noire
Traduit du persan (Iran) par Farideh Rava
Ed. Bruno Doucey
A écouter , à lire :
Apéro-poésie avec Bruno Doucey #44 / Roja Chamankar (5 poèmes dits par Bruno Doucey)
La petite robe rose – (Susanne Derève) –

Brest, Siam, et le pavé nu à présent, souviens-toi, comme on suivait les rails du tram par tous les temps, nos pas mêlés, épaule contre épaule, toi et ta moue boudeuse, le tintement des rames, les passants frileux qui se pressaient sans un regard pour les fontaines vides de Marta Pan et les devantures mornes. Soudain, ton visage s'éclairait pour une petite robe rose nichée dans un coin de vitrine qui t’allait comme un gant, et te faisait au retour un sourire triomphant de madone. * C'était toujours « scènes de la vie ordinaire » : ta chambre, le soleil à flots par la fenêtre, et sur le mur les ombres serpentines du feuillage le grand corps vivant de l'érable sous le vent ses frondaisons légères On tutoyait le ciel, et toi, dans ta robe d'un rose à faire pâlir les roses du jardin, ta moue boudeuse encore, tournant obstinément le dos à la lumière.
Rire – (Susanne Derève) –

Fils, ton rire étoile venu du tréfonds de l'enfance tintant comme un cristal, rebondissant de visage en visage, de mur en mur, de fenêtre en fenêtre, dans l'opulence de la joie puis la mue de ta voix, un jour, et ton rire d'homme dégringolant vers moi depuis les pentes échevelées de la mémoire pour ranimer l'enfance
Pêche – (Susanne Derève) –

Dans les cheveux une fleur de frangipanier sur l'eau un filet jaune comme le safran pour pêcher les poissons du fleuve
extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( voir partage de Susanne)
As-tu amarré ta folie aux petits matins du monde – (Susanne Derève) –

As-tu amarré ta folie aux petits matins du monde, nommant dans ta fièvre fredaines, égarements ta muse émue, et cette sourde musique de l’hiver loin très loin sous terre où se danse la ronde, sous la longe enfouie des prairies enneigées, les prairies basses, la vie d’avant naissance. Fouille, fouine, sourde est la vie, le long repos des spores un membre inerte, enchaîné au gel par l’entrelacs des glaces, la divine toile de l’hiver-araignée, et toi, pèlerin transi, tu fais fausse route encore : tout, de ce qui a péri, renaît.
Pablo Neruda – Le potier –

Ton corps entier possède la coupe ou la douceur qui me sont destinées. Quand je lève la main je trouve en chaque endroit une colombe qui me cherchait, comme si, mon amour, d'argile on t’avait faite pour mes mains de potier. Tes genoux, tes seins et tes hanches me manquent comme au creux d une terre assoiffée d’où l’on a détaché une forme, et ensemble nous sommes un tout comme l’est un fleuve ou comme le sable.
El alfarero Todo tu cuerpo tiene copa o dulzura destinada a mí. Cuando subo la mano encuentro en cada sitio una paloma que me buscaba, como si te hubieran, amor, hecho de arcilla para mis propias manos de alfarero. Tus rodillas, tus senos, tu cintura faltan en mí como en el hueco de una tierra sedienta de la que desprendieron una forma, y juntos somos completos como un solo río, como una sola arena.
Vingt poèmes d’amour
et une chanson desespérée
nrf Poésie/Gallimard
Qui serais-tu ? – ( Susanne Derève) –

Qui serais-tu, si dans tes cheveux le vent tressait soudain des fils invisibles, si le vent taquin sous ta jupe effleurait le creux de tes cuisses de son souffle léger, à l'endroit où la chair tressaille du désir d'être aimée. Qui serais-tu si le soleil imprimait sur ta peau sa morsure brûlante en un baiser sensuel, si soudain délivrée de tes voiles tu abandonnais à la mer, à ses bras tièdes, à ses mains de corail ton corps ondoyant de sirène, ta jeune poitrine, tes hanches pleines, tes jambes de tendre écume, si les vagues resserrant leur étreinte te jetaient nue,haletante, comme une fleur marine sur le sable palpitant de midi, auréolée de mille paillettes de lumière, d'eau et de sel. Alors, qui serais-tu ?
extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022) (voir : Partage de Susanne)
Hamid Skif – Mon escale, ma solitude –

Mon escale, ma solitude Tes yeux miroir de la mer Je suis seul sur la rive Vingt mille ans pour parcourir L’âge de ta joie Et les cheveux déjà blancs Pour n’avoir pu oublier Les premières gorgées de ton corps. Lueurs sur la jetée humide Le port renifle les étrangers Mal vêtus Chaque seconde tremble Dans mon cœur Ici les feuilles clapotent contre les quais Ta voix navigue dans les veines solaires Mon escale, ma solitude Mon refus de voir le monde Dans l’opacité des hublots J’habite les sentiers du cosmos Quelque part Dans un port pour terriens refusés Je pourrais déménager tous les jours Et revenir tout le temps aux premiers Souffles qui t’habitent Nulle part qu’ici je t’attends Depuis l’âge de la roche Nulle part qu’ici je t’attends Depuis l’âge de la roche En comptant les jours premiers De ta joie Mon escale, ma solitude.
Quand la nuit se brise
Anthologie
Poésie Algérienne
Points
Archipels – (Susanne Derève) –

Le blanc sillage d'un bateau routes sur la mer archipels ai-je ainsi, ma vie, navigué d’île en île Le vol lent d'un oiseau dans les tresses virginales du jour dessinait d'autres routes à travers ciel
Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Little india – (Susanne Derève) –

.
J’enfile les fleurs comme des perles
rouges blanches jaunes
et j’imprime une tache sombre sur ton front
entre tes deux sourcils peints
tandis que tu ajustes le sari sur tes hanches
menues
little india
.
.
extrait de : Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Sandro Penna – Lune de Décembre –

Elle est si belle cette lune de décembre, Calme, elle regarde l'année s'éteindre. Pendant que dans la plaine les trains s'essoufflent, elle seule sourit à ces feux si étranges. Come è bella la luna di dicembre che garda calma tramontare l'anno. Mentre i treni si affanano si affanano a quei fuochi stranissimi ella soride.
Poésie/Poèmes
(1973)
Traduit de l’italien par
Pierre Lepori
Editions d’en bas
Colombes – (Susanne Derève) –

Laisse une porte entr'ouverte sur le passé là où ma voix se brise je veux encore chanter J'ai remisé au grenier les lits les draps les vêtements d'enfants les mols édredons de percale les colombes ont pris leur envol oiseaux des terres lointaines cygnes cigognes aigrettes blanches leurs plumes ont l'étincelante pâleur des avalanches et leur voyage l'aridité des terres brûlées
extrait de : Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Parfum d’iode – (Susanne Derève) –

Parfum d’iode
saveur qui emplit les narines
et dilate l’espace
Vénus étincelante s’en est allée
et mon esquif vogue
loin des nuits étoilées
.
Herberto Helder – Les menstrues –

Les menstrues quand sur la ville soufflait cet air. Les jeunes filles respirant, mangeant des figues - et les menstrues quand sur la ville filait le temps à travers les airs. C’étaient des œillets dans la neige. Les jeunes filles riaient, criaient - et les figuiers insufflaient les figues, de leurs poumons d’éponge blanche. Et les jeunes filles mangeaient des œillets dans l’air. Et elles riaient dans la neige et criaient : c’était le temps des menstrues. Les pommes roulaient dans la maison. Quelqu’un disait : la neige. La nuit venait briser la tête des statues, et les pommes roulaient sur le toit - quelqu’un disait : le sang. Dans la maison, elles riaient - et les menstrues ruisselaient par les cavernes blanches des éponges, et les têtes des statues se brisaient. Des œillets - quelqu’un disait cela. Et les jeunes filles qui respiraient, mangeaient des figues dans la neige. Quelqu’un disait : des pommes. Et le temps était venu… Le sang ruisselait des cous de granit, l’enfant plaquait sa bouche noire sur la neige dans les figues - alors elles criaient dans l’ombre de la maison. Quelqu’un disait : le sang, le temps. Les figuiers soufflaient dans l’air qui courait, les machines aimaient. Tandis qu’un poisson, parole ancienne et sensible, parcourait la page de cet amour. Et quelqu’un disait : c’est la neige. Les jeunes filles riaient dans leurs menstrues, mangeant de la neige. Les têtes des statues étaient pleines d’œillets, et les enfants plaquaient leur bouche noire sur les cris. La nuit approchait dans les airs, dans l’ombre roulaient les pommes. Et le temps était venu. Et elles riaient dans l’air, mangeant la nuit, se nourrissant de figues et de neige. Alors quelqu’un disait : les enfants. Et les menstrues ruisselaient en silence - dans la nuit, dans la neige - pressées par les éponges blanches, là-bas dans la nuit des jeunes filles qui riaient dans l’ombre de leur maison, roulant, mangeant des œillets. Alors quelqu’un disait c’est un poisson qui parcourt la page d’un amour ancien. Et les jeunes filles criaient… …Les jeunes filles, chantant leurs enfants, mangeaient des figues. La nuit mangeait du sable. Et c’étaient des œillets dans les cavernes blanches. Les menstrues - disait quelqu’un. L’air passait - et à travers nuit, en silence, les menstrues ruisselaient dans la neige.
.
Le Poème continu, somme anthologique,
traduction Magali Montagné et Max de Carvalho,
éditions Chandeigne
voir également : Esprits nomades
Aytekin Karaçoban – Pourquoi –

Pourquoi Pourquoi mon désir s’accroit-il, juste au moment de tailler la vigne, d’apprendre au temps de t’écrire, de déployer un chemin de rêves sous ses pieds pour qu’il apprenne aussi à ne pas se contenter seulement de sa science de traverser le réel ? Pourquoi pas, par exemple, juste au moment où je glisse ma voiture entre deux lignes dans le parking ou bien au moment où je saisis le sourire forcé de la vendeuse chez le boulanger ? Pourquoi fondent les notes, se tendent les voix les heures deviennent lierres dont les fibres tressent des cordes quand j’attends une mélodie valable de l’opéra à trois sous de la vie ? Pourquoi l’envie de me mesurer avec l’ouragan de la foule, de courir en hurlant se mêle-t-elle dans l’affaire juste au moment où mon pied glisse sur la marche et pourquoi pas quand je regarde en colère dans mon fauteuil moelleux les canons à eau déployés en plein hiver pour repousser des migrants qui tentent de traverser la frontière ? Je fais semblant comme si ces heures n’existaient pas comme si tu n’étais pas mon abri, mon refuge, mon sauveur juste au moment où mon pied touche le sol. Ma mémoire devient l’attrape-guêpe. Partout le brouillard.
Ce que Orphée contemporain disait lorsqu’il réparait sa lyre cassée
Recours au poème (6/11/2022)
.
Tioman, soir de mousson – (Susanne Derève) –

Pluie acre des moussons ressac, pluie sur les toits et pluie sur les manguiers un air de reggae dans la nuit et sous l'ampoule nue , le refrain du marteau écrasant le métal, caisses, roues , guidons tôles froissées qu'avale la lagune le cri de l'oie et celui du crapaud pluie d'ombres pluie sans lune qu'effaceront les matins innocents de leurs eaux de turquoise, et dans le lit des vagues les ciels d'armoise rouge du couchant
.


.
extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( partage de Susanne)
Michèle Finck – Le dit de la cathédrale de Strasbourg –

Quatrième vitrail Labyrinthe Qui n’a pas regardé L’autre pleurer Ne le connaît pas. Aimer un être Pour la façon Unique Qu’il a de pleurer. Le reconnaître À l’odeur De ses larmes Toucher les traces Que tes larmes laissent Sur mon visage. Cartographie étrange Dont nul n’a la clé. Dans le labyrinthe De tes larmes Avancer À tâtons : Éblouie. Tes larmes Nous élèvent Au-dessus De la poussière. Tu pleures je ferme les yeux Pour t’écouter pleurer À nos pieds la cathédrale De grès rose Lentement tournoie. L’essentiel est invisible Aux sans-larmes. Visage contre visage Savons-nous encore Qui de nous deux pleure ? Mes larmes Coulent De tes yeux.
Connaissance par les larmes, Arfuyen, 2017,
voir également : la pierre et le sel (actualité et histoire de la poésie)
.
Contre le ciel – (Susanne Derève) –

Le Cénaret Lozère en Causses – René Chabrière
La lumière, aussi incisive que la réverbération du soleil sur la neige. Contre le ciel se hisse la montagne, près du plafond de verre, l'azur des anges. Ainsi était hier, le Causse aujourd'hui est aveugle, obscurci de nuages et la brume entraîne le jour dans sa chute, comme nous avons chuté dans l'automne au retour de voyage.
.