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André Velter – Présage


Peinture - H de Toulouse Lautrec -  Rosa la rouge 1886

Peinture –            H de Toulouse- Lautrec –               Rosa la rouge       1886

 

 

Présage.

Il n’y a plus de seuil
Plus de maison
Plus de camp
Plus de feu

L’aube de ta main gauche
Etreint le soir de ta main droite
Le jour se fait poussière
Souveraine est la nuit

Entre ton âme que je ne crois pas en peine
Et ton corps d’altitude
Pas d’accablement
Pas de déchirure

Tu ouvres la voie des devins
La transparente
Peut-être à coups d’ongles contre le temps
Présage
Qui tient du miracle

C’est à l’Orient l’étoile nouvelle
Où ta vie magicienne
Annonce le caprice et l’oracle
D’une insurrection sans exemple

D’une résurrection sans nom.

« Ton corps d’altitude »

 


André Velter – Marche d’approche


 

Isenfluh

 

 

 

Marche d’approche.

Bien sur j’irai seul
Affamé volontaire
J’irai pour te plaire
Serré dans ton linceul

Le sommet t’appartient
Au-dessus des alpages
J’atteindrai le nuage
Qui ne recouvre rien

Il n’y aura plus d’ombre sur la terre
le soleil sera peut-être entre mes mains
Ravivé
Avec moins de violence
Souverain
Sans impatience

Par l’altitude reconquis
par la solitude rappelé au désir
Comme le silence à perte de vue dans le bleu dans le blanc..

je lutte à armes inégales
Si peu familier des harnais et des clous
Des bivouacs en pleine paroi
Des réflexes d’insomniaque contre froid

la nuit l’horizon reste en coulisse
le ciel n’est pas le manteau espéré
Je joue à contre-emploi
Une pièce qui s’écrit avec les pieds
Mais sans renoncer à porter les mystères
Sans abandonner le souffle à la pesanteur
Sans craindre de déboucher hors d’atteinte
Un pas plus haut

Un pas toujours plus haut
Dans cette approche impossible
Qui passe de l’effroi à l’extase
Comme d’un réel à l’autre
D’un univers à l’autre
Et pour le même amour..

André Velter. « Une autre altitude »

extrait.. » l’ascension du Mont A n a l o g u e »


André Velter – La poésie ne peut être coupée ni du sacré


La poésie ne peut être coupée ni du sacré ni du réel.
Elle n’est pas un réservoir de mots d’ordre.
Elle a du souffle et pas de frontières.
Sa langue lui appartient, mais elle appartient à la rumeur des langues.
Opaque à tout populisme, elle n’a pas à craindre d’être populaire.
Si elle est vécue, elle change la vie.
André Velter
extr  de   » la poésie  en dansant »

Dessin, Henri Matisse, étude pour le Danse


Chercheurs d’or à la sauvette – ( RC )


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Chercheurs  d’or à la sauvette

 

 

En parcourant les chemins,
C’était dans un autre monde
Celui des hommes intègres
Ceux d’ici peut-être

Mais il y a ceux d’ailleurs
Qui viennent creuser – pour l’or
Dont il y a quelque part
Au milieu de la roche brune

Quelques grammes, quelques paillettes
Qui peut-être, sueur, labeur
Transport, lenteur,                 avidité
Permettront à quelques uns de vivre

De vivre mieux, c’est dire
Difficile,           mais l’espoir
Justement, fait vivre
Même s’ il faut n’en pas vivre,           mais gratter

Au sein même  d’obscurs tunnels instables
Quelques roches, et remonter           d’escalade
> Même si certains en restent ensevelis
                                           Ils ont cru pouvoir vivre

En  prenant aux entrailles de la terre
Un peu de précieux qui pourrait
De quelques carats               orner une main
D’une bague                      aux souvenirs de peine

Qui se  souviendra  de la poussière brune
Des transports éreintants
Afin de convertir le risque encouru
En quelques kilos de riz

je viens  de trouver  aussi un poème  de André Velter,

qui nous dit une impression parallèle

( je ne cite  que la fin du poème)

Mais perdre perdre surtout
La moindre révérence
Le plus frêle désir
De collier de gourmette
De broche de clip de boucle
De tocante et d’alliance,
Laisser l’or aux gogos
Laisser l’or au décor
Aux fesses des angelots
Au dôme des Invalides
Aux dos des doryphores,
Laisser l’or aux émois
Des honnêtes esclaves
Qui se carrent les carats
D’une aura toute en frime,
Laisser l’or à l’ordure
Motus et monétaire
Qui fait de l’or avec
De la sueur de sang –

extrait  de « La vie en dansant » Gallimard

 

 

et  nouvel article  (  avril 2012), sur les  chercheurs  d’or