James Joyce – musique de chambre – IV
photo Chris Wage
IV
L’améthyste du crépuscule mue
Et vire en un bleu toujours plus profond,
Sous la lampe les arbres de la rue
S’emplissent d’un vert et pâle rayon.
Le vieux piano compose un air,
Mélodie gaie, lente et légère ;
Courbée vers les touches jaunies,
Sa tête penche par ici.
Chastes pensées, grands yeux inquiets,
Et mains qui errent à leur gré –
Avec le sombre bleu persistent
Quelques lumières améthystes
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NB ce texte de James Joyce extrait de « musique de chambre » a été publié aux éditions « le Bousquet- la Barthe »
Emily Dickinson – poème 261
Poème 261//
Je tenais un Joyau dans mes doigts –
Et me suis endormie –
Le jour était chaud, et les vents péroraient –
Je me suis dit « Il ne risque rien » –
Je m’éveillai – et blâmai mes doigts honnêtes,
La Gemme avait disparu ,
A présent, un souvenir d’Améthyste
Est tout ce qu’il me reste –
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Voir le site que Lady Sil consacre à cette grande poétesse….
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Au voyage de la pensée, la concordance des rêves ( RC )
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Au voyage de la pensée, la concordance des rêves,
C’est aller vers la surprise, dans un univers clos, entouré de murs,
Prenons une ville ordinaire… laquelle ne recèle peut-être à l’intérieur, que du fonctionnel et de l’ordinaire – ça peut suffire …
– mais quelquefois des écrins tapissés de merveilles,
comme le couvent St Marc à Florence, où le frère-Ange a laissé des traces miraculeuses de sa foi…
C’est comme un fond de roches rugueuses, et gris-vert, que rien ne distingue de l’autre à part des formes approximatives, et un peu biscornues… qui révèlent en leur coeur, une bulle, un vide tapissé de cristaux d’améthystes, un univers « privé », dans lequel on ne peut pénétrer que par effraction…
Les géodes,dans leur concentration et finitude, échappent, si on les garde intactes, à notre regard, … on peut même les repousser du pied ou à coups de pelles-mécaniques, sans se douter de leurs parois d’oublis…
Seul la cassure accidentelle ou volontaire, nous les révèle… et les rend objets de convoitise, de la part des collectionneurs, ou des museums d’histoire naturelle…
J’en reviens aux voyages de la pensée, qui tapisseraient de la même sorte les têtes– si les pensées se matérialisaient… et qu’il faudrait donc ouvrir en puissance, afin de pouvoir les lire.
– ( inspiré de l’article de P Lieutaghi » lumière close », dans « propos de Campagne » (1995)
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RC – 13 juin 2013
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Coeur améthyste ( RC )

Coeur graffiti pour sac à main mandelia
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Le coeur de la terre
Va tourner en rond
Brillant comme l’enfer
On n’en connaît pas le fond.
Et le coeur des choses,
Celui du milieu,
C’est à petites doses,
Ce qu’il y a de mieux.
Le coeur à l’ouvrage,
C’est bien, travailleur,
Celui qu’on partage,
Et met en valeurs
Le coeur voyageur,
Qui joue au touriste
Traverse sans douleur
Des épaisseurs de schiste.
A coeur et à cri,
Empruntant le train,
C’est un nouveau pari,
Ouvert sur demain.
Le coeur d’artichaud
S’ouvre de lui-même
Dès qu’il fait un peu chaud
Au chant des « Je t’aime ».
Les coeurs dilatés
Gravés au pied de l’arbre,
Gagnent en vitalité
Par rapport à ceux du marbre
Le coeur des amants
Se prend dans la main
Ils ont tout le temps
D’assouvir leur faim…
Le coeur améthyste
Taillé en facettes,
Celui qui résiste
Se porte en amulettes.
Quand le coeur est triste
Ou bien mal en point,
C’est un jeu de pistes
J’en suis le seul témoin.
A résoudre les problèmes,
Je te donne ces vers,
vers le coeur du poème,
Pour repousser – je crois – les murs de l’hiver.
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RC – février 2013
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Antimatière ( RC )

Représentation d’un espace stellaire avec trou noir
Je vais suivre la piste aux étoiles
C’est un numéro d’équilibriste,
le vent du dehors, soulève les voiles
Il y a un ciel rose et améthyste
Qui se fronce et puis soupire
Sous la robe d’aurore boréale,
C’est un clin d’oeil en devenir,
Le tout, bordé de sépales
A l’aventure de cet espace
Je me projette …. dans cette antimatière,
pour y faire ma place,
J’emprunte une courbe altière,
Et, perdant ma pesanteur, je suis aspiré
Par la bouche d’ombre d’un astre noir,
Invisible dans l’espace, elle cueille les égarés
Et ceux qui y sont, – ne peuvent y voir
L’attraction céleste est si puissante
Que j’en perds mes esprits en chemin,
Rien ne freine dans cette pente glissante,
Même en jouant des pieds et des mains,
je suis à la merci d’une petite planète
Et quant à parier sur mon sort,
Dressé dans la tempête,
On me donne déjà pour mort…
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RC – 29 octobre 2012
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