
photographe non identifié
je devrais pour une fois, plutôt que de malmener la pulpe de mes index
(je ne tape qu’avec deux doigts, tu le sais bien)
je devrais pour une fois espérer ton retour
m’enrouler dans la nuit, ouvrir aux quatre vents ma bouche et mes paupières
je devrais prendre l’air, inspirer par les yeux ce qui de nous s’échappe
ton ombre fabuleuse collée à mes talons, mon mystère poisseux, nos tout petits poissons
est-ce normal dis moi, de boire la tasse sans apaiser sa soif
est-ce normal de jouir ainsi des lettres et des espaces
je m’interroge, tape, diffère, dis verse, diverge
les mots font des bulles au fond de l’océan
je pulse, j’azerty, j’yuiop, pense à toi dans les microscopiques accrocs de mes inspirations
je devrais pour une fois tenir la phrase, énucléer les métaphores
(mais tu sais combien j’aime poser mon corps tout au fond de l’amphore
– et que ne ferai-je pas pour une incise à rimes)
je devrais pour une fois
prendre le mot
pour ce qu’il est
t’attendre
te regarder
ouvrir la porte
dire
je suis rentré
–
fev 2015
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09/06/2015 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: accrocs, amphore, bouche, bulles, Murièle Modely, mystère, nuit, océan, paupières, poissons, porte, retour, rimes, soif | 2 Commentaires
- photo : H Cartier-Bresson Arbres en Brie
Vertiges
éclaboussures
traversées
J’habite ces parages
de peu de densité
où l’éclair d’un regard
chavire l’horizon
Membranes soulevées
sur le dos des fleuves
s’éparpillent en rémiges
en consonnes
brunes et vigoureuses
Se déversent les langues
dans une amphore
se délecte le ciel
d’être à nouveau
en crue
Pour apprivoiser les pinèdes
en maraude
les forêts de silex
il faut tailler son nom
dans le tronc le plus vieux,
habiter son élan
Dans les prairies de l’Homme
je sais un abreuvoir
où se rassemblent troupeaux
de hautes sèves
clameurs de laines
blanches et bouclées
J’y porte l’épaisseur
de mes murs
la lourdeur de mon sang.
Une odeur de suint
ocre et tenace
rassure les ancêtres
Claquante
comme une étreinte
la parole éperonne
les flancs fumants
de ce matin tout neuf
Tourbillon
ivresse pure
je virevolte, à cru,
sur des phrases de sel
m’accouple à leur écorce
et hurle
source vive !
J’ouvre,
dans ma poitrine,
des fenêtres
aux giboulées de grives,
de raisins et d’étoiles,
aux rafales d’ardoises,
aux foules écervelées
des déserts, des pierres
et des jardins
Là, dans cet espace
consenti à l’incandescence,
la bruine déploie
mon feuillage
gâche sa salive
à ma résine
Sur mes berges
calleuses
faseyent quelques saules
Guetter l’exubérance
étirer les limites
de son sang
de sa peau
pour être ampleur
luxuriance
et faire tomber de soi
jusqu’à la moindre
ténèbre
Et puis
se rencogner
dans l’angle juste
de la légèreté,
retrouver sa foulée
d’osier souple et de vent
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10/17/2012 | Catégories: inspiré de bloggers, photography | Tags: abreuvoir, amphore, ancêtres, ardoises, étoiles, déserts, densité, feuillage, fileuse, flancs, grives, horizon, légèreté, lune, matin, murs, osier, pierres, pinède, poitrine, raisins, résine, salive, sang, saules, silex, suint, tronc, vent | Poster un commentaire
extrait de

LE 13 L’ÉCHELLE A FRÔLÉ LE FIRMAMENT
le firmament attrapé par les cils les points noirs et les araignées orangées
Les araignées orangées bleues comme cette échelle
Cette échelle du 13 Cette bouche sans dents
Cette bouche sans dents où sombrent les vaisseaux
Les vaisseaux envasés avec leurs becs d’amphores
Amphores broches d’or métaphores
Métaphores derniers poèmes égarés
Poèmes égarés à Venise l’indécise
L’indécise échelle où le précis se joint
Le 13 l’échelle a frôlé le firmament
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11/03/2011 | Catégories: auteurs à découvrir, inspiré de bloggers, peinture | Tags: amphore, échelle, bouche, firmament, Jean-Jacques Dorio, métaphore, miro, nuit, vaisseaux, Venise | 2 Commentaires