voir l'art autrement – en relation avec les textes

ping-pong ( = deux auteurs en dialogue)

Erick Gaussens – René Chabrière – « romantiques 5 « 


Photo :  B. Monginoux /  www.photo-paysage.com (cc by-nc-nd)

 » à genoux devant ton icône »

Chemins de toutes les traces,
les miroirs de la ville
récitent l’alphabet aux carrefours
de la passion.
Cette ville ne rêvait de ses néons
que pour rire à gorge déployée :
de désir-nylon encombré de rose
sous le couvercle obscur de la nuit.
Bien sûr les étincelles se sont emparées des yeux,
mais plus éphémères que la musique et le sang
lui qui circule dans tes veines
sans que tu t’en aperçoives.
Le sourire de ton visage
a combattu les reflets factices
pour s’emparer de l’âme endormie :
c’est comme ça que tu m’as trouvé
à genoux, devant ton icône
dépossédé de mes larmes
avec mes souliers de pluie,
l’illusion des lambeaux nocturnes
d’une autre vie
quand la ville s’estompe
derrière ses draps de nuage…

RC

écho à Erick Gaussens

Devant la nuit qui dormait J’ai crié ton nom
Et rien ne s’est passé
Alors j’ai mis mes souliers
De nuages et de pluie
Et je me suis enfui

La ville s’oubliait
Dans un plaisir-néon
Dans un désir-nylon

Devant la nuit qui rêvait
Je me suis attendri
Et je l’ai recouverte du drap de ton rire

Alors ses nuages bleus
Se couvrirent d’étincelles
Et d’images tremblantes

La ville s’estompa
En brouillard factice
En fragile illusion

Devant la nuit qui criait
Je suis tombé à genoux
Les larmes à la main

Alors dans un sourire
Qui ressemblait au tien
La nuit s’est rendormie

(c) Erick Gaussens Hillwater


Le canal Saint-Martin – ( Susanne Derève – René Chabrière)


Le canal Saint-Martin – Willy Ronis –

.

extrait de :  Le calendrier de l’avAnt et de l’Après (écritures communes ou en écho)


A l’ombre du chais silencieux – ( RC )


( réponse à Ivresse de Susanne Derève )

Faut-il se laisser emporter
par le drap du grand hiver,
et répondre à l’appel
du vin dans les caves
– qui tiendrait lieu de promesses – ?

Un peu de chaleur
tournant au fond des verres,
où se reflète le ciel.

A défaut des terres blondes de l’été
nous goûterons l’ivresse
à l’ombre du chais silencieux
quand le vin mûrit
sans se soucier des jours pluvieux :

offrande à l’oubli
des jours de l’automne
qui vient juste de trépasser.

Jamais le temps ne s’emprisonne
dans les fûts ombreux.
Nous sortirons chancelants

après avoir bu
le sang du soleil
resté quelque part
dans le vin vermeil :
que je goûterai dans tes mains

accoudé au bar,
chercherai le chemin
pour retrouver
l’or paresseux des jours

( car jamais l’amour
ne se laisse enfermer
dans une bouteille ),

ni les rêves épars,
que l’on imagine de neige,
ne seront pris au piège
de la fortune et du hasard,

en buvant à la santé
de ta nouvelle année…


Le jour passe sa ronde – ( RC )


montage RC

Le jour passe sa ronde,
et cherche sa géographie
sans l’écrire .

Une bulle viendrait crever
à la surface de la vie,
et voilà que ton sourire m’inonde.

Ce serait le clair-obscur des nuits,
où l’attente finit par trouver une issue.

C’est ainsi que je suis né
pour toi,
toi, qui portais le monde sur ton dos,.

Tu as délaissé ton passé,
la grisaille de l’enfance,
pour m’entraîner sur les chemins de l’avenir.

Ces chemins qui se sont ouverts,
avec nos pas,
précédant nos ombres.

Le jour passe sa ronde,
et nous l’avons suivi.

( un écho au texte de S Derève « géographie du silence  » )


Ce que n’ont pas vu les oiseaux …SD+RC


Entre tilleul et cerisier,
J’ouvre une parenthèse:
mains, peau, émois, éveil, ….

Quelques éclats de soleil
nous caressent à notre insu.

Ce que les oiseaux ont vu,
je ne le dirai pas…

Dirai-je ce qu’ils n’ont pas vu :
la valse tendre de nos doigts
dans l’ombre du feuillage,
les étoffes froissées,

dansant,
ton corps léger , flottant dans l’air,
sous la lumière complice,
baignant le couvert de petites parcelles d’or
que tu n’as pas saisies.

C’est qu’ils n’ont pas surpris
la douce chanson du désir…

L’été s’est installé
dans un soupir…

SD-RC août 2020


Colombine en cygne – RC -(écho à SD )


Lac cygn   02

 

Te souviens-tu de la place,

un jour de décembre,

avec la musique

et la lumière dansante

alors que les arbres

surpris,

se penchent pour mieux voir ?

La piste n’était pas de glace,

pourtant il faisait très froid,

sur l’air final du « lac des cygnes »…

Colombine d’apparat

tu portais le tutu blanc,

les bras ondoyants

et le chignon bas .

Des pointes à petits pas ,

suivant la musique de Tchaikovsky ,

( quelques entrechats ,

que tu voulais maladroits

juste au moment où la lumière décline ) :

c’était la mort du cygne ,

et je t’ai prise dans mes bras…

( on se demande pourquoi

les spectateurs applaudissent… )

voulaient-ils aussi

applaudir à ton supplice ?

 un texte  crée à la suite  de celui de Susanne Derève  (  qui suit )

—-

Un entre-deux

un entrechat

Avec des pointes à petits pas

et un tutu de ballerine

bras ondoyants et chignon bas

quand on dansait la mort

du cygne

je n’y étais que colombine

d’apparat

(mais la musique était divine)

SD


Cause commune – ( RC )


Résultat de recherche d'images pour "texte élastique"

Nous faisons cause commune,
en nous tenant juste
à la jointure des textes.

Chacun en prend sa part
et navigue comme il l’entend
dans les paroles.

Ce sont les unes et les autres
qui se rejoignent,
se superposent, et conversent.

Les pages pourraient se tourner,
se plier, et même se lire à l’envers,
tu le sais bien .

En étant de l’autre coté …
si nous tirons chacun du nôtre,
la page s’étend comme on le désire,
sans jamais se rompre.

                    Comme cette page,
pourrait-on dire que nos écrits
ont quelque chose d’élastique ?

RC – août 2018
————-


Côté ombre – ( échos de textes SD – RC )


( ces textes sont visibles  dans  la partie   » ping-pong )

art 126.jpg

photo Jerry Uelsman

COTE OMBRE

J’ai fait  les cent pas sur le parvis

côté ombre

À même le pavé

la gitane a suivi les lignes de ma main

mais elles étaient brouillées

De l’autre côté des pierres

Notre-Dame de la Mer

écrasée de soleil, déserte,

s’endormait

Dans le silence

d’un plein après-midi d’été

Non, tu ne viendras plus

mais j’attendrai  le soir

J’attendrai les chanteurs,

le timbre des guitares                                                         

le son rauque et cassé de ces mélopées lentes  

qui disent le départ

et le prix de l’errance

– la gitane dénoue les pans d’un fichu vert

un enfant fait la manche –

Demain j’irai revoir la mer

la mer et les étangs

la robe claire des chevaux

et l’éclat de corail des flamants

comme des perles ébouriffées

qu’aurait éparpillées le vent

sur l’eau

J’irai dire un adieu à Arles la romaine                                     

Fouler aux pieds les Alyscamps    

Comme Toulet au bord des tombes

Eprouver le poids du passé

Avant que le jour ne s’effondre  

Et  oublier                                 

SD

C’est la faute des pierres .
Elles ont attendu si longtemps,
alignées au bord des allées,
que même les inscriptions,
se sont effacées 
assistant, immobiles, à la fusion des jours:

peut-être n’avaient-elles
plus rien à dire et ont suivi
le chemin des montagnes altières,
un souvenir des Alpes lointaines .
Ses rochers se sont écartés 
pour laisser passer le mistral .

Le vent est toujours là, où tu l’a laissé,
les flamants roses sont comme des fleurs
posées sur les étangs,
mais on ne sait pas si ce sont les mêmes,
ou d’autres générations venues
sur les étangs de Camargue .

Tu trouves toujours aux Saintes-Maries,
une gitane prête à te dire ton destin, 
dans les lignes de la main .
Mais tu ne sais pas la reconnaître.
Et d’ailleurs, si tu lui confiais ta paume ,
elle trouverait ces lignes effacées.

Et ce seraient comme ces pierres,
qui ont attendu si longtemps,
qu’elles ont fini par s’éroder,
se dissoudre :
dans le liquide du temps,
et le poids du passé .


RC

Étaient-ce des perles ou des fleurs

déposées par le vent

Je restais les observer des heures

Ils quittaient l’eau parfois

abandonnant leur fragile élégance

pour prendre leur envol

 

Et lorsqu’ils déployaient leurs ailes

ce n’était pas tant la fulgurance

du corail que ces rémiges noires

qui signifiaient tout à coup leur puissance

 

Arles déchue Arles des pierres dissoutes

de langueur et d’oubli

les arènes sont vides

la roche friable sous mes doigts

 – j’en garde

un peu de la poussière au creux des ongles-

sur les gradins il n’y aura pas d’ombre

 

Mais au-delà des murs, échappée du regard,

j’aperçois la douce respiration de la ville

le soleil fléchit contre les toits de tuiles

Le temps devient cet or liquide

sans passé ni présent

le temps a la lourdeur des pierres

immobiles

SD Février 2018   

J’ai fait les cent pas sur le parvis
côté ombre,
et tu n’es pas venue.

J’ai pourtant attendu longtemps.
Peut-être je n’aurais pas dû
acheter des fleurs ce matin.

Elles courbent déjà la tête,
et désespèrent de te voir,
à mesure 

que le soleil
grignote un peu plus de la place .
Mais je suis resté,

assis sur un banc, désoeuvré,
et du square me parviennent les cris des enfants.
Je me suis occupé à compter les pavés.

Il y en avait beaucoup sur la place
autour des maigres platanes
que l’on y avait plantés.

Beaucoup, mais pas tant, 
que ces minutes qui n’en finissent pas.
Elles s’étirent en un long soupir.

L’après-midi s’est prolongé,
c’était l’été et la lumière s’est attardée
jusqu’à la fermeture des boutiques.

Non, tu ne viendras plus.
Je le sais maintenant, 
et les fleurs sont fanées.

Mais je reviendrai demain.
Il y aura des musiciens
qui accompagneront mes pensées.

Celles qui disent les exils volontaires,
l’incertitude de l’errance ,
et les lueurs de l’espoir.

Demain, quand tu seras là
je te tiendrai par le bras,
et nous irons revoir la mer

La robe claire des chevaux ,
et ton regard aura l’éclat
de la nuit , où le jour commence à poindre…

Nous éviterons les paroles inutiles, 
que le vent aurait éparpillées ;
tu te contenteras d’être là.

Et ce sera la joie,
quand tu reviendras
.. mettre un terme à l’incertitude…

RC

Tu étais là, sur le parvis

côté ombre

et je t’ai reconnu même avant de te voir

Tu attendais sur le vieux banc de pierre

avec cet air d’éternel enfant

– celui sans doute qui m’avait fait revenir       

sur mes pas une dernière fois

en te cherchant-

– Notre Dame de la mer –

Qu’attendais-tu, indifférent

a ce qui t’entourait

au timbre des guitares

aux gamins qui mendiaient à même le pavé  

Il m’a semblé qu’une gitane  en robe noire

lisait les lignes de ta main

T’a-t-elle parlé de moi ?

Je sais que j’ai couru vers toi que j’ai crié

que  tu m’as serrée dans tes bras

et  je suis si légère, t’en souviens-tu,

que tu m’as fait tourner, tourner sans fin

jusqu’au vertige

Si haut qu’au-delà du fronton de l’église

j’ai vu le soleil basculer   ricocher

dans tes yeux

La place en est soudain devenue trop étroite …

Il me fallait le ciel entier  côté lumière,

Il me fallait la mer au-delà de ces digues

qui ferment l’horizon sous le pas des chevaux,

au-delà des étangs, au-delà des roseaux

lequel entrainait l’autre, le sais-tu ?

Il me semble que tu m’as portée jusqu’à la mer

en chuchotant à mon oreille des mots

que le vent étouffait

Ou bien était-ce le vent lui-même qui murmurait 

Qu’importe          je te retrouvais

SD


J’ai passé Noël au balcon – (RC – SD)


01 er-object-bonners.jpg

C’était comme une mer  démontée,

et j’étais accroché au mât,

                             vigie inutile,

puisque  avec le brouillard,

on n’y voyait pas à dix pas .

 

Il y avait de ces oiseaux marins,

gris tachetés, qui me frôlaient

quand je leur lançais des graines,

        – la plupart, avec un vent violent

       me revenaient en pleine  figure –

 

je devais me cramponner 

à la rambarde, pour ne pas tomber .

          Les lampions des fêtes  : 

                 des étoiles falotes et lasses

                 agitées de soubresauts

 

                 certaines accrochées

                 dans les haubans 

– on se demande bien comment –

semées, elles aussi ,       des graines clignotantes 

                                             échappées de mes doigts .

 
J’avais pour compagnie
( à part le cri des oiseaux )
le choc sourd des  vagues sur le môle.
 
                           J’ai passé Noël au balcon,
et tu n’y étais pas.

  

janv  2019
Passé Noël au balcon
pendant que tu n’y étais pas
posé un sapin sur le toit
pour y accueillir les oiseaux
et pour nourrir les moineaux
jeté des graines à tout va
jeté des graines à tous vents
jusqu’à la mer et ses bateaux
la plage était vierge de pas
et mes empreintes prenaient l’eau
SD  22-12.

Est-ce un homme qui pleure ? – ( RC )


marque-page-kosha-or-bleu-livre.jpg

en « réponse »  au texte  précédent, de Susanne  Derève

 

Est-ce un témoignage d’amour,
cette plume qui est
le marque page
de notre livre ?

Est-ce que nos vies
sont liées
par ce serment écrit ,
avec cette plume, justement ?

Mais les pages se sont tournées,
avec les années :
il n’y a plus
que les miettes du passé .

Si la tendresse se conjugue maintenant
à l’imparfait,
faut-il regretter d’avoir dit,
 » je t’aimais ? « 

J’ai connu d’autres chapitres    ;
l’oiseau de l’amour
est revenu reprendre sa plume, et s’est envolé 
mais je n’ai pas de regrets .

RC

 


Susanne Dereve – Offrande


Les-tombes-rupestres--640x480-.JPG

nécropole rupestre – Abbaye de St Roman – Gard

 

De charogne ou de cendre le jour où Elle viendra

choisissez un bon bois de chêne, lisse au toucher, robuste et clair, 

gardez-moi des vaines offrandes,

ces urnes que les us épandent en sombres paraboles abandonnées au vent,

aux rumeurs infécondes et sourdes du levant

et qu’un bras malhabile se devrait de répandre au-delà du silence

comme on boit le calice âcre de la souffrance     

 

De charogne ou de cendre le jour où Elle viendra

choisissez un carré de terre,

de ce terreau qu’égrainera la pelle d’un ton clair  

il faut du temps il faut des fleurs pour oublier

il faut ce marbre uni où poser des œillets     

l’herme aux lueurs du soir est plus doux au malheur que ces brumes d’errance le vent a-t-il jamais  séché les larmes de douleur

 

De cendre ou de poussière lorsque le temps viendra

choisissez un bon bois de chêne lisse au toucher, robuste et clair

et dans ce vieux pays de Rance enterrez-moi près de mon père.

 

 

suivi de ma  « réponse »

 

Quel que soit le carré de terre,
que des pelles viendront blesser
la pierre ou le marbre,
l’ombre des cyprès,
les noeuds de leurs racines,
auprès de toi,

Quel que soit le vent,
qui répandra les cendres,
comme autant de paroles vaines,
et aussi les fleurs
qui meurent, de même,
dans leur vase,

Il y aura un temps pour oublier,
lorsque les mousses
auront reconquis la pierre gravée,
les pluies effacé les lettres :
              – même la douleur 
ne peut prétendre à l’éternité .

Que l’on enterre une princesse
avec ses bijoux,
et toutes ses parures,
ne la fait pas voyager plus vite
sur le bateau
de l’au-delà…

Ce qu’il en reste
après quelques siècles :
>          quelques offrandes,
et des os blanchis
ne nous rendent pas sa parole
et le ton de sa voix.

A se dissoudre complètement
dans l’infini,
                         c’est encore modestie :
– On pourra dire « elle a été » -,
mais le temps du souvenir,
se porte seulement dans le coeur des vivants .


RC

 

:

 


Jacques Ancet – N’importe où


 

Chorus / Work / United Visual Artists:

Installation : United Visual Artists

 

 

N’importe où une salle d’attente
par exemple les chaises rangées
le froissement des pages l’ennui
sur les visages ou n’importe quand
la porte s’ouvre grince se referme
celui qui entre dit messieurs-dames
bonjour les yeux se lèvent se baissent
on pense que c’est peut-être là
tout près on ne sait pas ce que c’est

*

Là aussi devant le soir qui tombe
collines bleues brume etc
les mots peu à peu deviennent sombres
on croit deviner que c’est à cause
de ce qui s’en va du noir qui vient
pourtant c’est autre chose la lampe
fait de l’ombre les murs se resserrent
on écoute le bruit de la voix
elle s’approche on la reconnaît

 

N’importe où                           – 1998


Jusqu’au silence blanc – ( RC )


 

photo: studio16mmjackinthebooks

 

 

Les pages jaunies des hiers,
Ont gardé la mémoire,
Intacte.
Les rives ont beau être  lointaines,
Elles  s’inscrivent,
Sans  frontière
Au pays où le présent
ne faisait aucun doute.

Peut-on dire  qu’il dérive ?
Qu’il sombrera dans l’oubli,
ou la brume,
qui, avec le lointain,
recouvre toute chose ?

Ce sont plutôt les hiers,
qui s’étiolent en notre mémoire,
comme les rides,
creusant un peu plus nos corps,
Jusqu’au silence blanc.


RC- dec  2014

d’après un texte  d’Isabelle  Debiève   » Présent désarticulé « 


De l’image, son retour permanent – ( RC )


sculpture:          La Dame d’ Elche, Huerto del Cura, Elche, Espagne

 

Ce texte  est une variation  » réponse »,  sur celui de Jean Malrieu  ( qui suit )

 

D’avril à  novembre,
De Novembre à avril,
Je tisse à l’endroit, à l’envers,
Des mailles pour que je contourne l’hiver .

J’écris toujours, à la lumière de tes feux  :
Et ceux-ci sont un don.
Une présence  faisant s’ouvrir      mes yeux,
Même aveuglé    par la pluie  fine des jours .

Ceux ci passent et,       même changeants,
Sont un retour permanent  .
Et si les sillons  du temps,
Laissent leur empreinte sur ma peau…

Ton image  est        un miroir,
Suspendu quelque part,
Impalpable       et lisse,

Au delà du tain  .
Chaque  chose est nouvelle,
Et toi,       vivante,   au défilé des heures.


RC – nov  2014


.
Je suis devant toi comme un enfant,
plein de pluie et de ravage,
ai cour d’un automne de silence
comme au centre d’une place assiégée
par l’herbe brûlée.

Je t’écris pour alléger le temps.
Cette page que je griffonne est un miroir.
D’elle va surgir un destin inattendu.
Car ma lutte contre le temps est ancienne.
J’écris toujours la même chose :
elle est nouvelle.
Que je lise à l’envers, à l’endroit,
l’inquiétude est éclairée

Je n’y peux rien.
Les années passent, me révèlent.
Mon visage s’affirme sous la pluie fine des jours
qui vient vers nous sur ses milliers, de pas agiles.
J’écris pour être avec toi
dans la paille douce et chaude de la vie.

Jean Malrieu


Allons retrouver les jours – (réponse à « La paupière attentive à la course lente des jours » de Nath – (RC )


photo perso - le Villaret

photo perso – le Villaret septembre 2013

Allons retrouver  les jours,

Et entr’ouvrir les volets,

Pour laisser guider nos pas,

Loin des chapelles à l’oeil de tristesse,

 

Closes sur elle-mêmes,

 

Il y a plein de voies, –

Qui sait où elles nous mènent ?

Qui sillonnent l’étendue,

Où se multiplient les possibles,

Bien sûr gardés du secret des herbes,

 

….Peut-être  qu’elles se perdent en brousse,

Ou se rétrécissent soudain,

Comme le végétal se referme lentement,

Sur les chemins oubliés,

De trajectoires mortes.

Mais la plupart persévèrent,

Et délaissent l’oubli, et l’ignorance,

Pour s’élancer, contourner blocs et falaises,

Ou,  passent, en brèches de lumière,

Malgré  clôtures et frontières de béton.

Alors, tu seras attentive,

Ne  te limitant pas à la course des jours,

Mais aux lendemains offerts,

Qui éclosent même,

A l’intérieur.

 

-Si tu gardes tes paupières  scellées.

et donc le  texte original de Nathalie Bardou

———–La paupière attentive à la course lente des jours

A retrouver la langue vivante

Des herbes,

Se déceinturent les crépuscules.

Des brèches de lumière inaudible

Tracent les chemins abondants

De l’ignorance,

Soin porté à l’égarement.

Alors que des chapelles à l’oeil ovale

Reçoivent, Dépouilles de tristesse,

Et ouvrent leurs toits de braise

Aux chants des forêts ,

Une femme marche , la paupière attentive

A la course lente des jours.

 

 


Nuit carmine ( RC ) – « réponse à Lamber Sav »


sculpture : Athar Jaber

Fleurs de sang,
Je ne vous connais ,
Sous la peau, – sous ta peau
Que lorsque s’ouvre,
Le tranchant d’une blessure…

J’entrevois le sommet d’une vague
Et parfois aussi son bruit .
Mon souffle a l’inflexion de la nuit,
Et cette nuit carmine,
Je la porte en toi.

Se suspendre aux nuages,
Est une méprise,
Les couleurs et lavis,
Ne sont intenses
Qu’au fond de toi-même,

La vie s’y propulse,
De corps à coeur,
Et si tu soupires,
Contre le corps dressé
De l’arbre,

Pense que ses veines,
Sont semblables aux tiennes,
Et avant que d’une frêle pousse,
Ne se dresse de fières colonnes,
Combien d’années de sève,

Il faut,
Pour que la colère et la tristesse,
S’apaise et se rassure,
Comme aussi, le temps s’apprivoise,
Et que je me fonde en ton feuillage.

> Aussi à y disparaître.

RC – 12 août 2013

incitation:  Lamber Sav, avec  « appréhension »

appréhension

sans métaphore écrasé par la chaleur

au bout du chemin

voyant les vaches dévaler dans le pré

assis sur une fourmilière

le moi bouillonne et se perd

la méditation

en wanderer

désasphyxie

ce serait de se fondre en feuillage

reprendre le chant  de l’oiseau

dans l’air les nuées de mouches

se suspendre au nuage

est une méprise

se délave  aux orages

tumulte

défiance

en somme

émettre les épingles des pins

en petits tas où poser la tête

aux herbes sèchent les fleurs

vice aux écorces et au sang

sans l’écrire

forcer son souffle

prévoir

aspirer

un poème

apaise et assure

le halètement du pouls contrarié

les couleurs et le lavis

les lignes foncées

la trachée de l’aorte

sont ce des tâches ces ports du rythme ?

tout et voir est affaire de respiration

mise à distance de ce qui est méprisable

la colère et la tristesse

sont dans le paysage

l’homme contre le tronc soupire

il aspire à disparaître

Getsuju

Getsuju


Le ciel s’appuie sur nos épaules ( RC )


peinture  perso:      grand  é:  huile  sur carton  1998

Réponse  au post  de Tikopia…

Si le ciel  s’appuie  sur nos épaules,
Alors, les mondes lointains, nous enveloppent
Les comètes  nous montrent  du doigt,
Et se rient  de la pesanteur qui nous confine
La poussière des étoiles  nous accorde un peu
de lumière, enfin, celles qui n’ont pas  choisi la voie
du noir.


Marie-Ange Sébasti – Redresser les Méandres — suivi de ma « réponse »


photo: Anne Heine

Souvent, je tentais de redresser les méandres, d’élargir les défilés, de faire de ce passage une belle ligne droite entre des vignes bleues.

Mais ne fallait-il pas d’abord s’entendre avec la falaise, abandonner un instant  la  vallée pour s’engouffrer dans l’étroite cheminée, escalader tous les vertiges jusqu’aux confins des gris établir bientôt un nouveau cadastre, mesurer de très haut des parcelles discrètes, de longues propriétés littorales, les audacieux aplats des champs les écarts qui n’échappent jamais au feu ?

Sans mentir, je pouvais encore évaluer le périmètre du patchwork des rêves, déceler leurs accolades et leurs brouilles,

me détourner longtemps aussi de ce territoire morcelé en remplaçant tous les murs mitoyens par des lignes de fuites.

Pourtant, malgré la faille, le bleu toujours,s’instaurait, me rattrapait.

Marie-Ange Sébasti

—-

Elevé dans  les airs, la prose du territoire distribue des lignes,des passages,
là où les failles  sur place, imposent des détours.
Escalader tous les vertiges, peut-être ,mais au grand effort de laisser derrière soi la pesanteur, celle des roches  et de son propre corps.
J’ai aimé la cartographie, comme un dessin aimable, qui s’étale, fantaisie de patchwork des bois gris, et parcelles  arables. La limite imposée par la falaise, permet de distribuer quelques accès rares, lorsqu’un affaissement  rend le chemin possible.
Oui, bien sûr, réconcilier les deux bords des espaces, en tirant droit, le fil de la rivière, et gommer les méandres.

( Si la terre était à modeler.)

Mais elle est matière, mais elle colle aux bottes, mais elle transpire les mousses, et se charge de buis et de chênes centenaires….
Mais elle est corps,lourde,brune, grise, fauve,  justement comme un animal endormi, étalé  là, entre les rocs…
Elle domine,…ravagée  d’érosion, ou portée en tectoniques,  striée  de ruisseaux, cherchant la pente la plus rapide…
Inerte, même bousculée de puissants tracteurs , mais vivante, à l’assaut du printemps.

Les hauts plateaux  sont  reliés, aux vallées par leurs différences, justement,– leurs accolades et leurs  brouilles, –, pourtant elles se réconcilient avec leurs passages,
…de toute façon, il faut vivre avec ce qui est…  les murailles à contourner  , en lieu et place de lignes  de fuite sans consistance, les parcelles  exigües, suivant si possible le parcours du soleil…
qui ne doivent rien aux lignes tracées  sur le papier,mais à l’effort des hommes , pour se marier au mieux aux pentes,  et extraire  de quoi y survivre.

En lien avec  « feuilleter le recueil des causses »

la Sure — falaises Nord du Vercors (Vercors Nord, Engins, Isère –                 photographe non précisé site http://www.sentier-nature.com/

et (rappel) cet excellent  écrit de Pierre Bergounioux, qui affirme que  « le monde  existe »…


Les pensées qui tanguent ( RC )


art: Brice Marden, montagne froide - 1991. huile sur toile

art:          Brice Marden, montagne froide – 1991.   huile sur toile

Les pensées qui tanguent s’entremêlent de rêves;
Ce que tu écris, – les échos de sève –
Portées de musique et les mots défilent
en constructions fragiles,
tendues en liens de dentelles,
comme deux plantes s’emmêlent…

Je ne sais distinguer de qui se débride,
De tes fièvres rouges ou paroles limpides,
Des mots jetés et paroles farouches…
A chaque arbre, ses racines,  sa souche…
Les plantes en symbiose sont en voisinage,
Et cohabitent sans se faire ombrage.

L’une , de l’autre ose aller plus loin
Vers la lumière, c’est donc un besoin
Toujours renouvelé
De la parole descellée,
A partager la soie et le satin,
Pour les draps étendus de beaux lendemains.

en dialogue avec Phedrienne
Le ruban de tes pensées m’obsède,
Déroulant ses volutes de neurones entêtants,
Passant, galonné de dentelles,
Ou crocheté de fièvres rouges,
Où flamboie la connectique
De tes contradictions majeures…..
J’y surnage, brassant de mes idées farouches
Ton alternatif courant,
Tanguant de satin en soie saumonée,
De coton dur en voile satiné,
Craignant de déchirer au tranchant de mes synapses
L’organza trouble de tes chimères osées…
Le ruban de tes pensées m’enlace,
Noue de ses ligatures serrées,
Un bout de mon cœur oppressé,
Liane mes caprices débridés,
Et dans cet entrelacement sauvage,
Douceur et rudesse mêlées,
Se tisse un dialogue endiablé !

voir  son   « Ruban »…

 

 


Le bruit dans mes tempes ( RC )


peinture:      Odilon Redon.       Le coquillage

 

Le bruit et le sang

Pénètrent dans mes tempes,

Et l’âme éclatée,

Tourbillonne sur elle-même,

Prisonnière de mon Je,

Tête et corps assemblés,

En bonne logique,

Et pourtant séparés.

Ce n’est pas par la distance,

Mais la terre qui parle

A travers nous,

De l’antre et de l’arche.

L’oeil du silence

Et pourtant le bruit

Des désirs qui se heurtent

Aux mémoires sensibles.

L’océan des plaines douces

Aux tensions secrètes,

Le ventre coquille,

Qui boit mes émotions.

Et comme les silex

Qui se heurtent

Les bouquets d’étincelles,

-nous engendrons nos ciels –

Dans un voyage

Aux lointains d’écume

Où il n’est pas besoin de paroles,

Pour s’entendre en échos….

RC – 4 mars 2013


Danse des lucioles ( RC )


par Re Chab,

-Il faut bien le dire,

Tu m’as  aidé à ôter la robe

Celle des nuages, recouvrant les  étoiles

 

 

Et dans la nuit  scintillante; qui m’attendait

S’échangent les avions  d’argent

Vers  les destinations lointaines

 

 

Peut-être celles des bonheurs partagés

Et la danse des points dans le sombre,

Celle des lucioles

 

 

S’appuie  sur les traits fugaces

Des comètes, dessinant à la lumière

Sans les craies,  sur la tableau d’ardoise de la nuit.

 

 

Et tu rassembles aussi les clins d’oeil,

Des lucioles,—  la danse des anges,

Avec le pont des heures  couchées

 

 

Sans les ballerines, avec la forme  de ton sourire

En équilibre, quelque part – ballon léger

Au dessus,corsage transparent,   de mon sommeil….

 

 

 

RC –  03 mars 2013

 

 

inspiré  du texte  de Colette Fournier,( Phedrienne ) ci dessous, …………..et visible  sur  http://colettefournier.com/2013/01/27/5-heures-du-matin/

 

 

J’ai parcouru la nuit à grandes enjambées

Franchi le pont des heures couchées

La nuit est amicale, elle sourit à la vie

Cachée sous les étoiles, et puis,

Elle a une allure folle dans sa robe ajustée

Son corset bleu marine et ses douces ballerines

Je l’ai suivi marchant à pas silencieux

Sur ses traces fuyantes de danseuse invisible

Et me voilà debout sur une crête noire

Un si drôle de perchoir, où je ne pense plus

Mais laisse traverser les comètes en goguette

Quelques anges déchus aux ailes harassées

Moi je suis sans fatigues, mais aussi sans idées

Une tête noctambule, ballon hydrogéné

Qui implosera peut-être en laissant dériver

Une petite luciole espiègle et inspirée !

 

 

Horatu, traduction du mot luciole en japonais, est un astre qui vole au bord de l’eau et annonce l’été aux japonais. Deux sortes de lucioles différentes par leur « style de vie » : le genji-botaru (12 à 18 mm) qui vit au bord de l’eau douce et le heike-botaru (8 à 10 mm) qui préfère les rizières et les eaux stagnantes, se nourrissent de colimaçons. Elles font partie des espèces aquatiques au stade larvaire parmi les dix répertoriées dans le monde, ce qui semble normal étant donné la géographie du Japon et des iles environnantes.


Brigitte Tosi – Et si tout disparaissait ( suivi de ma « réponse » )


 

 

 

 

 

 

photo :   auteur non identifié

 

 

 

 

Et si tout disparaissait

La sève de nos arbres

Celle de nos vies

Les traces de nos pas

Les flocons de poussière

Le trop plein du regard

Le silence du ciel

L’ombre des lumières

Prolongeant nos fenêtres

Le poids de nos enfants

Endormis sur nos joues

 

Si rien ne profilait

Notre horizon muet

Qu’adviendrait-il du mot

De la beauté du monde

Tendus haut par les mains

Du poète tremblant ?

 

B T.  19 juillet 201

 

Si rien ne profilait
A  l’ horizon muet
Les mains du poète
Modéleraient le monde
Et des flocons de poussière
Recréerait, de lumière
La beauté du monde,
Un nouveau  chemin,
Et les premiers pas
Inventés des enfants
Que nous sommes.

 

RC   – 25 novembre 2012


Aïcha Bouabaci – Visages d’ombre


peinture; Modigliani; portrait de Juan Gris

 

 

VISAGES D’OMBRE

 

Quand d’un être longtemps

Le sourire demeure

Et qu’il vous accueille

Pudique

Au seuil de sa maison

Par delà le silence

Au delà de l’absence

C’est que ni ici ni ailleurs

Par delà les saisons

Au delà du temps

Nulle part il ne meurt

 

 

AICHA BOUABACI

 


La joie ( Ile Eniger) – Pluie d’été ( RC )


A partir du beau texte  de Ile Eniger,  ( le premier), j’ai écrit le second…

 

photo:Jacques Hemery          1978 –               lavandes à Valensole  –  scan de tirage  argentique

 

La joie

 

Le pain brûlé des terres

La lumière en bras de ruisseaux

La perfusion du jour sur les heures de nuit

Les veines au cou de la montagne

Les vignes lourdes de vin vert

Le ciel marine à force de brasure

Les oursins de lavandes dans l’océan des champs

Les fenêtres ouvertes pour reprendre leur souffle

Et les rideaux fleuris

Les pas derrière la porte

La présence

La vie pleine forge

La centaine des blés pour un seul coquelicot

Le rouge du soleil en face

La joie

Légère comme une espadrille.

 

Copyright © Ile Eniger

 

 

pluie  d’été

 

Légère comme une espadrille

Le pas suspendu

Au dessus des brumes

Elle flirte avec les dunes

Et se saisit des montagnes

Pour en faire des chapeaux

Qu’elle repose,de biais

Dans l’océan des champs

Si bien peignés de blés

Et qu’elle va visiter

Lorsque le ciel caresse le sol

Encore chaud de l’hier,

Et d’une fin d’été

Aux parfums de lavande

Et de la terre mouillée.

 

RC  – 11 septembre 2012

 

en rapport avec la photographie  voir  aussi cet article

 

 

 

Copyright © R Chabriere

 


Océan – mer – terre, destin d’une embrassade ( RC )


 

Océan – mer – terre,   destin d’une embrassade

Vogue le destin d’une embrassade,
étreinte et baiser humide de l’eau au sable
la fin de quelque chose, le début d’un autre
s’évanouit la terre ferme, pour le choix du liquide,
une masse matière qui vit de ses soubresauts

l’histoire de tant de marins qui s’y sont fié, en espérant voir un jour la ligne dorée d’un continent lointain, ou, gagnant leur vie au milieu des embruns salés, pour rapporter une manne vivante dans les filets, mais toujours en équilibre, sur l’instable, à portée des caprices de l’écume et du noir des abysses,
peu se sont attardés, à convoquer la couleur bleue, comme celle d’un paradis uni et tranquille…
Et partir en croisière, pour le souvenir dans la mémoire, des ports ensoleillés.
Il y régnait surtout l’odeur tenace des huiles et
Des poissons séchés , à la musique des filins qui claquent sur les voiles, et le concert des mouettes…

L’océan, suit la lente rotondité de la terre, il la cache ,l’obture, et remplit ses failles, antre des mollusques et des mâchoires des prédateurs qui s’y sont fait leur empire…
de l’autre coté des courants l’océan a l’odeur femelle, et ne révèle ses mystères qu’en surface.

On y sait des coraux, des épaves, des algues et méduses, et peut-être des sirènes…

Mais aussi la mémoire des conflits terrestres, des navires coulés, avec leur cargaison, d’hommes et de matériel, le rêve des contrebandiers,, les galions d’or, la vaisselle fine, les amphores pleines de vin d’Italie…
Les boules tueuses des mines, guettant les cachalots métalliques…
Les supports des îles, en stratégie qu’on se dispute,  en invasions alternées : Chypre, la Crète,Hawaï et
plus récemment les Malouines…

On y soupçonne les courants obstinés, prolongation des fleuves et rivières, en fantasmant sur la dérive des continents, les migrations parallèles aux oiseaux, des bancs serrés de poissons voyageurs…

On en rêve dans sa chambre, pour voyager en romans, , dans une épaisseur liquide à vingt-mille lieues de Jules Verne, puis aux légendes grecques.

Le raffiot de la rêverie, n’a changé d’échelle que depuis la vue aérienne, avec laquelle les vagues les plus déchaînées, ne semblent qu’un vague frisottis décoratif…
Qu’en serait-il de l’effet de tsunami « pris sur le fait » ?

une onde circulaire, s’étendant comme
lorsqu’on jette un caillou dans l’eau, suivi d’une autre, puis semblant se calmer, alors que des murs d’eau viendraient,

quelques heures plus tard, rejeter violemment les chalutiers, et bateaux de plaisance au milieu des falaises et forêts…

La soupe salée, vécue du bord des côtes dévastées prenant soudain un goût de l’amer, bien éloigné
de l’aspect paisible qu’on suppose à la mer.
…..Sans l’apostrophe…

RC  –  14 juillet 2012

peinture:            William Turner


La route tracée de pluie ( RC )


La route tracée de pluie

par Re Chab,

Ta  route est tracée  de pluie  et de soleil

Les ombres s’y allongent et s’y diluent

Dans une  perspective  incertaine

Les allers et retours, et croisées de chemin

Offrent en raccourcis  leurs ornières et leurs dos d’âne

Les reflets des orages dans les flaques

Et celui de ta vie, qui mène comme elle l’entend

Son petit bonhomme  de chemin

Et croise souvent le mien.

C’est à croire que la carte  est écrite,

Qu’il est des rencontres fortuites,

Ou presque,      qui nous retrouveront à l’abri

Aux petits bars de la côte, les odeurs de soupe

de chou-fleur et les fish ‘n chips,

Alors que la mer s’est  suspendue,

Un instant de repos en paysage

Et la lumière au fond de toi

Qui me guide souvent, d’entre les nuages…

18 juin 2012

 

auquel de nouveau Lutin fait écho avec

C’est douloureux et tendre à la fois
la route tracée de pluie
le silence des corps interdits
pliant leur ombre en désespoir

Comme il est doux de traverser les lieux solitaires
dans le dos des marches
descendre le long fil de l’oubli
refusant de dormir
le soir tendu comme l’orage

Il manque la longévité des heures
cogne le cœur
un jour le ciel s’arrêtera de pleurer
creusant la mer de sel
aux couleurs d’un champ de neige

Entre-temps les cheveux poussent
fleurs aquatiques dans les flaques d’eau
la mort n’éteint pas les lumières
glissent nos yeux dedans
les mains retenues

lutine – 19-06-2012


Enigme – présence (RC)


peinture;   portrait  de Bianca Maria Visconti   par Masolino

 

 

 

Il y a des passages si doux
Qu’un sourire sur ton visage

Il y a des portes qui jamais ne grincent
A la fugue de tes silences

Il y a le parcours de ton énigme
Qui ne répond à aucune question

Il y a tes mains sur mon visage
Qui dessinent des partages

Il y a ta présence, qui, même dans l’absence
Fait oublier tous mes fardeaux.

RC   30- mai 2012

( complété par Lutin)…  aujourd’hui…

—-

Il y a tes silences
aussi longs qu’un regard
et ta bouche qui en dit long
lorsque ta langue humecte mes lèvres

Il y a tes mains
comme la vague happe le sable
tes bras qui me portent sur la grève
c’est une tempête de mots ces instants là

-Merci bien, B,  j’aime bien, comme tu le sais  le procédé ‘ping-pong »…  d’ailleurs  je l’ai classé dans cette catégorie