Blanche est ma voix – ( Susanne Derève) –

Mes illusions perdues,
plus pauvre qu’en ma jeunesse, je suis,
et mes cheveux coupés.
Pour vêtir un roi nu, n’ai qu’un maigre édredon
que chacun tire à soi
et quand sur vous, mes frères,
les mâchoires d’acier des frontières se ferment,
j’appelle, j’appelle encore,
blanche est ma voix,
noyée dans le grondement du flot,
blanche,
la supplique qui monte des radeaux
accrochés à nos flancs, au bout de leur errance,
blanche la plainte,
qui fuse des barbelés, le cri du sang
épandu sur la neige,
et sous les bombes, les gravats,
les villes qu’on assiège,
blanches d’horreur les pupilles,
blancs les membres brisés.
Mes illusions perdues …
à Kaboul Ispahan Téhéran ,
blanc le cahier d’écolière,
blancs le niqab et le linceul,
la corde et le nœud coulant,
et quand sur vous mes sœurs,
les mâchoires d’acier des prisons se referment,
j’appelle, j’appelle encore
au delà des frontières , blanche est ma voix …
***
sur la Chapelle Maradène ( commune de Martel, Lot) , acquise par Miklos Bokor ,
dont il a entièrement recouvert les murs intérieurs de fresques monumentales
qu’il a voulues comme « sa mémoire » de la Shoah, voir :
Chapelle Maradène, journée du patrimoine – Martel 2020
Flocons – (Susanne Derève) –
Parfois, les flocons de neige n’atteignent pas le sol,
le vent les entraîne dans sa fougue
et je les imagine voguer éternellement entre ciel et terre
sans jamais se résoudre à mourir.
Mémoire ,
ainsi je te voudrais légère, inlassable vigie
pour conjurer l’absence.
Cerises noires – (Susanne Derève) –

Le morceau de ciel blanc d’une aube.
Sous les persiennes un reste de sommeil.
Dans le jardin des simples
de minuscules cerises noires,
dont le goût panse les tourments
plus sûrement que la nuit.
Il faut se réfugier très loin dans l’ombre :
à se laisser gagner par le sommeil,
on oublie que la nuit se doit d’être profonde,
tendue vers la douceur,
pour émonder le froid couperet du jour,
son trouble, sa fièvre, l’éclat des voix,
l’entame des aurores,
de cette pulpe noire des cerises aux branches
des vergers,
que les merles dévorent.
*
Interprété par Laurent Steed Chapelon :
Nous écoutons cette cantate (RC ) – Que le monde soit ( SD )

retable Chartreuse de la Sainte-Trinité de Champmol ( Dijon )
Je t’ai vue à travers la musique . Tu dansais comme dans toi-même au son de ces voix, habillées de pourpre, et qui s’élevaient jusqu’aux voûtes, donnant un peu de chaleur aux âmes qui ont froid, dans le parcours des leçons de Ténèbres, où l’on mouche les chandelles une à une, jusqu’à ce que l’obscurité pèse son poids de silence . Je t’ai vue à travers la musique , tu étais loin, mais proche pourtant , tu avais tracé mon nom sur le carreau de la vitre, et nous écoutions la même cantate, comme si je te tenais la main et, les yeux fermés, les harmonies se croisant , offraient au jour naissant , la lumière vibrant , avec l’avènement d’un monde, celui que l’on ne peut décrire ni en images ni à l’aide de mots . René C – septembre 2018 variation sur " que le monde soit ( SD ) ------- Que le monde soit… comme je le veux comme je l’ai pris enfanté au matin les yeux ouverts La lumière s’y déployait si blanche avant que la couleur l’inonde, ainsi l’orgue conduit la voix - la liturgie du jour à venir était blonde et me parlait de toi. J’ai effacé un peu de buée à la fenêtre et sur le carreau froid tracé ton nom dessiné un peut-être Le jour venait de naitre limpide et pur, oratorio vibrant une césure avant que le ciel ne bascule vers son avènement dans une orgie d’ors et de cuivres Je ne sais s’il était d’une étoffe dont on peut se vêtir comme l’aube de lin des retables ou la pourpre ardente des rois s’il fallait le poursuivre dans sa marche solaire au-delà du beffroi qui claironnait les heures et l’aurais-je cherché dans le sel ou le sable comme le vent façonne la dune instable quand il glissait vers toi en éclaireur Le monde s’offrait à moi par un matin de fin d’été et je m’en suis saisie les yeux fermés. SD
Moisson du jour – (Susanne Derève) –

Les hélices du jour sur la montagne. Si près du ciel nous sommes,du bleu sans faille de la lumière où plongent les ailes du moulin, et j'en suis le meunier, j'en mouds le grain en farine d'azur, j'en pétris la mie tiède,du rouge et de l'or des forêts de sureaux et de hêtres où la route serpente,nonchalante, au flanc ensoleillé du Causse. A nos pieds la toile étincelante des prairies d’hiver, le vaste amphithéâtre des sapins, en sentinelle ardente, le fil ténu de la rivière … Déjà le jour chancelle,un fin quartier de lune fauche les blés du ciel, dans le vase étroit de la combe, le vin noir de la nuit s'enracine … Meunier déchu,j'y noie mes rêves d’éternel.
Voyage d’hiver – (Susanne Derève) –

Un lent voyage d’hiver enfoui dans la grisaille, au fil des routes, quelques enseignes : gites, miel, potier, le lourd panache des fumées, un givre d’ombres sur les branches basses des sapins. Dans les clairières, poudrant les coupes claires du bois, le fin linceul du gel marqué d’empreintes, pas, ornières - les roues profondes des engins - et la griffe étoilée d’un merle silencieux traçant son chemin sur la neige, calligraphie légère d’un fugitif adieu.
Grisaille – (Susanne Derève) –

Pluie, l’aboiement d’un chien invisible dans la grisaille (autrefois l’éclair roux d’un grand setter à travers champs enluminait l’automne). Là-bas, au creux des îles, la pluie de mousson est à elle seule pays et paysage, néant où sombre le désir, quand elle ne fait ici que ternir l’horizon comme une vitre sale, une photo brouillée. La mer, au loin semble si sage.
La petite robe rose – (Susanne Derève) –

Brest, Siam, et le pavé nu à présent, souviens-toi, comme on suivait les rails du tram par tous les temps, nos pas mêlés, épaule contre épaule, toi et ta moue boudeuse, le tintement des rames, les passants frileux qui se pressaient sans un regard pour les fontaines vides de Marta Pan et les devantures mornes. Soudain, ton visage s'éclairait pour une petite robe rose nichée dans un coin de vitrine qui t’allait comme un gant, et te faisait au retour un sourire triomphant de madone. * C'était toujours « scènes de la vie ordinaire » : ta chambre, le soleil à flots par la fenêtre, et sur le mur les ombres serpentines du feuillage le grand corps vivant de l'érable sous le vent ses frondaisons légères On tutoyait le ciel, et toi, dans ta robe d'un rose à faire pâlir les roses du jardin, ta moue boudeuse encore, tournant obstinément le dos à la lumière.
Rire – (Susanne Derève) –

Fils, ton rire étoile venu du tréfonds de l'enfance tintant comme un cristal, rebondissant de visage en visage, de mur en mur, de fenêtre en fenêtre, dans l'opulence de la joie puis la mue de ta voix, un jour, et ton rire d'homme dégringolant vers moi depuis les pentes échevelées de la mémoire pour ranimer l'enfance
A l’ombre du chais silencieux – ( RC )
( réponse à Ivresse de Susanne Derève )

—
Faut-il se laisser emporter
par le drap du grand hiver,
et répondre à l’appel
du vin dans les caves
– qui tiendrait lieu de promesses – ?
Un peu de chaleur
tournant au fond des verres,
où se reflète le ciel.
A défaut des terres blondes de l’été
nous goûterons l’ivresse
à l’ombre du chais silencieux
quand le vin mûrit
sans se soucier des jours pluvieux :
offrande à l’oubli
des jours de l’automne
qui vient juste de trépasser.
Jamais le temps ne s’emprisonne
dans les fûts ombreux.
Nous sortirons chancelants
après avoir bu
le sang du soleil
resté quelque part
dans le vin vermeil :
que je goûterai dans tes mains
accoudé au bar,
chercherai le chemin
pour retrouver
l’or paresseux des jours
( car jamais l’amour
ne se laisse enfermer
dans une bouteille ),
ni les rêves épars,
que l’on imagine de neige,
ne seront pris au piège
de la fortune et du hasard,
en buvant à la santé
de ta nouvelle année…
Pêche – (Susanne Derève) –

Dans les cheveux une fleur de frangipanier sur l'eau un filet jaune comme le safran pour pêcher les poissons du fleuve
extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( voir partage de Susanne)
As-tu amarré ta folie aux petits matins du monde – (Susanne Derève) –

As-tu amarré ta folie aux petits matins du monde, nommant dans ta fièvre fredaines, égarements ta muse émue, et cette sourde musique de l’hiver loin très loin sous terre où se danse la ronde, sous la longe enfouie des prairies enneigées, les prairies basses, la vie d’avant naissance. Fouille, fouine, sourde est la vie, le long repos des spores un membre inerte, enchaîné au gel par l’entrelacs des glaces, la divine toile de l’hiver-araignée, et toi, pèlerin transi, tu fais fausse route encore : tout, de ce qui a péri, renaît.
Qui serais-tu ? – ( Susanne Derève) –

Qui serais-tu, si dans tes cheveux le vent tressait soudain des fils invisibles, si le vent taquin sous ta jupe effleurait le creux de tes cuisses de son souffle léger, à l'endroit où la chair tressaille du désir d'être aimée. Qui serais-tu si le soleil imprimait sur ta peau sa morsure brûlante en un baiser sensuel, si soudain délivrée de tes voiles tu abandonnais à la mer, à ses bras tièdes, à ses mains de corail ton corps ondoyant de sirène, ta jeune poitrine, tes hanches pleines, tes jambes de tendre écume, si les vagues resserrant leur étreinte te jetaient nue,haletante, comme une fleur marine sur le sable palpitant de midi, auréolée de mille paillettes de lumière, d'eau et de sel. Alors, qui serais-tu ?
extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022) (voir : Partage de Susanne)
Archipels – (Susanne Derève) –

Le blanc sillage d'un bateau routes sur la mer archipels ai-je ainsi, ma vie, navigué d’île en île Le vol lent d'un oiseau dans les tresses virginales du jour dessinait d'autres routes à travers ciel
Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Little india – (Susanne Derève) –

.
J’enfile les fleurs comme des perles
rouges blanches jaunes
et j’imprime une tache sombre sur ton front
entre tes deux sourcils peints
tandis que tu ajustes le sari sur tes hanches
menues
little india
.
.
extrait de : Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Colombes – (Susanne Derève) –

Laisse une porte entr'ouverte sur le passé là où ma voix se brise je veux encore chanter J'ai remisé au grenier les lits les draps les vêtements d'enfants les mols édredons de percale les colombes ont pris leur envol oiseaux des terres lointaines cygnes cigognes aigrettes blanches leurs plumes ont l'étincelante pâleur des avalanches et leur voyage l'aridité des terres brûlées
extrait de : Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
(voir partage de Susanne)
Parfum d’iode – (Susanne Derève) –

Parfum d’iode
saveur qui emplit les narines
et dilate l’espace
Vénus étincelante s’en est allée
et mon esquif vogue
loin des nuits étoilées
.
Tioman, soir de mousson – (Susanne Derève) –

Pluie acre des moussons ressac, pluie sur les toits et pluie sur les manguiers un air de reggae dans la nuit et sous l'ampoule nue , le refrain du marteau écrasant le métal, caisses, roues , guidons tôles froissées qu'avale la lagune le cri de l'oie et celui du crapaud pluie d'ombres pluie sans lune qu'effaceront les matins innocents de leurs eaux de turquoise, et dans le lit des vagues les ciels d'armoise rouge du couchant
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( partage de Susanne)
Contre le ciel – (Susanne Derève) –

Le Cénaret Lozère en Causses – René Chabrière
La lumière, aussi incisive que la réverbération du soleil sur la neige. Contre le ciel se hisse la montagne, près du plafond de verre, l'azur des anges. Ainsi était hier, le Causse aujourd'hui est aveugle, obscurci de nuages et la brume entraîne le jour dans sa chute, comme nous avons chuté dans l'automne au retour de voyage.
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Retour – ( Susanne Derève ) –

L'hiver nous pose sur la rive dans un coin du foyer , - bleus vestiges du voyage -, nous voguons désormais à l'amble d'un feu de bois vaguement ivres encore de la traversée. Je cherche un mot pour nommer le navire que la lame porta sur la plage, le chemin harassé du retour, l'échine grise de notre toit à l'horizon. Ta main dresse à présent le bois de cheminée, et de ton souffle naît le feu. Chuchote-moi les mots : antre, abri, vaisseau, la bûche est un bras mort, un bardeau de lumière qui sombre au fond de l'âtre, aisselle noire d'où jaillit plus vive la flamme, la lame rouge du tison par ta bouche avivée qu'enfante l'étincelle, fleur avide, lèvre dévorante, l'encre de son masque fiévreux sur nos peaux, dans nos verres sa figure riante, son ombre affamée sur les murs, elle, qui fut doigt divin, poussière, silex, cendre où couve sous la pierre jusqu'au matin la rouge braise.
Tioman l’endormie – (Susanne Derève) –

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A Tioman, le temps n’a guère d’importance
seuls les nuages passent
Les hommes attendent que la pluie vienne
ou bien qu’elle cesse
avec l’indifférence de ceux qui ne possèdent
rien d’autre que le soleil
le chant des vagues et l’eau du ciel
***
A Tioman, des chats faméliques hantent les rues
avec la même démarche lasse que les hommes,
Ils n’attendent rien, les chats, les hommes ,
que quelques miettes et ce qu’offre le ciel :
la morsure du soleil et la pluie des moussons,
pluie insensée à leurs oreilles
qui martèle inlassablement les toits de tôle,
efface les bruits du monde, et s’insinue
dans leur sommeil
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022)
( voir partage de Susanne)

Petit-matin aux Perenthians – (Susanne Derève)

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Les voix du ciel tirent le mécréant du sommeil
vers 5 heures du matin
Quand elles s’éteignent , reste le bruit des vagues
et des climatiseurs
un rêve de turquoise , et les dents acérées
d’un baliste moqueur creusant son nid ,
indifférent aux bruits du monde .
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022) ( voir partage de Susanne)
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Dans l’ombre des varangues – (Susanne Derève) –

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Les varans vagabondent dans l’ombre des varangues
et sur la plage à marée basse
la plage arasée de soleil
leur grand corps paresseux s’étire contre le sable
chaud
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Dans le pli des vagues un nuage
de sergents-major en habit de bagnard
ondoie sous le grand éventail rose des acropores
Furtif ,un poisson-flûte glisse à fleur d’eau
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022) ( voir partage de Susanne)
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Perhentians – ( Susanne Derève)

Iles Perhentians – Malaisie
A l’heure où résonne l’appel à la prière
tu te fais fantôme,
épousant frileusement la mer de tes sombres foulards,
elle, que j’embrasse à pleine poitrine,
et qui me rend au centuple sa monnaie de lumière,
ses ors, ses turquoises, ses poissons chamarrés
et ses doigts de corail, son sable de fine farine,
la chape étincelante du ciel à midi.
.
Quand sonne le muezzin du couchant,
les dernières barques gagnent le port pour y jeter l’amarre.
Les pourpres noient la mer de Chine,
de fins nuages blancs étêtent les montagnes
et la nuit tend ses voiles , la nuit
est ta compagne.
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extrait de Suite malaise : voyage Malaisie- Singapour ( Septembre Octobre 2022) ( voir partage de Susanne)
Age d’or – (Susanne Derève) –

Photographie RC (Lozère)
Le jardin le mur les sapinières le dos nu de la montagne Si loin que porte l’oeil les courbes se succèdent jusqu’à cerner le ciel Moi qui emprunte des chemins détournés de rocaille et de pierre le lézard me dit "hâte-toi" et je lui donne à boire la rosée de la nuit si pâle ce matin - peut-être de l’averse - L’orage avait fendu les fruits et les guêpes à midi creusaient l’entaille brune Blonde était la lumière qui s’attardait ce soir sur la montagne au-delà du jardin du mur de la frange bleue des sapins et du vieux pont sur la rivière
Ce que les oiseaux n’ont pas vu…- ( SD-RC )

Entre tilleul et cerisier,
J’ouvre une parenthèse:
mains, peau, émois, éveil, ….
Quelques éclats de soleil
nous caressent à notre insu.
Ce que les oiseaux ont vu,
je ne le dirai pas…
Dirai-je ce qu’ils n’ont pas vu :
la valse tendre de nos doigts
dans l’ombre du feuillage,
les étoffes froissées,
dansant,
ton corps léger , flottant dans l’air,
sous la lumière complice,
baignant le couvert de petites parcelles d’or
que tu n’as pas saisies.
C’est qu’ils n’ont pas surpris
la douce chanson du désir…
L’été s’est installé
dans un soupir…
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SD-RC août 2020
Earendel – (Susanne Derève) –

Doux logis,mol édredon d’hiver voué au roulis sonore des tempêtes, la pluie battait fort aux fenêtres. Haranguant le vent,je rêvais de varangues livrées aux nuits d’étoiles, aux insolentes moissons du Ciel que me contait Le Monde *. Earendel,ta flamme éteinte poursuivait son chemin tandis que La Grande Ourse, dans les mains du Sculpteur,abandonnait la Roue de son Chariot ailé au feu de galaxies lointaines, à des millions d’années-lumière de nos soleils, dans des ornières célestes où la boue des chemins s’ornait de sombres nébuleuses et de poussières d’astres… Big bang, sarabande cosmique dans le premier milliard d’années de l’Univers: supernovae,trous noirs,comètes,astéroïdes… Deçà mes volets clos cinglait la pluie maligne, elle noyait ciel et terre dans le temps sidéral, et moi,le nez dans les étoiles,je cherchais le sommeil,mol oreiller sur les oreilles, mes fenêtres donnaient sur la mer…
*- très librement inspiré de l’article du Monde du 29/08/2022 :
Télescope James-Webb : son album de l’été ( David Larousserie) –