Le défilé des images ( RC )
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En suivant les traces du temps
Comme des empreintes laissées dans la boue,
Il y a, sur ce fil,
Le défilé des images
De celles qui marquent un instant
Et finissent par pâlir,
Cartes postales oubliées au fond des tiroirs,
Restes d’affiches de campagnes électorales,
Catalogues fournis pour produits d’antan,
Et aussi les albums épais,
Des photos de famille.
Je parcours le tout,
Où se transforme,
En épisodes chronologiques,
L’univers, même réduit au dehors,
Bordé de maisons proches,
Qui s’enhardissent de grues,
Et deviennent immeubles.
La famille rassemblée,
Au pied de l’escalier,
S’est agrandie d’un nourrisson,
Maintenant debout sous un chapeau de paille,
Puis, regardant sur la droite,
Le chat gris faisant sa toilette,
Que l’on retrouve seul, enroulé sur lui-même.
Ensuite, c’est une tante de passage,
Dans ses bras, une petite soeur arrivée…
> Tout le monde est gauche,
Dans ses habits du dimanche,
Après le repas,
Peut-être suivant le baptême;
…. Il fait très beau dehors.
Ce sont donc des photos du jardin,
Les enfants jouent au ballon,
. Le tilleul a étiré son ombre,
Au-delà de la grille voisine.
Plus tard, toujours sur l’escalier,
Les habits suivent une autre mode,
….Dix ans se sont écoulés.
Le grand-père n’est plus,
Les allées sont cimentées,
La perspective est close,
D’un nouveau garage,
Occupé d’une voiture,
Brillant de ses chromes,
Elle apparaît sombre,
Peut-être verte…
Un autre album,
Tourne la page d’une génération,
Le format des images a changé,
Issues d’un nouvel appareil.
C’est maintenant la couleur,
Témoignant des années soixante.
L’extravagance des coiffures,
Et des motifs géométriques,
S’étalant sur les murs,
Le règne du plastique,
Et du formica, qui jalonne encore,
Les meubles rustiques en bois.
Quelques pages plus loin,
Les teintes sucrées,
De photos polaroïd,
Donnent dans la fantaisie,
Des portraits déformés,
Pris de trop près,
Et surtout le voyage à Venise.
Gondoles et palais,
Trattorias et reflets…
Les lieux soigneusement mentionnés,
Au stylo à bille ….
> Le beau temps tourne à l’orage,
—– On suppose une dispute,
Car l’album s’arrête là,
En mille-neuf-cent-quatre-vingt,
Sur la photo de l’amie,
Partie sous d’autres horizons,
Rageusement déchirée,
Puis, maladroitement recollée,
Les souvenirs ne sont plus de mise,
Et restent clos dans le tiroir.
Le défilé des images, lui, s ‘immobilise.
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RC – 10 et 11 août 2013
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Contre -temps, contre froid, d’exquis mots (RC)
Si l’art s’égare
Les cils vacillent
Se perdent hagards
Langue aboie
Poèmes de gare
Garçons de course
Course des regards
Contre-danses
Contre -temps
Accordéons rances
Club des fans
Elé – faons
Barris – sons
Morceau d’Banquise
Exquis -mots
L’hôte a ri
Sirop – thé
Frigide – Air
Un ptit froid s’est jeté
Le ballon a tourné
Sur son nez
L’échec (été mat)
Et le jus ( de tomate)
Les plus hauts des détours
Faire le tour de l’amour
Et la diagonale des fous
C’est reprendre du dessert
Et combien J’vous en sers ?
Et toujours au service
Fond du court de tennis
Le grand jeu, c’est tant mieux
Fait toujours des envieux
Et le phoque est parti
Sfaire la malle, danser l’ska
Kek part en Alaska
Vous dites, c’est une fuite?
D’aller voir les inuits ?
Et si c’était sa nature
De plonger en eau pure ?
Et l’eau pure, je la bois
Et la reine mate le roi
çui qui perd il se couche
Et d’eau pure elle fait douche
Sous une toile d’araignée
Nous irons nous baigner
Il faudra se changer
L’échiquier est rangé
Toutes les tours sont prises
C’est le temps des cerises
Et les fleurs sont écloses
Laissons faire les choses
Le supplice est si doux
On en rprend un ptit coup
Art: Caspar David Friedrich
Voir cet article dans son contexte d’échanges ? , c’est avec JoBougon, dans les commentaires de http://jobougon.wordpress.com/2011/09/25/richesse-du-sort/#comment-2095