Ouverture en musique ( pour Apollon musagète )- ( RC )

Ouverture en musique,
uniquement en sépia ;
la statue antique
donne toujours le « la »…
Nous attendrons d’ Apollon
une harmonie céleste,
en imitant son geste
avec ou sans violon.
De ce dessin très classique,
qui semble inachevé
on pourrait écouter résonner
ses harmoniques,
– découvrir sur ces entrefaites
la composition de Stravinsky
convoquant une mélodie
pour « Apollon musagète… »
Muse à musée (RC )
–
La muse reste tranquille,
Enveloppée de sa tunique,
Geste antique de pierre
Egarant ses couleurs d’un oeil si lointain,
Qu’un rectangle de lumière, étalé sur le sol,
Ose une caresse blanche,
D’un doigt de soleil,
Désignant du marbre, la cuisse,
Et la rondeur des heures,
Puis les ors des cadres,
Lourds, de scènes bibliques,
des tableaux vernis.
Un ange joufflu, peint au plafond,
Observe d’un oeil repu,
La progression lente,
D’un visiteur attardé,
Penché sur les étiquettes,
Et dont les souliers vernis
Répondent aux cracs du parquet
Sans pour autant réveiller,
Le gardien endormi.
–
RC- 28 mai 2013
–
Peur de la fin du monde, et Nostradamus ( RC )
Tout cela forme une belle ellipse
Avec Nostradamus et ses prophéties
– Sur une nouvelle apocalypse
Qui viendrait par ici
A inquiéter les gens à la ronde
— Et vendre du papier
Ces histoires de fin du monde
Et de cercles alignés.
Ou bien de nouveaux jeux olympiques
Qui se jouent dans les cieux
Avec un combat antique
De croyances en des dieux.
Basculant la misère, ivre de colère
Dansera le cheval
Refondant l’univers
— Nouvel ordre mondial …
L’Apocalypse et son cavalier
Galopent avec solennité
Et nous voilà pieds et poings liés
… Par la crédulité.
On trouve toujours quelque quidam
Pour manipuler les nombres
Nous menacer d’un drame
Et des échos de l’ombre,
C’est pas la première fois qu’on nous fait l’coup
De l’épée de Damoclès
Du hurlement les loups
– qui se baladent sans laisse
La terre envahie par les rats
Lectures de terreur ….
« Du matin calme la fin viendra »
Au fait, ça rapporte combien, la peur ?
–
RC 11 décembre 2012
—
voir aussi, sur l’Apocalypse – mon post précédent « grand tri d’un au-delà «
–
Hubert Haddad – une rumeur d’immortalité 01
I
vie lointaine, jour d’avant Ulysse agonise au bord du murmure
je me souviens d’une lutte légendaire et du long sacrilège des statues
mainte source rêve le grand large seule odyssée dans la cécité pure du diamant
âme errante à peine émue d’un mouvement d’algues au fond des mers
nuque rase et poignets tendus j’attends l’heure perdue d’aimer
mais nul n’approche la solitude je suis l’absence et le tombeau
rien ne s’élève à moi que les mouches d’un cadavre
l’oubli mélodieux berce l’antique mémoire corps que la mort baigne aux îles infortunées
je meurs je meurs, ami du temps paroles d’élytres entre les dents
que m’efface la musique la neige m’enseignera doucement le sommeil
—
texte paru dans « propos de campagne », revue poétique