Sylvia Mincès – cauchemar en paradis
Peinture: Maria Brzozowska faiseurs de vent
flèche ambrée transpirant d’une sève agonisante tandis qu’elle est broyée…
Sillon de disque gémissant sous la brûlure su saphir…
Prairie de trèfles sanglotant, en proie à une monstruosité carnassière de tondeuse…
Camel entre deux doigts expirant, sitôt ses volutes de souffrance évanouies…
La porcelaine, délicatesse lunienne, se contracte sous l’étreinte violente
d’un potage d’hiver cependant que la cuillère à dessert
frissonne dans la splendeur fondante d’un sorbet à l’orange…
Un caillou de conte de fée tué sur le coup par un dunlop sp sport :
« Petit albâtre, tu as eu de la chance ! »…
…Bouquet d’horreur titanesque qui s’ouvre
et se referme, au gré de convulsions insaisissables..
Silencieuse, j’attends…
Je ne m’étendrai pas sur mon lit, il va hurler.
Ziney – destruction
Dans les textes de Ziney, visibles ici,
j’ai sélectionné
« destruction », pour en proposer une traduction perso…
–
destruction
le plus pur albâtre, un bâton de cire
assis dans une flaque d’une piquante
odeur nauséabonde qui retournerait votre estomac
ou vous faire remplir les fenêtres peintes de plomb
et les fissures du mur sec
qui se consume de plus en plus bas
et l’espace saigne de façon de plus en plus brillante
jusqu’à ce que les murs soient déchirés par un blanc angélique
et la charpente résonne comme un coup de feu
et le chant funèbre commence
et la chanson de lamentations de l’orgue
détruit le lieu où tout réside .
–
Destruction
the purest alabaster stick of wax
sitting in a puddle of pungency
a sickening smell that would turn your stomach
or get you high
fills the lead painted windows and cracking dry wall
as it burns lower and lower
and the room bleeds brighter and brighter
till the walls are ripped by angelic white
and the timbers sound like a gunshot
and the funeral dirge begins
and the wailing organ song destroys the place
where everything resides
Toscane l’étrusque ( RC )
–
Della Francesca couvre des panneaux,
Des scènes de sa foi,
Légende de la Vraie Croix
Dans la ville d’Arezzo,
Mouvements croisés de chevaux,
Ces peintures qu’on dit primitives
Multiplient les perspectives,
Sous étendards et drapeaux.
Le jour court, puis se fane,
Les ombres des cyprès dessinent
Des pinceaux allongés sur les collines,
Et vallons de Toscane,
Qui portent jusque
Aux statues blanchâtres
De translucide albâtre
Du pays étrusque
Mythologie et divinités,
Les années entassées,
Restent les témoins du passé,
Emergeant de l’obscurité
Défile au dessus des murs,
Tout ce qui parle d’heures grises
Le soir. Il enveloppe Assise
De sa robe d’azur.
…Que l’on évoque Volterra,
Ou d’autres cités anciennes,
La nuit s’empare de Sienne
Dans ses habits d’apparat…
– Le soleil, en son vol d’or,
Verse sa coupe de volupté,
A l’horizontale de l’été,
Et joue les sémaphores,
Derrière les créneaux,
–

Peinture: Fresque de Piero Della Francesca: légende la Vraie Croix – bataille entre Heraclus & Khosro XVè siècle — église d’Arezzo
RC – 25 juillet 2013
–