Arthemisia – le néant blanc
Arthémisia – Chronique d’un autre monde
Le soleil tomba tôt dans le puits.
Les trois lunes apparurent, roses, à l’horizon, derrière l’usine de verre.
Depuis la révolution des orbes célestes ¹, les formes et les couleurs avaient beaucoup changé.
C’était heureux.
Désormais, la bouche des femmes avait des saveurs de coquelicot, et, les mains des hommes, lisses comme la mer, étaient devenues aimantes.
Ils se cueillaient et alimentaient l’usine de leurs caresses.
Dans les jardins de lait, couraient des enfants blonds, qui, le soir venu, décrochaient les lunes et les roulaient par terre en y semant des fleurs.
Puis, à l’heure du sommeil, les mères rangeaient les lunes dans le ciel, embrassaient leurs enfants, et se fardaient la bouche pour leur amant.
Le clocher sonna dix fois. C’était l’instant de quiétude. Chacun pouvait garder les yeux ouverts sans souffrir.
¹ Oeuvre de Nicolas COPERNIC
© Arthémisia – oct 2011 visible sur son site corpsetame.
Les vertus du nettoyage – ( RC )

installation: Jean-Pierre Reynaud
La clarté du carrelage heurte les murs.
Une lumière stridente chute en cascade des immeubles voisins.
Reflets des vitres rapprochées des bureaux d’affaires.
Intempestive, alors que les murs restent muets.
Vides,
Silencieux.
Sans ouverture.
Et développent leur moisissure.
Indifférents.
Une langue étrangère, opposée au vide .
Le carrelage blanc.
Nettoyé depuis peu.
Il y a pourtant encore des traces de sang dilué, incrustées dans les joints.
–
Il n’y a plus personne ici .
–
RC – mars 2014
( il m’est venu après, qu’il pouvait y avoir un rapprochement avec le texte d’Arthémisa: » les conditions d’un échappement »… — et curieusement en y retournant, j’ai vu qu’elle avait fait le choix du même artiste pour l’accompagner… )
-il y a bien entendu aussi avec l’emploi du terme « nettoyage », un rapport avec ce mot, employé dans le « nettoyage ou « purification » ethniques »…pratiqué il n’y a pas si longtemps, et considéré comme une « vertu » dans l’ex-Yougoslavie, et au Rwanda…
—
Ce cher Apollon, sur son char, et sa concurrence à Icare – (RC)
photo perso – champs de la banlieue d’Amsterdam
–
Le cher d’Apollon
qui joue au papillon
ne s’appuie en ses sphères
que sur l’atmosphère
On ne sait s’il déménage
Avec tous ses bagages
Et traverse les airs
De son allure autoritaire.
–
Et peut-être qu’il essuie
D’intempéries, la pluie
Et aussi les présages
De lourds nuages
Pour monter plus haut
Que sur son escabeau
Et voir au-dessus
L’horizon moussu
Le tapis des dieux
Et un temps radieux
Eloigné de terre
Mais c’est solitaire
Que son char avance
Immobile danse
Divin omnibus
(elle le dira, ….Vénus)
Qu’il aurait pu prendre…
–
– mais faudra attendre
le prochain T E R
çui qui vient derrière
Le train de la passion
Fait toutes les stations
C’était avant Christ
Et sa passion triste
Qui filait tout droit
Vers sa mise en croix
Et resta en tas
Sur le Golgotha.
–
Apollon invente
De nouvelles sentes
Et va sans pareil
Vers le soleil
Sans solliciter courroux
D’un Jupiter jaloux ,
– A l’instar d’Icare
Qui vécut cauchemar
Et retomba sitôt
Tête première dans l’eau
Réviser sa copie
De la mythologie –
–
Sauve qui peut !
N’est pas Apollon qui veut !
——–
Article provoqué par la réponse d’Arthémisia à mon post….
Ainsi que celle de JoBougon, par rapport à cette même réaction
la chute d’Icare, dessin d’élève de 5è –2010
voir aussi le 22 novembre le nouvel article avec les poésies d’Alice…
Langue au pas à pas des signes ( RC )

photo: Herlinde Koelbl: Robert Mapplethorpe, 1983
–
C’est en suivant pas à pas ,
– Des traces sur les murs,
Et le sol d’un immense labyrinthe
Qu’une vie entière ne suffirait pas à appréhender,
– Qu’elle fit sienne une langue,
Imprimée de marche intime,
< Dont seule elle détenait les clefs,
Que je comprenais, je crois, un peu,
– Sans pouvoir la déchiffrer tout à fait.
–
RC – 20 mai 2013
–
– en rapport à une phrase de Patti Smith, ( et son rapport à Rimbaud ):
« Rimbaud détenait les clefs d’un langage mystique que je dévorais même lorsque je ne pouvais le déchiffrer tout à fait »
– dédié à Arthémisia
Claude Saguet – Belle, pour quel désert suis-je promis ?
–
Belle, pour quel désert suis-je promis, pour quel autre
désert s’il faut, à chaque instant, retrouver sa solitude dans tous les yeux qui passent ?
Lorsque les routes se dédoublent et s’amoncellent les fleuves ; lorsque lentement, dans le matin, s’élève l’haleine rouge des heures, je voudrais m’ouvrir comme une parole privée d’air depuis longtemps.
La mer, de tous ces plis, m’apporte des chants sans mémoire qui vont, avec l’entêtement obscur de l’oiseau, pour retrouver un goût de terre et d’orage.
Désert, désert partout ! dans les cercles criants de la sève, dans l’arbre qui se tord pour ne plus exister
Et j’ai peine à croire à notre langage immobile sous les pierres, à ce reflet dans le miroir brisé à l’aube des cascades.
(l’œil déserté version 2 éditions dé bleu 1980)
La nuit m’apporte
un poème d’eau fraîche.
La nuit venue du fond
de ton corps mutilé
je peux la prendre dans mes bras ;
je peux l’avaler toute jusqu’au premier rayon.
La nuit venue du fond de ton corps flagellé
est-elle femme
ou rose noire ?
J’ai fermé portes et fenêtres.
Est-elle femme,
est-elle écho
la nuit venue du fond
de ton corps décharné ?
Je veux en elle
trouver un visage, de quoi me remettre à vivre.
La nuit couvre la plaine
de son lierre fantôme
et j’imagine un corps vivant.
La nuit comme une forêt morte
sur un chemin hanté de plaintives lueurs.
(l’œil déserté version 2 éditions dé bleu1980)
Du fond de la grande mer, je m’envolerai ( RC )
Du fond de la grande mer je m’envolerai,
je serai
Dauphine, je sortirai de l’ombre.
Au long cours,
les courants glacés,
les algues
rapides,
des vaisseaux
lointains
des notes d’écume sur le vert mouvant,
je serai rapide, je serai glissante
En Antarctique, de mon voyage
et rejoindre
Celui d’entre les Ices,
celui qui glisse sur les glaces
celui qui déserta
Le monde d’en bas, l’étroit
mon phoque, à qui l’on a dit
Tu feras rire les enfants ,
tourner des ballons sur ton nez.
Nous reviendrons ensemble
portés de lit
Traversant des poissons
les bancs serrés
Dialogues en notes d’éclair
Princes du liquide
Nous rejoindrons la grande mer,
Et son infini
RC- 04 2011
( inspiré par les vagues scélérates ), d’Arthemisia
–
Sylvie Fabre G – Corps subtil
Qui jugera du chemin ? Ton corps respire, une haleine l’entoure, l’autre est ce passant venu des lointains, retournant aux lointains.
Tu dois consentir, fraction du monde, multiplication des années et des êtres.
Quelle luminosité as-tu un jour connue pour ombrer la rencontre ? Tu te retournes, les traces sont là, derrière, devant, elles te précèdent toujours. Tu sens le sceau de lassitude, tes jambes tremblent quand la peur pose son caillou dans le ventre – étalon or. Sur son autel, une main presse l’attente. La parole reflue quand, jeté en pâture, solitaire, le corps s’étiole, les lèvres se pincent, il n’y a plus de pulpe autour des mots.
Qui jugera du chemin ? Les voies de l’incarnation ont mille possibles, nous empruntons toujours l’unique, impossible.
–
Sylvie Fabre G., corps subtil – Editions L’Escampette, février 2009
–
( Un texte que je dédie particulièrement à Arthemisia )
–
Redon – les plaisirs , les jours , les ors de Redon ( RC ) – M Proust- Arthemisia
Sans les larmes, les yeux pleins, au regard immobile, le vertige des chevaux peints, passent en demain les belles ors de Redon,
dansent, ma neige, en cercles aériens, tourbillon vertical aux ailes enlacées,
la terre se soulève aux équidés embrassés , point de quotidien qui finit, l’aventure de l’Arc en ciel,
recommence à chaque mouvement des nuées, la terre a sa chaleur d’été, les ombres sont en fumées,
dissoutes dans un bleu inventé, le goût des heures demeure …. au temps immobile des plaisirs et des jours…
—
les « plaisirs et des jours » fait bien sûr référence à Marcel Proust
dont voila l’extrait final de « les Tuileries » … un texte très « imagé », qui m’avait fortement marqué en tant que collégien…
—

photo:
Bernard Legon Sculpture: Coysevox: allégorie de la renommée
Au bout de la Terrasse, un cavalier de pierre lancé sans changer de place dans un galop fou, les lèvres collées à une trompette joyeuse, incarne toute l’ardeur du Printemps.
Mais le ciel s’est assombri, il va pleuvoir. Les bassins, où nul azur ne brille plus, semblent des yeux vides de regards ou des vases pleins de larmes. L’absurde jet d’eau, fouetté par la brise, élève de plus en plus vite vers le ciel son hymne maintenant dérisoire. L’inutile douceur des lilas est d’une tristesse infinie. Et là-bas, la bride abattue, ses pieds de marbre excitant d’un mouvement immobile et furieux le galop vertigineux et fixé de son cheval, l’inconscient cavalier trompette sans fin sur le ciel noir.
—-
et Arthemisia, dans son post » Finir bien« … « me répondit »
peinture: – Odilon REDON Le Char d’Apollon Vers 1910
Ce cavalier là avait les yeux pleins. Ils repoussaient la pluie, appelaient le soleil, et même quand il s’éloigna, ils laissèrent sur la terre une couleur nouvelle, inconnue, hors de l’arc en ciel, qui donna du goût aux heures, et le courage d’aller vers soi.
Dans l’habitat du quotidien, ils offraient la force des lendemains. Des autrement.
Cela aurait pu être le début de l’histoire. Ce fut son dernier chapitre.
Il fallait bien finir.
Il fallait finir bien.
–
© Arthémisia – 05/2011
–
Faire – défaire ( RC )
dessin : P Picasso: l’étreinte
–
A faire et à refaire
A lire et à relire
C’est toute une affaire
Ainsi s’attirent,
Les contraires par paires,
Les joies et le rire,
En un repas solaire
Comme c’est l’écrire
L’entre deux , au dessert
A refaire et parfaire
L’accord des soupirs…
–
Et comme défaire
Est souvent mourir,
Le corps souffert
Grain de délire
Aussi offert,
Et dans l’absence, pire
Le goût de l’enfer
Et l’on dira, partir
Aux vents du désert….
–
RC 2 octobre 2012
–
(inspiré par Arthémisia, et son post » Des faires » )
–
je serai mère , bientôt – ( RC )

photo extraite d’un film de Bergman: – Liv Ullman ( peut-être provenant du film « la honte’ )
je serai mère , bientôt
–
Au tirage au sort, la courte paille ou la grande
En dialogues biologiques,Dieu m’a dit : tu seras femme
Tu porteras, les plis les rides, de la peau et du temps
De ces mots , aussitôt faite, ai eu joies et désarrois
Je vis, j’ai vécu, je me souviens, je le suis devenue
J’ai accueilli, je me suis de Marie l’immaculée, éloignée
J’ai cueilli auprès des hommes, du plaisir , le fruit
D’amour, et ce fruit s’est enraciné .
D’amour , mon sang s’est transmis
Avec lui celui de mon père, ma mère ;
De don, de souffrance , mon fruit
Je l’ai senti m’envahir, et son poids
Je me suis vue m’épanouir, – en poids aussi
Par la vie, ainsi en moi, autrement
Tensions, joie, encombrement ;
Des mouvements de toi ressentis,
Puisque c’était TOI , ici
La Caresse de l’au-delà *, et battre
L’écho de dedans, de la maison rose
J’ai écouté, mes paupières closes
La vie à transmettre , ce chant d’intérieur,
Long fil ininterrompu, je l’ai portée, je t’ai porté
J’ai porté le futur, je porte les futurs.
En germination, je suis déesse à mon tour, et
La mort sera battue en brèche
L’au delà, le divin, n’est pas ailleurs
Il est en moi, Vie je donnerai
Je serai mère, bientôt
RC avril 2011
–
* la superbe expression » La Caresse de l’au-delà * » provient d‘Arthémisia. ( que j’ai « questionnée « serré » pour essayer de transcrire la sensation de pré-naissance.. )
–
–
Sensation – d’elle (RC)
En réinterprétant une partie du post 1606 D’Arthémisia: « Ce rose s’appelait Pimprenelle. Elle sourit. Se sourit.
La vitre reflétait parfaitement son image. Elle se fit une bouche fleur. »
—–
La vitre reflétant parfaitement son visage
Transmit , du quai de la station, son image
Ce reflet, qui saisit , de bonheur,l’amateur ,
La mateur attend. , et tente un signe.
Lorsque le dessin des lèvres paraît, insigne
Sur la vitre embuée, la bouche fleur
Le reste du visage fuyant, très doux
Evoqué, et comme aspiré par le flou
Juste un baiser rosi, frôlement froissé, d’ailes
Couleur carmin, sensation – d’elle (Pimprenelle)
Déposé sur la glace du métropolitain
Qui s’ébranle – en parcours souterrain
Emportant au loin l’image en fusion
Du jour à venir, et ses tentations.
RC
Arthémisia – elle sait

dessin: l'homme qui marche - Alberto Giacometti
Toujours plein de belles créations, sur le blog corpsetame d’Arthémisia, je republie ici un de ses posts anciens, de 2007
536 – Elle sait
Arthemisia- Le Jardin suspendu
–
La parole chante aussi bien que l’âme et corps chez Arthie, dans une de ses publications anciennes, que je me permets d’accompagner à mafaçon avec un de mes peintres « phare » Clyfford Still-
qui a maintenant un musée consacré à son oeuvre à Denver...
(grand peintre expressioniste abstrait américain, dont je conseille vraiment une vue en « réel » ).
voir aussi le bel article sur l’expressionisme abstrait sur http://ecoledeny.blogspot.com/
Lascaux, un lieu de conte et de magies ( RC)
En réponse à l’article récent d’Arthémisia
C’est un lieu retiré
Il est au coeur d’une falaise
C’est un lieu obscur
Au silence de coquille
C’est un lieu secret
Que les hommes envoûtent
C’est un lieu voûté
Aux piliers incertains
C’est un lieu obscur
Que les hommes ont peint
C’est un lieu sacré
Pour croire en l’avenir
C’est un lieu enfumé
Par des morceaux de lumière
Qui tremblotent de leur suif
Au moindre courant d’air
C’est un lieu magique
Habité par la chasse
Les entrelacs des bois de rennes
Les chevaux superposés
C’est un lieu d’espoir
Abritant les croyances
Et qui s’offre à nos yeux
De très lointains descendants
Arthémisia: – Le Temps de Dieu
Voici le temps de pose,
L’éternel matin,
Où même l’eau ne bouge,
Et où le ciel encore embrumé de sommeil
Se décide lentement à ouvrir les yeux.
Les barques indolentes attendent l’éclaireur.
Le geste ne vient pas.
Seul le soleil grille.
Aujourd’hui Dieu aurait-il
Donné du temps aux hommes,
Un temps vaguement rose
Clair, et rose
Comme l’aile de l’insecte
Qui si délicatement se pose
Sur la surface inerte ?
Ou peut-être est ce simplement le temps
D’un dernier baiser ?
Nul ne sait…
Copyright © Arthémisia – Juillet 2008
Avec : Styx – Copyright © Paco que je remercie infimement et chez qui une petite visite s’impose.
Et moi-même je remercie Arthie, pour ses superbes créations, et qu’elle m’autorise à en faire écho ici… j’aime notamment réactualiser les publications anciennes… afin qu’elles ne soient pas enfouies sous les feuilles du temps…
Arthémisia: – Au Bord de l’explosion
Je me fais toujours un plaisir de parcourir corpsetame d’Arthemisia… ( et j’aime faire écho à ses écrits au style toujours particulier… qu’ils soient anciens ou présents
418 – Au Bord de l’explosion

D’un jour heureux (RC)
D’un jour heureux
Petite porte ouverte
Sur le mystère
Fort de café
De ton encre indéfinie
l’image serrée,
Mais si j’inverse
D’importance
Le sentiment
bouillonnant, mon amant
Au mousseux miracle
Fugace et lacté
Je te bois
Je te vois
Le matin tu es
Toujours là
Dans mes bras.
Variation sur « la petite porte ouverte » de Arthémisia
Bouillon serré, mousseux
Sentiment d’importance
Miracle de l’image
Fugace éclairage
D’un jour heureux
Petite porte ouverte
Sur le mystère
De ton encre indéfinie
Je te vois
Je te bois
Le matin tu es
Toujours là.
Arthémisia…… L’image

Tu marches lentement, poussant du pied le sable
En gerbes fleurissant des paillettes effaçables.
Je te revois encore, riant avec les mouettes,
En écartant les bras pour cueillir le vent,
Laissant sur ta peau nue courir imparfaite
La pensée d’un amour avec moi estivant.
Je te revois encore courbé vers la marre
Scrutant le coquillage, des marées, survivant,
Et cherchant à point d’heure, accroché sous le phare,
La lumière d’argent venue de mon levant.
Je te revois géant haranguant les dieux mêmes,
Tourné vers l’horizon, et vomissant tes flancs,
Hurlant au ciel, aux flots, les mots de ton poème,
Toujours lourd et tendu…époustouflant.
Je te revois ce soir, au seuil de mon rêve.
Où seras tu demain ? Peut être encore ici ?
Tu vis et tu dessines en mon ventre un lacis
Que la mer sans détours ramène sur ma grève.
Je te revois jamais et toujours et encore,
Construisant la demeure où j’habite à plein temps,
Je cours après les jours arrogants de la mort,
Et je cours après toi, l’image de mon néant.
Copyright © Arthémisia – Juin 2008
Avec : Nicolas de STAËL – Tempête
Aux années de plomb (RC)
Entre mon sourire,
je crois percevoir,
le grain de ta peau.
Aux années de plomb
A la fontaine scellée
Esprit retiré
Au baiser du crapaud
Aux contes de Perrault
La belle endormie
Maîtresse du temps
De plomb fera plume
Les mots jailliront
Captive libérée
Oppression dégelée
Pensée désentravée
Aux sources sans larmes
Fontaine je boirai de ton eau
Et encore boire tes pages.
—
ce texte est un écho à celui d’Arthémisia: voir son post:
Entre les larmes
Je crois encore voir
Les pages de ta peau.
Photo: Imogen Cunningham