Des grands serpents au jardin étoilé – ( RC )
Van Gogh – la nuit étoilée
Du jardin étoilé
c’était un toit
pesant son poids
de ciel d’été
de plusieurs atmosphères :
un vide abyssal
parcouru de mistral
qu’une fausse lune éclaire,
les nuées se déroulant furieuses ,
loin du village immobile ,
– et les fers du campanile –
vallée ténébreuse
à la tranquilité factice
pourtant inquiète et raide
comme Le Greco peignant Tolède
au bord du précipice .
Des cyprès sont des flammes noires,
que l’on entendrait crépiter
défiant la réalité
d’un paysage expiatoire.
Celui-ci n’est pas décrit
avec exactitude ,
car la solitude
de Vincent est un cri
emportant tout sur son passage :
une nuit profanatrice
jetant ses feux d’artifice
juste avant l’orage
et qu’elle ne vrille
de ses grands serpents
un ciel devenu dément
au-dessus des Alpilles .
–
RC – juill 2017
Sentinelle de la plaine – ( RC )
Photo perso: Inscription au dessus du cloître de Ste Trophime Arles 2012
–
Les Alpilles, sont une série de dents
Une série de barrières
D’ascensions calcaires
Sous le soleil ardent
Qui en prend à ses aises
Suivant la route des oliviers
Au mistral, rien à envier
Attendant qu’il s’apaise
Au milieu des jaunes
Comme s’apaisent les pentes
Le fleuve portant l’eau lente
De ses bras de Rhône…
Il faut que je vous parle
De la ville sereine,
Sentinelle de la plaine
— l’antique cité d’Arles
Au parcours de l’histoire
A capter le soleil
A nulle autre pareille
Dressée dans le soir,
Prise dans les filets,
Attrapée comme une mouche
Lorsque le soleil se couche
….D’eaux, l’arrose de reflets
Quand elle reprend haleine,
Ses maisons s’animent,
Les ruelles intimes
Aux pourtours des arènes
Aux lanternes, l’éclairage
Comme l’étape souterraine,
La vieille dame, de l’histoire romaine
….ne dit pas son age…
Puis son monologue
S’habille de parures
Que fait la peinture
De Vincent Van Gogh
Il dit, le taciturne
Au rayons de son art,
Les platanes des boulevards
Et le ciel nocturne.
La nuit étoilée
Aux parlers chantants
Les cyprès délirants,
Des Alyscamps, les allées,
Comme la Camargue est peinte
En touches serrées
Végétaux acérés
Dont on garde l’empreinte.
Arles se détend,
et lance des défis
A la photographie
Et …prend le ciel nocturne pour amant.
RC – 10 décembre 2012
voir également le texte de Xavier Lainé:
et ma « lecture des Alpilles en Crau » ( écrit de janvier 2012 )
–
Lecture des Alpilles, en Crau ( RC)
–
Je lis les Alpilles assises sur la Crau
Un parcours ouvert, qui se fait sans pirogue
Au pays peint par Van Gogh
Marquant son passage, en solitaire héros
Et à revoir, encore, et encore ses peintures
Au mistral agitant les oliviers: il perdure
Et penche au bord des routes les verticales
des platanes – sans les faire pour autant bancales
Je revois la lumière qui s’étale dans la plaine
Et vibre, jusqu’aux salins, sans perdre haleine
Les tours de Tarascon et Beaucaire
Son choc ,sur les contreforts de calcaire
Par dessus l’enclos de Fos, les géants de fer
De Moralès,, gardent leurs grands airs
Attendant, d’un envol de leur cimetière
De rejoindre la mer à l’étang de Berre
Il faut aussi que je nomme
La sentinelle du grand Rhône
Arles ,ensoleillée, et magnifique
Des compétitions photographiques
Partageant solennelle et intime
Les sculptures de Ste Trophime
Aux Picasso de Réattu, lyriques
Les allées des Alyscamps, ces antiques
–
Ce poème ailé, est un paysage .
Il n’est pas que sur la page
Mais en conscience ,l’oeil , voyageur
Semblable, mon frère ma sœur, et quel qu’en soit le lecteur
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Variation à partir de « j »aperçois le semblable » de J Jacques Dorio
Jean-Jacques Dorio – IFS ET GENÊTS EN UN SEUL CRI
IFS ET GENÊTS EN UN SEUL CRI
(mai 2010)
à Michel Cosem
Il y a des poèmes de neige
et d’autres de soleil
les soirs de demi-brume
à Londres
très peu pour nous :
Occitans des Pyrénées
et du sang que François versèrent
au temps des Albigeois
Il y a des poèmes de coeur
et d’Ifs et cris en un seul mot*
Maintenant que j’habite Provence
ifs sont frères des genêts
sur les Alpilles
où crut renaître Vincent
Ifs et genêts
en un seul cri