Villages morts – figures d’un exode rural – ( RC )
Un hameau abandonné entre Alés et Saint Ambroix (Vallée de la Cèze)
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En traversant, l’espace d’une déchirure,
Certains diraient « cauchemar »,
Des villages désertés,
Où la vie s’est repliée,
Desséchée. –
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Certains,
Où se multiplient les vents,
Et battent portes et volets ,
Sur les façades des maisons vides.
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Et risquant mes pas,
Sur l’absence,
Le cataclysme passé,
Dont on ignore les vraies causes…
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Le foudroiement lent,
Du défilé des années,
L’impossibilité de continuer,
A subir les assauts de l’hiver,
Où il est juste question de survivre,
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Alors que l’avenir n’est est plus un,
Que les sources se tarissent…
Et aussi, l’exode vers les villes,
Font, que, petit à petit,
La vie se déplace,
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Et qu’ici, seuls restent,
Accrochés à leur passé,
Les arbres,
Qui font le lien,
Entre le ciel et la terre,
Si , plus personne ne vit ici.
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Seuls reviennent,
Le temps de quelques mois,
Les vacanciers,
Epris de paysages champêtres,
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Fuyant le bruit et la fureur,
Des banlieues grises,
Des appartements étroits,
Et des parkings payants.
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Mais ce sont des temps d’illusion,
Dont on revient vite,
En faisant la queue, sur les autoroutes.
Car le pays réclame son dû,
Et reprend ses droits
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Il ne peut pas être regardé,
Comme une simple carte postale,
En couleurs, et seulement en été,
Quand les saisons, sont là,
Comme ailleurs,
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Et le gel et la boue,.
Et que les ronces prolifèrent,
Dans les maisons abandonnées,,
Aux toits effondrés…
Et sans bétail, les champs aux herbes folles.
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RC – 20 novembre 2013
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note: ces « villages morts » sont aujourd’hui une réalité, dans les zones « reculées », où l’accès y est difficile…
… d’autres sont restaurés mais sont sous « perfusion », d’une vie artificielle, quelques semaines dans l’année, et fermés le reste du temps, en particulier dans les zones touristiques, où seul le « loisir en boîte », fait recette,.
C’est bien là que s’exprime de façon évidente , un paradoxe, entre l’apparence, et la vie authentique, symbolisée par l’existence même de ces villages .
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Voyageur des frontières ( RC )
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Il va, dans l’encaissement des vallées,
Des villes qui débordent,
Du gris et de la rouille,
Et quelques ponts sur la rivière,
Il y va
Sur ces voies,
Où les banlieues cèdent du terrain,
Vers des parcelles en pente.
Il va,
Dans la campagne abandonnée,
D’herbe pelée,
Le bois humide et des pierres anciennes.
Il va,
C’est un espace étroit cerné de montagnes,
Répercutant l’écho des nuages,
Où se hissent péniblement les routes.
Il arrive,
Au delà de la frontière,
Espérant que le gris s’extirpe,
Le langage avenant et solaire…
Il arrive,
Dans un pays, porté d’autres instants
Mais retrouve les vallées encaissées,
Et des villes débordant de gris et de rouille…
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RC – 24 août 2013
( écrit en repensant au roman de Maurice Pons: « les saisons » )
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