rêves anodins , amours chavirés ,impossibles à détacher – ( RC )

Un peu trop de souvenirs agglomérés,
rêves anodins , amours chavirés ,
impossibles à détacher :
de ceux qu’on ne raconte pas,
et qu’il est impossible
de rassembler en tas.
Ce sont des fils de mémoire,
qui tiennent tout ça
ficelé ensemble:
je n’ai pas encore trouvé moyen
de m’en détacher,
même avec les saisons nouvelles :
Encombré de leur présence,
comment ouvrir grand mes ailes ?
La corolle des certitudes – ( RC )

Nous ferons avec les corolles de certitudes,….
(s’effaceront-elles dans l’érosion inéluctable
de l’oubli, il restera dans ma mémoire
un peu de ton histoire ) –
comme si la racine
persistait dans une fragrance diffuse.
Les fleurs , pourtant piégées par le gel
auront perdu leur attrait visuel:
j’oublierai leur couleur
mais pas la saveur
des amours recluses.
Oiseaux – (Susanne Derève)

Max Ernst – Monument aux oiseaux
Petits coups de becs de l’amour
Je regardais ce matin s’ébattre deux ramiers
sur les basses branches du charme
et ce midi ils sont assis tout près de l’arbre
sur un banc de bois au soleil
Elle les yeux baissés d’un air faussement sage
et lui penché sur elle
Que se disent-ils ?
Moi qui n’ai que ta voix où nicher
Penthi Holappa – La prochaine fois que je viendrai au monde
La prochaine fois que je viendrai au monde
ici je transcrirai chaque minute dès le début.
Je n’en consommerai pas une seule sans réfléchir d’abord,
et le cas échéant j’arrêterai le temps
afin qu’il attende ma décision.
Je choisirai les jours de calme, le travail,
les nuits ardentes,
les proches les plus sages,
mes amours les plus belles et les plus fidèles.
Avant la scène de l’amour, pendant et après,
ni mon partenaire ni moi-même ne devrons nous sentir
étrangers.
Jamais, si la vie dépérit et avec elle toutes les choses,
je ne me dirai que demain il sera trop tard.
Katica Kulavkova – Premier soleil : Sagitarius

image : 5 ème Festival photo peuples et nature La Gacilly , 2008
——–
Ô, mère, comme la journée est courte !
Comme une maille de l’infini
le cercle solaire se retourne
non par amour, par obligation
et sans l’infidélité de la femme
pour laquelle rien n’est certain
rien n’est sien ni étrange
dans l’écliptique de l’existence.
Le jour croît et tombe
dans un rythme parfait
il répare la mort
et l’homme est confus et désorienté
dans la pantomime du temps.
Le solstice est initiation
aux coutumes supraterrestres
aux cultes païens
au feu et à l’eau
à la libido et à l’aventure.
Quand il s’arrête
le soleil renonce
aux affaires journalières, frivoles.
Au sommeil de l’ours. Au scepticisme.
Il a devant lui le rituel de l’équilibre
et du hasard. Faste et volupté.
Non, je ne pleure pas ;
je ferme seulement les yeux
devant les vies duelles
avec le sceau d’une évacuation précoce
devant la nuit blanche des amours parallèles
non échangées
non édifiantes.
Là , où s’accrochent les lointains sur la toile … ( RC )
–
Il est une joaillerie fragile,
Suspendue aux fils,
Toujours bien peignés,
De la toile d’araignée
Ce sont des gouttes pour décor,
Des perles de colliers lisses,
Qui, lentement s’épavorent,
Quand la journée glisse,
En arabesques changeantes,
Les insectes au vol léger,
Viennent alors s’y piéger,
Car la toile est transparente…
Et si c’est une autre toile,
Qui piège le paysage,
Ses étés et ciels d’orage,
Et des myriades d’étoiles.
Par petites nuances
Le tourbillon des doigts lestes
Où de grands gestes,
Soudainement dansent,
Quelques pas de lumière,
Accrochés sur les pourpoints,
Et habits de satin,
L’embarquement pour Cythère…
Nous entrons dans un monde imaginaire,
Emportés dans une aventure,
Où s’affrontent les couches de peinture,
Le cheminement du regard s’y perd,
Jusque dans les aires lointaines
Les miroirs des eaux croisent les jours.
Où , portés, par des ailettes, de jeunes amours
Traversent une perspective incertaine….
Tous ces personnages, ensemble
Se promènent comme dans un parc,
Tandis que l’on embarque .
Et l’eau se ride, et tremble…
> Laissons partir ce vaisseau,
Jusqu’au bout du monde,
Où les couleurs se fondent,
Et aussi …. les coups de pinceau .
Chaque regard est neuf ; aucun n’est usé,
La peinture, a traversé le temps,
Même à travers quelques instants,
Accrochés au musée.
–
RC – juillet 2014
Katica Kulavkova – solstice 01

photo zazenlife: Stonehenge
Solstice
Premier soleil : sagitarius
Ô, mère, comme la journée est courte !
Comme une maille de l’infini
le cercle solaire se retourne
non par amour, par obligation
et sans l’infidélité de la femme
pour laquelle rien n’est certain
rien n’est sien ni étrange
dans l’écliptique de l’existence.
Le jour croît et tombe
dans un rythme parfait
il répare la mort
et l’homme est confus et désorienté
dans la pantomime du temps.
Le solstice est initiation
aux coutumes supraterrestres
aux cultes païens
au feu et à l’eau
à la libido et à l’aventure.
Quand il s’arrête
le soleil renonce
aux affaires journalières, frivoles.
Au sommeil de l’ours. Au scepticisme.
Il a devant lui le rituel de l’équilibre
et du hasard. Faste et volupté.
Non, je ne pleure pas ;
je ferme seulement les yeux
devant les vies duelles
avec le sceau d’une évacuation précoce
devant la nuit blanche des amours parallèles
non échangées
non édifiantes.
***
Cribas – Sur la colline du 24ème siècle
Sur la colline du 24ème siècle
Le soleil monte sur la colline encore un peu rouge
Je sais que tout à l’heure
Mon ombre y dessinera à nouveau son tombeau
J’étais parti sans partir
Je reviens sans revenir
Mais je dois rejoindre les rayons brûlants de son halo
Je dois retrouver mon chemin qui a rencontré le chaos
Je dois retourner au bord du précipice
Tout au bord de ma voie suspendue
Je reviens là où continue le vide
Où s’est arrêtée la folie
Inerte et vaincue.
On en fait des détours et des tours
Avec ou sans aide on refait le grand tour
Mais on revient toujours sur le lieu du crime
Un lac, un parking, un souvenir
L’amour en morse gueule depuis l’antenne de secours
On revient toujours, après mille lieues, mille heures du même parcours
On revient effondré
Haletant et déjà à nouveau assoiffé
On revient une fois encore
Comme toujours
Sur la ligne de départ de ses amours dopées
On revient comme un cheveu blanc, gavé du gras des années de grisailles, un écheveau sans projets sur le fil du rasoir
Avec des mots, et dans sa bouche ses propres yeux,
Et dans sa poche
Des oreilles pleines de guerres
Comme des prières secrètes qu’on ne peut plus taire
Des sourdines qui tombent comme un cheval mort sur la soupe
Avec un os rongé jusqu’à la moelle dans la gueule, et un reste de tord-boyau somnifère qui n’a pas servi
On fait mine
En posant un genou à terre dans les starting-blocks
D’être déjà prêt,
C’est reparti pour un tour, une course dans la nuit sous la lune étoilée
Avec en point de mire une vie de moins en moins murgée
Sobre et contemplant la grande ourse
Comme inerte et vaincue
Et de calme gorgée.
La colline vire au bleu
Je sais que tout à l’heure
Je l’aurai entièrement remontée
Ma petite vie en retard
Mon existence d’esthète à remontrances automatiques
Cribas 07.07.2013
–
Très-haut et Très bas ( RC )
Le Très-Haut nous dicte ici-bas
le poème de vivre,
Comme nous sommes encore des élèves
Courbés sous la dictée
Le tout – temps limité –
Il faut obéir au poème de vivre
Et découper en paragraphes
Tranches de vie ( trancher dans le vif)
Le temps imparti qu’il nous reste à vivre
Sans fautes d’orthographe;
Si le très haut est tombé de l’escabeau
Nous sommes en quète d’idéaux
Et faisons feu de tout bois,
Toutes flèches dehors, se perdant sans remors
Dans une nuit d’incertitude,
Puisqu’il ne nous est pas possible
( un petit tour et puis s’en va )
De bénéficier – circonstances atténuantes
D’autres vies, comme celles offertes, des jeux
Vidéo, des idéaux.
Game is over..;
( Vous auriez pu mieux faire !! )
En attendant montrez donc votre bilan
Avez-vous bien appliqué le théorème ?
L’avenir est atteint, il se roule sur nous-même
Et nous voici, blessé, face à nôtre anathème..
Thème astral, ….et sous quel signe, ….quel est le problème ?
Faute de le résoudre, – méditez donc, en poèmes…
Les constellations se fichent des coeurs et des amours,
( s’il faut croire que notre existence a de l’importance ).
–
RC – 24 janvier 2013
–
En réponse au « Poème de vivre » de Henri-Etienne Dayssol
–
–
Cathy Garcia – Ma thématique

asymptote verticale
MA THÉMATIQUE
sur l’abscisse désordonnée de mes amours
j’ai posé
la circonférence
d’une lune pleine
sur les sinuosités de ma sauvagerie
j’ai lâché des aigles
brûlants
et aimé sentir ma chair
se détacher
par petits bouts
sur mes désirs parallèles
j’ai tendu des ponts
des passerelles instinctives
pour attirer la foudre
balafrer la plénitude
de mes courbes peut-être trop
maternelles
l’oiseau de nuit
s’acharne à prévenir
qui n’a pas d’oreilles
qui ne veut pas en avoir
effeuillage
un peu beaucoup
passionnément
pas du tout
je t’aime
veut tout
et rien
dire
–
sculpture: A Rodin le baiser