Cerises noires – (Susanne Derève) –

Le morceau de ciel blanc d’une aube.
Sous les persiennes un reste de sommeil.
Dans le jardin des simples
de minuscules cerises noires,
dont le goût panse les tourments
plus sûrement que la nuit.
Il faut se réfugier très loin dans l’ombre :
à se laisser gagner par le sommeil,
on oublie que la nuit se doit d’être profonde,
tendue vers la douceur,
pour émonder le froid couperet du jour,
son trouble, sa fièvre, l’éclat des voix,
l’entame des aurores,
de cette pulpe noire des cerises aux branches
des vergers,
que les merles dévorent.
*
Interprété par Laurent Steed Chapelon :
Hugo Le Maltais – Matricule des anges

photo RC de l’île Tioman
A l’heure où s’endorment les pigeons
La lumière se recroqueville,
Au creux humide de la nuit.
Carlingue de lune,
Sur un ciel de rouille bleue
Sous les néons électriques
Les naufragés s’entassent
Entre la chaleur d’un grec et
Les vapeurs
D’une 8-6
Les dieux nocturnes
Ont des enseignes lumineuses
Sex-shop, doner kebab et
Pharmacie de garde.
Les oies sauvages piquent vers le sud
Le feu crépite
Un verre de porto blanc à la main,
Je m’absente du monde.
(J’ai égorgé la nuit, qui s’est répandue dans une aurore écarlate…)
Anthony Phelps – le veilleur

sculpture : Germaine Richier ( Montpellier )
Veilleur je vis dans cette patrie de poètes
au-delà de toute perception physique
dans la laine violette des songes
Un être en moi
qui né de moi est plus que moi
te parle
teintant sa voix des couleurs de l’aurore
coulant ses mots dans des moules d’oiseaux
afin qu’ils soient légers et purs
simples
à la façon des fleurs
Yann-Fulub FOLLET

Laisse-moi marcher tout près de toi, rêve Écouter les gouttes de pluie frissonnant crescendo Notes blanches et notes noires Fermer les yeux à l’approche du printemps Préludant aux coucher de soleil, fin d’un autre hiver J’ai dans la tête un isthme de matin bleu Que la rosée de Carélie inonde parfois de son aurore… 21.04.1878
Lettres de Carélie – poèmes
Editions des Orgevaux
René de Obaldia – berceuse de l’enfant qui ne veut pas grandir

Mon petit frère a le bourdon
Et ma petite sœur bourdonne.
L’âne du ciel broute un chardon :
Une vieille étoile d’automne.
Papa est mort depuis longtemps
Dans une guerre expéditive.
Maman s’en va par tous les temps
Rejoindre un monsieur de Tananarive.
Dormez, dormez, grandes personnes.
Le volet claque, la nuit vient.
C’est toujours la même heure qui sonne
Priez pour mon ange gardien !
Je serre mon harmonica
Contre mon cœur et sa brûlure.
Je suis le dernier des Incas
Et le premier de ma nature.
La nuit, bientôt, va m’étourdir
Je respire à petites doses.
Dormez, dormez, grandes personnes.
Le volet claque, la nuit vient.
C’est toujours la même heure qui sonne
Priez pour mon ange gardien !
Ah ! que je reste tout petit,
Déjà trop grand pour tant de larmes !
Une seule étoile suffit
A désarmer tous les gendarmes.
Maman est avec le Monsieur
Qui ne se couche qu’aux aurores.
Je vais compter jusqu’à cent deux
Je vais attendre, attendre encore…
Dormez, dormez, grandes personnes.
Le volet claque, la nuit vient.
C’est toujours la même heure qui sonne
Priez pour mon ange gardien !
Il explorait des cavernes
Et des mondes subalternes.
James Joyce – musique de chambre III: ( pâles portes de l’aurore)
peinture: Stephane Halbout
III
A l’heure où tout repose encore silencieux,
O toi qui restes seul à surveiller les cieux,
Entends-tu dans la nuit le vent et les soupirs
Des harpes suppliant Amour de réouvrir
Les pâles portes de l’aurore ?
Quand tout est en repos, toi seul es-tu levé
Pour écouter jouer les harpes nuancées
Sur le chemin d’Amour qu’elles vont précédant,
Et le vent de la nuit donnant le contre-chant
Jusqu’à ce que passe la nuit ?
Harpes invisibles, jouez donc pour Celui
Dont le chemin s’en va brillant au Paradis
A l’heure où va et vient quelque tendre lumière,
Une douce musique flotte dans les airs
Et joue ici bas sur la terre.
–
III
At that hour when all things have repose,
O lonely watcher of the skies,
Do you hear the night wind and the sighs
Of harps playing unto Love to unclose
The pale gates of sunrise ?
When ail things repose, do you alone
Awake to hear the sweet harps play
To Love before him on his way,
And the night wind answering in antiphon
Till night is overgone ?
Play on, invisible harps, unto Love,
Whose way in heaven is aglow
At that hour when soft lights corne and go,
Soft sweet music in the air above
And in the earth below.
Gabriela Mistral – Pudeur
dessin – A Watteau
Si tu me regardes, je deviens belle
comme l’herbe qui a reçu la rosée,
et ils ne reconnaîtront pas ma face glorieuse,
les grands roseaux quand je descendrai à la rivière.
J’ai honte de ma bouche triste,
de ma voix cassée et de mes genoux rudes;
maintenant que tu es venu et m’as regardée
je me suis trouvée pauvre et me suis sentie nue.
Tu n’as pas trouvé de pierre dans le chemin
plus dépourvue de lumière dans l’aurore
que cette femme sur qui tu as levé
les yeux en écoutant son chant.
Je me tairai pour que ceux qui passent
dans la plaine ne connaissent pas mon bonheur
à l’incendie qu’il met sur mon front grossier
et au tremblement de ma main…
C’est la nuit et l’herbe reçoit la rosée;
regarde-moi longuement et parle avec tendresse,
car demain en descendant à la rivière
celle que tu as embrassée aura de la beauté.
De l’amour – (Susanne Derève)

Albert Houthuesen – L’orage
De l’amour,
En fallait-il assez pour voir
lever les aubes
pour y sentir perler la rosée du matin
et sur la mer cueillir ce rayon incertain
qui vient défaire la brume
aux premières aurores
Aveugle est-on sans lui
avec des yeux qui ne savent plus
voir saisir
le doux reflet du monde
On a perdu ce pas étincelant
qui nous poussait au long des rives
à guetter le ciel
son moindre éclat sur l’eau
on marche droit
on n’enjambe plus les herbes hautes
ou les fossés pour y guetter l’oiseau
Lève-t-on même les yeux
pour glaner les fruits murs
et quand fulgurent les premiers éclats
du printemps
va-t-on chercher encore aux crocus
les premières étamines de safran
sous les feuilles sèches
de l’hiver moribond
aveugle et sourd est-on
L’ai-je su s’il avait fui
par les fenêtres
par les interstices du jour
ou par les pores de la nuit
une nuit ronde épaisse
où flottait sans un bruit
une entêtante odeur
d’averse
et sans doute n’était-ce pas tout à fait
le silence
ou bien un silence si lourd
qu’il sonnait le glas
de l’amour
comme il faut bien un jour mettre fin
à l’enfance
pour y rejoindre un monde
aveugle et sourd
rongé d’absence
Miguel Veyrat – la clé de ma langue
peinture Isabel Quintanilla , 1998-99 nocturne
—-
LA CLÉ de ma langue
a profané ta demeure:
seule une voix résonnait
entre le couchant et l’aurore.
J’ignore même qui vit
en cette nuit,
qui chante,
et même qui est mort.
Il faudra tout renommer
à la lumière indécise de cette vie:
toi, tu vas droit à la source,
malgré la nuit .
Dansé sur l’eau (Susanne Derève)
Jean DUFY Le Havre 1888
Grande fille des brumes
épousant la nuit
aux mains de bitume
quand le jour s’enfuit
aux bras de métal,
aux mains de laiton
aux yeux de lagune
et peut-être au fond
tout au fond de l’eau
si le temps est clair
sur le sable gris
ou sur une pierre
une étoile nue
fragile anémone
offrant au reflux
sa longue couronne
Fille de la mer et fille du vent
grande fille des airs
au soleil levant
diluant la brume
étreignant le ciel
et ton cœur qui bat
comme un arc en ciel
comme un sang vermeil
au dessus de l’eau
sauté sur le pont
le pont d’un bateau
qui quittait le port
et dansé là-haut
avec les aurores
Raoul DUFY Le port de New York
Michel Leiris – La néréide de la mer rouge
Le soleil qui se lève chaque matin à l’est
et plonge tous les soirs à l’ouest
sous le drap bien tiré de l’horizon
poursuit son destin circulaire
cadre doré enchâssant le miroir où tremblent les reflets
d’hommes et de femmes jetés sur une ombre de terre
par l’ombre d’une main qui singe la puissance
D’occident en orient un voyageur marchait serrant
de très près l’équateur et remontant en sens inverse la trajectoire solaire
Ses regards agrippés aux forêts peignaient
leurs sombres chevelures et ses mains balancées
selon le mouvement de ses pieds caressaient
les lueurs à rebrousse-poils comme s’il avait entrepris
de forcer le cours de son destin d’heure en heure
et de jour en jour en le prenant à contre-sens
De lieu en lieu la nuit oisive le suivait
Au bruit de ses pensées il la faisait danser
ainsi que font les montreurs d’ours et quand la bête lasse
se couchait hissée sur la boule du monde
c’était l’aurore qui se montra nudité fine étincelante et blanche
-Michel LEIRIS « La néréide de la mer rouge (Gallimard)
- c’est visiblement un extrait ( que j’ai déniché dans une revue)… il semble qu’il y ait une version plus complète, dont celle, visible ici.
Birago Diop – Sagesse
peinture: Bela Kadar
Sans souvenirs, sans désirs et sans haine
Je retournerai au pays,
Dans les grandes nuits, dans leur chaude haleine
Enterrer tous mes tourments vieillis.
Sans souvenirs, sans désirs et sans haine.
Je rassemblerai les lambeaux qui restent
De ce que j’appelais jadis mon cœur
Mon cœur qu’a meurtri chacun de vos gestes ;
Et si tout n’est pas mort de sa douleur
J’en rassemblerai les lambeaux qui restent.
Dans le murmure infini de l’aurore
Au gré de ses quatre Vents, alentour
Je jetterai tout ce qui me dévore,
Puis, sans rêves, je dormirai – toujours –
Dans le murmure infini de l’aurore .
Pierre Reverdy – Cette émotion appelée poésie
–
» — Les vrais poètes ne peuvent prouver la poésie qu’en poétisant, si je puis dire.
Pour moi, à qui certains prestigieux moyens n’ont pas été très libéralement départis, je suis bien obligé de m’y prendre autrement.
On a souvent dit et répété que la poésie, comme la beauté, était en tout et qu’il suffisait de savoir l’y trouver.
Eh bien non, ce n’est pas du tout mon avis. Tout au plus accorderai-je que la poésie n’étant au contraire nulle part, il s’agit précisément de la mettre là où elle aura le plus de chance de pouvoir subsister.
— Mais aussi, qu’une fois admise la nécessité où l’homme s’est trouvé de la mettre au monde afin de mieux pouvoir supporter la réalité qui, telle qu’elle est, n’est pas toujours très complaisamment à notre portée, la poésie n’a pas besoin pour aller à son but de tel ou tel véhicule particulier.
Il n’y a pas de mots plus poétiques que d’autres. Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore — pas plus dans la tristesse que dans la joie.
Il n’y a pas de mots plus poétiques que d’autres. Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore — pas plus dans la tristesse que dans la joie.
Car la poésie n’est pas plus dans les mots que dans le coucher du soleil ou l’épanouissement splendide de l’aurore — pas plus dans la tristesse que dans la joie.
Elle est dans ce que deviennent les mots atteignant l’âme humaine, quand ils ont transformé le coucher du soleil ou l’aurore, la tristesse ou la joie.
Elle est dans cette transmutation opérée sur les choses par la vertu des mots et les réactions qu’ils ont les uns sur les autres dans leurs arrangements — se répercutant dans l’esprit et la sensibilité.
Ce n’est pas la matière dont la flèche est faite qui la fait voler — qu’importe le bois ou l’acier — mais sa forme, la façon dont elle est taillée et équilibrée qui font qu’elle va au but et pénètre et, bien entendu aussi, la force et l’adresse de l’archer.
–
Pierre Reverdy, – Cette émotion appelée poésie
Marie Bauthias – L’ombre des leurres (extraits)
–
de quoi vivre
ou s’enfuir
le vain soleil des mains
en haleine du corps
de quoi dire
l’ombre qu’il faut
pour autant que l’on vienne
en prendre le rayon
–
quel ciel achemine
la figure manquante des aurores
lentement lèvres à lèvres
accole l’occident aux épaules
des grands fleuves de notre mémoire
–
Alda Merini – Cette heure qui me sépare de l’infâme aurore
Terminé enfin cet enfer,
depuis longtemps déjà, désormais c’est printemps :
l’ordre juste
du sommeil remonte le long de mes chevilles
frappe ma tête comme un tonnerre.
Enfin la paix,
mes flancs et mon esprit vaincus,
et moi qui repose précise sur les pentes
de mon destin du moins pour cette heure
qui me sépare de l’infâme aurore.
–
Cessato è finalmente questo inferno,
già da gran tempo, ormai la primavera:
l’indole giusta
del sonno mi risale le caviglie
mi colpisce la testa come un tuono.
Finalmente la pace,
i miei fianchi e la mia mente vinta,
ed io riposo giusta sui declivi
della mia sorte almeno per quell’ora
che mi divide dall’infame aurora.
–
La terra santa, Scheiwiller, 1984
–
Si le dehors existe ( RC )
Si le dehors existe,
Il se passe de son regard
Une barrière d’ombres
Derrière la grille de ses doigts
Qui contient son visage
Peut-être pour protéger l’âme
Des outrages de la vie
Ou bien, comme les chauves souris
Rester suspendu dans une grotte
Enveloppé de ses ailes
A l’abri du noir
A l’image d’un vieux parapluie
Qui ne s’aperçoit pas
De l’aurore boréale
Nimbant la planète
RC – 11 décembre 2012
–
Ahmed Mehaoudi – ombrage chanté
gravure: Georges Braque
comment arrive t-il de ses ailes
à venir décrire de ses yeux de songeur
le feu nourri de nos théoriques certitudes
la course évidente du monde qui passe
comment arrive t-il
à murmurer sur nos lits fermer au soleil
la verité du livre des vérités
puis à l’aurore siroter
la ligne blanche de la nuit
où se croisent étoiles partantes
et lumière du matin
comment de ses ailes
atterrir
clamer que l’homme est le dernier à rire
quand c’est aux oiseaux d’en être les derniers
chanter au plus profond de la gorge
que c’est sa jeunesse qui fait défaut
et alors s’envoler à nouveau
là haut à l’écoute d’autres chants mystérieux…
–
-21 novembre 2010
–
Antimatière ( RC )

Représentation d’un espace stellaire avec trou noir
Je vais suivre la piste aux étoiles
C’est un numéro d’équilibriste,
le vent du dehors, soulève les voiles
Il y a un ciel rose et améthyste
Qui se fronce et puis soupire
Sous la robe d’aurore boréale,
C’est un clin d’oeil en devenir,
Le tout, bordé de sépales
A l’aventure de cet espace
Je me projette …. dans cette antimatière,
pour y faire ma place,
J’emprunte une courbe altière,
Et, perdant ma pesanteur, je suis aspiré
Par la bouche d’ombre d’un astre noir,
Invisible dans l’espace, elle cueille les égarés
Et ceux qui y sont, – ne peuvent y voir
L’attraction céleste est si puissante
Que j’en perds mes esprits en chemin,
Rien ne freine dans cette pente glissante,
Même en jouant des pieds et des mains,
je suis à la merci d’une petite planète
Et quant à parier sur mon sort,
Dressé dans la tempête,
On me donne déjà pour mort…
–
RC – 29 octobre 2012
–
Cribas – Arthur et le fou

portrait d’Arthur Rimbaud
Arthur et le fou
Par Cribas– ( voir son blog » le cri est un autre silence « )
Je n’ai jamais eu d’amis
Peu importe leurs noms
Trente-sept saisons en enfer
A boire du petit laid
Comme Verlaine.
L’ami ne vient jamais
Et la princesse s’étourdit
Il est un reflet maudit
Une aurore éternelle
Sous un soleil d’Ethiopie
Chaque matin le voyage
Le silence
Et dans son sillage
L’effronté moins qu’un singe
Mes phalanges maudites
Mon langage punitif
Ma raison s’illimite
A ces décors en friche
Cribas 07.08.2010
–
Librellule – la contrebasse
J’aimerais apprendre à jouer de la contrebasse
Pouvoir jouer des accords
Ouvrir ma porte sur un chant léger
M’envoler sur la traîne d’un arc-en-ciel
Me laver sous une pluie d’étoiles
J’aimerais voir de l’autre beauté
Comme un reflet de ma tendresse enfouie
Et je veux croire au sourire des hommes
à celui qui se lie aux vagues de mes lèvres
Bientôt
J’habiterai une demeure sans murs ni loquets
Sans bure ni hoquets
Je deviendrai une vallée verte et fleurie
Qui ne connaitra plus ni faux ni sécheresse
Une vallée fertile aux méandres joyeux
Qui accueillera le faucon émerillon
Et s’élargira face à l’horizon ouvert
J’aimerais apprendre à jouer de la contrebasse
Mais je marche sur des cordes tangibles
Soutenue par des canopées de lettres
Et des aurores mordorées
De celles que savent écrire les poètes.
–
Ulysse – la voix
La voix
Il manquera toujours une voix à nos plumes
Un timbre une musique vibrante qui allume
Des feux de la Saint Jean aux buchers de nos nuits
Et disperse les ombres des regrets infinis.
Il manquera toujours, une main à nos rimes
Posée sur une épaule quand la vie nous abime
Pour vibrer du désir d’une nouvelle aurore
Et forcer les bourgeons qui refusent d’éclore
Il manquera toujours un regard à nos vers
Pour dire sa tendresse quand tout va de travers
Essuyer une larme d’un trop plein de bonheur
Recevoir un sourire comme on cueille une fleur.
Il manquera toujours la douceur d’un visage
Sur la page où s’écrit le plus fou des voyages
Quand le vent de l’amour souffle d’imaginaires
Evasions sans retour tout au bout de la terre.
Ulysse – 3 juillet 2012
Ombres -Contrevents – Lueur noire
Encore ( ombres et contrevents)… le blog d’Adelline
Tu marches les yeux baissés
pour protéger
la lumière
emprisonnée dans la cage des rêves
elle s’insinue jusqu’en ta bouche
jusqu’en tes doigts
barrière de pluie teintée
du sang séché de ta mémoire
dis aux yeux ignorants
aveuglés
qu’ils te ressemblent
Je sais c’est parce que
tu la secoues ta vie
que les signes
tombent
aussi noirs
mais
devront réveiller demain une aurore ensoleillée
–