Ces fleurs molles des eaux – ( RC )

Un ciel nocturne,
et cette masse sombre
qui semble dormir :
pour elle, on dirait
que c’est déjà la nuit.
Comme elle boit
ce qui reste de lumière,
les moindres particules
dérivent lentement
marquées de points fluorescents.
S’épanouissent les fleurs molles
aux formes délicates,
à la bouche vorace :
comme ces parapluies ouverts
ne craignant pas les flots.
Ce serait presque le monde à l’envers :
les ombrelles se laissant porter
par le moindre courant,
comme le font les nuages
au plus petit vent .
Elle s’étalent, vaporeuses
dans leur royaume, mystérieuses
ignorent la frêle silhouette humaine
qui glisse; à la surface du lac ,
silencieuse dans sa barque…
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10/23/2022 | Catégories: photographie, photography, self creation | Tags: barque, certitude, fleurs, lac, lumière, méduses, ombrelles, particules, regards, silencieuse, vent | Poster un commentaire
Jean-Claude Deluchat – ma barque

Je n’aurai pas grand-chose et ce sera beaucoup
J’aurai dedans ma barque des gibiers et des fleurs
Des agapanthes bleues des baisers dans le cou
Une veine battante pour l’artère des chœurs
Des chants à perdre haleine dans la laine bergère
Qu’un souffle de printemps vient renaître par l’eau
Pour une aire de soleil et un sourire de frère
Qui sait me recueillir au chagrin du sanglot
Venez ici le jour est une aube fertile
Les nuages du ciel sont des cygnes si blancs
Qu’on dirait que les mois s’appellent tous avril
Et qu’un baiser de braise s’est assis sur un banc
Un banc de fruits vermeils et de levers charmés
Par un bruit de marées et de sables venus
Pour le marin perdu et le port arrimé
Jusqu’aux jetées gagnées et le phare des nues
Je n’aurai pas grand-chose et ce sera beaucoup
Un air de noces claires par la source des vents
Une graine posée dans le terreau par où
Ma nuit s’est maquillée et desserre les dents
Sa candeur vermillon a des lèvres de fruits
Et ses seins contre moi sont un tissu de cœur
Qui serrent à mourir comme on sert à minuit
Aux cuivres des saxos des goulées de clameurs
Quelques mots que je sais hors les dictionnaires
Sans besoin de version pour perdre le latin
La toile rouge et noire et l’absinthe ouvrière
Et les tournées gratuites que servent des quatrains
Des dimanches de soie et d’oiselles moqueuses
Des demoiselles folles aux guêpières ouvertes
Quand le temps est à rire sur des berges heureuses
Pour se coucher sans gêne à même l’herbe verte
Je n’aurai pas grand-chose et ce sera beaucoup
Pour les enfants malades et leurs plumes égarées
Je veux qu’ils dorment au chaud en leur toile cachou
Que leurs souliers de cuir leur soient dûment ferrés
Qu’ils jouent à perdre haleine aux hochets rigolos
Et que le soir venu je relève leurs draps
Pour la dernière goulée d’un verre de vin chaud
Dans un tendre soupir aux caresses de chat
Que les faveurs des flots nous portent des voyages
Au plus loin de l’ivresse et des danses de feux
Pour ces gamins heureux jusqu’au bout de leur âge
Dans des pays nouveaux sans la larme des yeux
Bien loin sont les faïences aux halos scialytiques
Bien loin restent les fièvres et les terreurs passées
Je veux ma barque douce pour unique viatique
Chargée d’éclats de rires et d’énormes baisers …
—-
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06/23/2022 | Catégories: auteurs à découvrir, d'images | Tags: absinthe, artère, avril, barque, candeur, clameurs, fleurs, frère, fruits, gibiers, grainemarées, Jean-Claude Deluchat, lèvre, minuit, noces, oiselles, phare, port, quatrains, sanglot, saxos, soie, soleil, source, sourire, vents, vermillon | Poster un commentaire
Ariel Spiegler – pour C

Pour C
J’ai rêvé de sa noyade.
Il disparaissait dans sa démence froide.
Dans mes bras mourait ; je ne pouvais rien y faire.
Je l’avais chéri.
Son sommeil, petite barque, s’en est allée.
Je suis restée avec le jour qui se levait pluvieux.
Je voulais qu’il empêche ta poussière ;
il s’est laissé regarder dans l’accouchement de lui-même,
nu, parce qu’il fallait lui inventer des vêtements
et se construira un orgueil.
Ariel Spiegler Passage d’encres III
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08/17/2021 | Catégories: self creation | Tags: Ariel Spiegler, barque, démence, noyade, orgueil, poussière, sommeil | Poster un commentaire
Je n’ai plus de barque où naviguer – (Susanne Derève) –

Je n’ai plus de barque où naviguer
ni de voile pour prendre la mer
La mer habite mon passé
et mon présent est fait de landes
et de tourbières,
de bois, de chants de blés,
et de l’eau glacée des ruisseaux
où le pied heurte les galets
La mer habite mon passé
que noie le chant des cascades
L’écume y est plus blanche
qu’une coiffe empesée,
que la frange des vagues,
ou que les blancs nuages à la dérive
des vents d’Ouest
voguant mollement vers la mer
Elle bat furieusement les terres
du passé et les sables déserts
mais je n’ai plus de barque où naviguer
plus de voiles, ni d’amers
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08/14/2021 | Catégories: Susanne Dereve | Tags: barque, cascades, Je n'ai plus de barque où naviguer, landes, mer, passé, photomontage RC, présent, ruisseaux, Susanne Derève, vagues, vent | Poster un commentaire
Dans le silence d’une fin d’été – ( RC )

Je ne sais plus où s’éteint
la voix du vent,
dans un soupir peut-être,
comme ne se ride plus
la surface du lac.
Les pierres en profitent
pour se sentir légères,
et s’envoler d’espoir,
contre les nuages
à l’avancée du soir.
Le jour sur sa fin, s’étire, las.
Il abandonne ses couleurs…
Il n’y a plus ni haut ni bas,
ni pesanteur
dans ces dernières heures.
Les barques sont posées
sur elles-mêmes, noires,
le reflet des eaux est un miroir
baignant les étoiles;
Deux notes d’un crapaud solitaire
quelque part sur la terre,
la voix lactée , s’étire , pâle
dans le silence d’une fin d’été.
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10/27/2020 | Catégories: photography, self creation | Tags: barque, crapaud, lac, pesanteur, pierres, soupir | Poster un commentaire
Sabine Péglion – tu ne répares pas – 01
Tu ne répares pas à peine peux-tu au fil des
mots broder quelque étincelle sur la trame des jours
Que saisir de l’instant pour abolir la blessure
de ses lèvres Son sourire déchiré si prés
de la rupture Tu ne répares pas
Ton regard cherche au–delà à transpercer le
mur s’accrocher au sien pour trouver un chemin
Tisse tisse sans illusions les mots sur la page
Parler chanter assembler peu importe
Tu inscris fil à fil la douleur qui se brise
Sur la trame tendue de couleurs tu reprises
au mieux Tu sais bien que rien
n’occultera la trace L’aiguille se faufile
insère un arc en ciel
Pour quelle alliance En quelle espérance
Tu ne répares pas Les mailles du filet
que peuvent–elles retenir avec ce trou béant
Habiles les mains circulent tentent de resserrer
le maillage Pour quelle miraculeuse pêche
Partir alors ne plus revenir traverser
l’horizon N’est-ce pas disparaître Sous la
vague la barque s’enroule le filet dérive
dans le bleu du sillage Tu ne répares pas
Tu ne répares pas le linge lacéré
Éphémère végétation Tu navigues au-dessus
des cordes balancées bien au-delà des haies
Laisse sans regrets la violence du vent
à travers les déchirures vibrer s’engouffrer
disperser les nuages Tu ne répares pas
Tout n’est que cicatrice sur la peau de la
terre Tu sais que pour semer il te faudra
trouver la faille obscure déposer les graines
recueillies en ces mots avec tant de patience
Accepter d’arracher au passage quelques ronces
Voir enfin s’épanouir ces bouquets espérés
Avoines folles de lumière dentelées accrochées à la pierre
Se courbant s’inclinant se relevant sans cesse
Multipliant au vent les rares étincelles
Tu ne répares pas Tu façonnes Tu transformes
Tu recueilles Tige à tige Fil à fil Maille à maille
Ces mots éparpillés Quelque ariette oubliée
Cavatine légère accrochant dans ses yeux
un sourire un plaisir le désir d’exister
***
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05/20/2020 | Catégories: auteurs à découvrir | Tags: aiguille, arc-en-ciel, avoines, barque, blessure, cicatrice, fil, filet, linge, Sabine Péglion, sillage, sourire | Poster un commentaire
Echappée belle -II (Susanne Derève)
Braque: Les Barques. 1951
Une barque à remonter le temps
flots essaim des jours
et posée sur l’eau la lumière comme
un reflet du ciel si ténu
un souffle peignant le silence à peine
un nuage l’embellie
d’un léger coup de pinceau
Doux bruissement de l’étrave
une chanson
Heurts bois contre l’eau
quelques gouttes arrachées par la rame en surface
sitôt perdues
– le léger fil des larmes – juste
une trace humide évanouie
sur la peau nue
Peut-être
faut-il à ce moment laisser virer la barque
à sa guise
ne pas s’arc-bouter épouser le courant
s’adosser au bordage
aussi confortablement qu’il est possible
et pour peu que le ciel ait gardé ne serait-ce
que l’empreinte du sillage
la laisser dériver et la suivre
comme une impalpable voltige
délivrée de l’instant
Osciller sans but
En arabesques brutes entre l’eau et le vent
Et ne se résoudre à rentrer qu’à la renverse
du courant
quand la rive au couchant s’enfonce dans la brume
et que la nuit s’empresse
Tremble déjà vers l’Est un fin quartier de lune
plus doux qu’une promesse
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08/08/2018 | Catégories: Susanne Dereve | Tags: échappée, barque, mer, solitude | Poster un commentaire
Ton souvenir pour tout bagage – ( RC )
–
La barque va doucement
s’échouer sur la plage,
J’aurai ton souvenir charmant
pour tout bagage :
J’ai apporté ma carapace
comme une vieille tortue
encore étonné par mon audace,
débarqué sur une île inconnue
mon corps et mon âme
encore indissociables
sont au programme …
et quelques grains de sable
j’aurai tout le temps
devant moi
pour t’écrire, le cas échéant
des lettres qui ne partiront pas ;
une parole muette,
en encre sympathique
qui restera dans ma tête,
et reviendra, cyclique .
( Cela vaut bien un message
confié à la mer
comme le veut l’usage …)
—- et vogue la galère !
Autant écouter un coquillage
et y mettre ton oreille
– si ce sont des enfantillages
cela remplacera la bouteille …
– encore faut-il en avoir une – ,
mais je n’ai que mes mains
pour toute fortune,
et pas de parchemin
alors il faudra bien
lire dans mes pensées :
car je suis le gardien
de messages esquissés.
–
RC – sept 2017
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01/03/2018 | Catégories: d'images, self creation | Tags: écrire, île, barque, bouteille, coquillage, encre sympathique, fortune, galère, message, oreille, parchemin, plage, sable, tortue | Poster un commentaire
L’oubli de la pesanteur des choses – ( RC )
photo issue du blog « rencontres improbables.blogspot.fr »
La barque fait oublier la pesanteur des choses,
elle, et son reflet, passante paisible ,
glissent sur le miroir de l’onde
sans la rayer ou la fendre.
> Elle est en suspension .
Seul le passage furtif de poissons
montre que l’air est habité en-dessous .
Avec les heures, s’échappe aussi la bulle de la lune .
Elle suit tranquillement une courbe que l’on ne voit pas .
et ne crève pas à la surface,
maintenue par le poids de la nuit.
–
RC – juill -2017
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11/30/2017 | Catégories: photography, self creation | Tags: barque, bulle, chabriere, courbe, lune, miroir, nuit, poissons, reflet, surface | 2 Commentaires
Henri Bauchau – Gare de Lyon
Ta statue traverse ma foule.
Tes quais piétinent .
la liquidité de mon existence.
Les locomotives du sommeil
rouillent sans te déchiffrer.
Errance, Merrance, l’horaire sans lacune
sur l’amour imprimé de force
traînaient tes wagons laconiques.
L’enfant ébloui des tunnels
en criant, en créant vers toi
a roulé, enroulé, déroulé sa déraille
en faisant jaillir de la mer
de la barque échouée du temps
sa statue verrouillée de fer
qui s’échappe du cœur-de-rails
parmi les passions turbulentes.
Ton phare mince et véridique
sa stature traverse ma vie
son amour, ton sexe enfantin
séparant l’heure vigilante
de l’activité du néant.
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12/14/2016 | Catégories: photography | Tags: amour, barque, héant, Henri Bauchau, liquidité, locomotive, passions, phare, rail, statue, tunnels, wagons | Poster un commentaire
Jean-Claude Touzei – Dérive
photo Wynn Bullock
–
Et ma barque gémit
Sous les vents sous les cordes
Ma barque se déchire
Aux alizés du monde
Atteindrons-nous jamais la rive
Ma barque a des yeux bleus
Pour éclairer la nuit
Et ma barque chavire
Là-bas cette lumière
Atteindrons-nous jamais la rive
Et ma barque dérive
Vers les radios pirates
Ma barque tourbillonne
Dans les contre-courants
Atteindrons-nous jamais la rive
Ma barque se retourne
Loin de l’île l’étoile
Et ma barque bascule
Je vais mourir en mer
Atteindrons-nous jamais la rive
Et ma barque repart
Là-bas cette lumière
Ma barque comme un cœur
À l’infini des vagues
Atteindrons-nous jamais la rive
Jean-Claude Touzeil
(extrait de Un chèque en blanc, éditions Clarisse)
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10/08/2016 | Catégories: auteurs à découvrir, photography, self creation | Tags: étoile, île, barque, coe, coeur, cordes, Jean-Claude Touzei, lumière, pirates, radios, rive, vagues | Poster un commentaire
René-Guy Cadou – Près du noyer
Près du noyer
prends garde
à l’ombre
l’herbe est profonde
sous tes pas
les œufs fragiles
dans ta main
une barque
attend
derrière le mur
il
est de l’autre côté
depuis l’hiver
quelqu’un
l’a vu
dans le petit matin
au bord du pré
l’eau de vie
brûlait le ciel
les cuivres
ne chanteront plus.
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07/19/2015 | Catégories: photography, poètes connus | Tags: barque, ciel, cuivres, eau de vie, herbe, noyer, ombre, René-Guy Cadou, œufs | 2 Commentaires
Tu laisses courir l’eau vive – ( RC )
–
Tu laisses courir l’eau vive
Et ne peux la retenir d’entre tes bras.
Il y a, au milieu, une barque qui n’attend pas.
Elle s’éloigne lentement des rives ,
Sans laisser rien à la surface.
Même le défilé des palais de la mémoire…
S’en rappelle comme les échos du soir –
Et sous les ponts, l’eau passe ,
que l’embarcation, à peine, ride ;
Légère, où la porte le courant…
Juste ce qu’il faut de la course du temps ;
….Et personne ne la guide .
Ainsi, de l’eau, les émois…
La rivière se nourrit de pluie .
Il a tant plu, toi, que l’oubli
Fait comme l’eau entre tes doigts .
Ils ont beau être agiles ;
Les rêves perdent leur consistance.
Il est une barque en partance;
Elle dérive au milieu de tes îles…
–
RC – oct 2014
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11/25/2014 | Catégories: photography, self creation | Tags: agile, îles, barque, bras, chabriere, doigts, eau, embarcation, mémoire, rives, surface | 2 Commentaires
Au delà du fluide murmure de l’eau – ( RC )
peinture: aquarelle d’ Emile Nolde: demi-lune au- dessus de l’eau-
–
C’est penché par-dessus la barque,
Que je lance la nasse des idées.
Peut-être qu’un poisson me regarde,
Et souhaiterait lire,
Dans mon image,
Dressée,
De l’autre ôté de la surface.
Quelles seraient mes intentions… ?
De la soif et des rêves,
De faire que la pêche soit abondante
Certains diraient, miraculeuse …
Quantité de mots s’ordonneraient,
Certains mats, d’autres brillants,
Et porteurs des sons,
Ceux que l’on n’entend pas,
Si on ne franchit pas la surface,
Pour aller les chercher,
Au delà du fluide murmure de l’eau
Et de son propre reflet…
Un rideau mouvant, déformé
Par le soupir des vagues.
Elles ont leur propre langage,
Il me faut parmi elles,
L’interpréter, pour aller
Chercher mon propre récit,
Remonter le filet,
Me rapprocher de la côte …
Je m’en étais éloigné.
Maintenant, je l’écris.
–
RC- août 2014
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09/19/2014 | Catégories: photography, self creation | Tags: barque, côte, chabriere, filet, idées, langage, mots, murmure, pêche, récit, rêves, surface | Poster un commentaire
Pas d’épaisseur , de celle des pierres – ( RC )

photo wikipedia
–
Je te verrai,
Image présente,
A travers les murs,
Tournant mon regard
Vers où je te sais.
Il n’y a pas d’épaisseur,
De celles des pierres,
A jouer la distance
Avaler les espaces,
Les collines et les villes,
Redessinant tes gestes,
Comme si la barque des songes,
Ouvrait aux portes du jour,
Ta silhouette indécise
Se découpant dans la brume.
–
RC – juin 2014
–
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09/16/2014 | Catégories: self creation | Tags: épaisseur, barque, brume, chabriere, distances, image, murs, pierres, regard, songes | 2 Commentaires
Dom Gabrielli – Délire au couchant
delirium at sunset
I dig deeper
gravels blooded into unspoken sounds
still i seek the invisible tides
reluctant to row that bewildered boat
through the rapids of innocence
boulders of the sun’s pain
bloodclotted on my forehead
I suck at banished figs insane
the bruised sun sends me away
to live with extinct memory
by the cypresses in the cemetry
I am seated there
I have a red book and a black pen
I am not leaving anywhere
I have the grey in my sights
I write your naked body there
in bark
I shall declare
all the emotions of sunsets rare
—
je creuse plus profond
les graviers de sang incarnés en sons indicibles
pourtant je cherche les marées invisibles
réticent à guider cette barque en perdition
à travers les rapides de l’innocence
les pierres de la douleur du soleil
explosent sur mon front
je suce la folie de figues bannies
le soleil meurtri m’expulse
je vis sans mémoire
près des cyprès dans le cimetière
je suis assis là
j’ai un livre rouge et un stylo noir
je ne vais nulle part
j’ai le gris en ligne de mire
j’écris ton corps nu là
en écorce
je déclarerai
toutes les émotions des couchants rares
–
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07/07/2014 | Catégories: d'images, english translation, photography | Tags: barque, corps, couchant, Dom Gabrielli, innocence, marées, perdition, rouge, sang, soleil | Poster un commentaire
Trois-quarts de lune – ( RC )
–
Tu vois, brillantes dans la nuit,
Se balancer les branches,
Dans la découpe de la fenêtre .
La chambre est pleine de légendes.
Ces trois-quart de lune,
Qui montent au dessus des collines,
Et son oeil blanchâtre passe
Entre les nuages qui s’effilochent .
C’est sans doute à cause d’elle,
Que le sommeil a fui,
Roulé en boule,
Au fond du lit .
Tu te rappelles,
Toutes les histoires,
Jouant de l’obscur.
L’imagination navigue.
Quitte les draps tièdes,
Pour s’enfoncer dans les bois,
Où les ombres s’allongent,
Ainsi les heures sur le cadran.
Les ramures ont des doigts crochus,
Les racines courent et se transforment,
Mille yeux que tu ne vois pas,
Observent ton désarroi .
Tu entends les oiseaux nocturnes,
Ululant de loin en loin.
Tu t’attends bientôt
Au glapissement solitaire d’un loup…
Sur l’étang, dérive lentement
L’enveloppe soyeuse de voiles de brume.
Un vent froid te mord les pieds,
Sortis de l’édredon.
L’angoisse amplifie les bruits,
Ceux des insectes, et les soupirs de la maison..
La pièce s’agrandit, vide soudain,
Les meubles sont des sentinelles noires.
Peut-être des bêtes cachées dessous,
N’attendent qu’un signal, pour surgir.
Et t’emporter loin d’ici,
Si tu t’éloignes, dans la barque des rêves.
Elle arrive , malgré ta volonté
De garder les yeux ouverts,
A te prendre à son bord, pour le voyage,
Pelotonné contre toi-même,
Et tu es surpris au matin,
D’accoster au quai d’un nouveau jour,
Où cauchemars et maléfices ,
Sont retournés auprès des songes,
Rétrécis au point de douter,
Même , de leur existence passée.
–
RC- mai 2014
ima
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07/01/2014 | Catégories: d'images | Tags: édredon, barque, branches, brumes, chabriere, collines, imagination, insectes, légendes, nuages, obscur, sentinelle, songes, voyage | Poster un commentaire
Sarah Mostrel – La poésie se meurt
La poésie se meurt
Avec la fin des étoiles
Avec le feu des volcans éteints
Avec la mort des oubliés
La poésie s’efface
Sur cet enfant sage
Qui n’a pu rêver ni même crier
Lorsque le sort l’a si sauvagement rejeté
La poésie s’envole au gré d’images folles
Dans le berceau des vagues
Aux rythmes allaités
Par un dieu, une tempête ou… serait ce Eole
Qui mène ainsi la barque
De la sonnerie aux morts
A l’assaut de la vie
Et la résurrection tant attendue ?
La poésie se meurt
Mais si j’ai survécu
Ce n’est que pour pouvoir encore
Prononcer l’hymne Poésie
–
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12/14/2013 | Catégories: auteurs à découvrir, photography | Tags: étoiles, barque, berceau, mort, poésie, résurrection, Sarah Mostrel, vagues, volcans | 4 Commentaires
Nous cherchons en nous nos destinations – ( RC )
–
Il y a de l’aventure , – la suite d’un voyage,
Il commence , …. et nous nous retrouvons dans une barque.
Elle dérive silencieuse.
C’est un lac, une rivière, un océan.
La mer est immense pour deux amis assis dans leur regard,
Les draps mouillés de soleil, emportent nos paroles,
Elles se dissolvent dans l’air, et les mains se tiennent;
> Nous cherchons en nous nos destinations,
Le vent coule autour de nous, le monde nous ignore.
Les matins peuvent se succéder,
Nous survolons les abîmes, aux siècles d’histoire,
L’eau nous porte, et le baiser du jour naissant nous enveloppe,
– Il y a longtemps que nous parlons en nous taisant.
Dans un mouvement d’heures, nous ne les comptons pas,
La barque, adossée à un mur de brume, poursuit son chemin,
Et peut-être un chemin immobile, cela n’a pas d’importance.
Rien ne nous indique un lieu,
Et peut-être n’y en a-t-il simplement pas,
… Les yeux seraient-ils perdus dans le vide,
Que nous nous y retrouverions,
Le juste goût du fruit de notre présence,
Et ce moment qui s’étire , nu.
–
RC – 4 novembre 2013
–
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11/30/2013 | Catégories: Art, d'images, self creation | Tags: abîmes, baiser, barque, chabriere, chemin, destination, fruit, présence, regard, vent, voyage | 4 Commentaires
Seyhmus Dagtekin – extraits de Au fond de ma barque
–
Tandis que je mange la terre
La terre me recrache
L’eau me démange
pour remonter à nos frémissements
Premiers
Comme ce liquide qui passe
Sans s’arrêter à ses tourbillons
Toi aussi, laisse-toi aller
Et goutte
Goutte à cette douceur
Avant qu’un crapaud ne t’avale
Avant qu’une mouette
N’avale le crapaud
Dans les sables mouvants de la langue
De même qu’ils marchent sur l’eau
L’eau les fauchera dans leur marche
~ *
Tu vois l’instant. L’après, tu ne le vois pas
Comme ce dos que tu tournes à la lune
Comme ce cri que tu n’imiteras jamais
Mais que fais-tu quand un chien abois au
loin, quand un poisson entre avec un sur-
saut dans ton sommeil, quand un serpent
est un rêve que tu n’atteindras jamais,
quand une treille est un pont qui me laissera
à mi-chemin de ton rêve
Sur quelle roche veux-tu que je délaisse la
suite même si tu ne seras plus ce que je dis
dans la faim de la langue que tu me dérobes
–
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08/13/2013 | Catégories: Art, auteurs étrangers, d'images, fine arts, peinture | Tags: barque, chien, crapaud, goutte, langue, lune, mouette, poisson, serpent, Seyhmus Dagtekin | Poster un commentaire
Mario Luzi – A la vie

photographe non identifié : barque sur lac en Tanzanie
“A la vie”,
Amis, depuis la barque on voit le monde
et en lui une vérité qui s’avance
intrépide, un soupir profond
qui va des estuaires jusqu’aux sources ;
la Madone aux yeux transparents
descend lentement à la rencontre des mourants,
recueille la somme de la vie, des douleurs
les désirs cachés depuis des années, sur la face humide.
“A la vie”, dans Prémices du désert. Poèmes 1932-1956, Gallimard, Poésie, 2004, traduit par Jean-Yves Masson et Antoine Fongaro, p. 60
–
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06/04/2013 | Catégories: auteurs étrangers, d'images, Italie, photography | Tags: barque, désirs, douleurs, estuaires, Madone, Mario Luzi, soupir | Poster un commentaire
Barque sur le lac ( RC )
Quelque part sur un lac,
Les rames se reposent…
S’est arrêtée la barque
Suspendue quelque temps
Entre ciel et eau,
Atmosphère de brume
Que ne cerne aucun repère,
Où, même situer le matin,
N’est pas utile,
Alors que s’installe le silence,
Sur l’étendue d’eau.
Juste le reflet de la coque
Si je me penche,
Et quelques herbes visibles
Que l’on devine
Prolonger par dessous
Leur vie aquatique.
De temps à autre, une vaguelette
Vient lécher le bord,
Fait grincer une planche ;
Un chapelet de petites bulles,
vient crever à la surface,
Echo peut-être d’une carpe
Dont l’ombre lasse se déplace.
Ainsi lentement le temps passe…
Ou je passe à travers lui,
Quand doucement je dérive
Et que les saules penchent
Leur tête par-dessus la barque
En annonçant la rive
Que j’avais oubliée
Un instant où l’immobile
Glisse vers le temps dilué.
–
RC- 18 fevrier 2013
–
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02/25/2013 | Catégories: photography, self creation | Tags: aquatique, barque, brume, bulles, carpe, chabriere, coque, lac, rive, saules, silence, surface, temps | 3 Commentaires
Fernando d’Almeida – Au seuil de l’exil
Fernando d’Almeida
.
.
AU SEUIL DE L’EXIL
Une cloche de deuil a sonné au seuil de l’exil
et la tornade du matin a tonné vers la mer
(…)
Tu marcheras le cœur au poing
tu mâcheras un soir l’amer kola du veuvage
sur le désert nostalgique de ta naissance
une cloche d’alarme une cloche d’alarme
qu’importe l’aigreur des mots hongres
tu seras ici au carrefour des vents dénudés
sur la barque qui tangue
sur la pirogue qui chavire
tu viendras au bout du petit matin
écouter le chant du griot
entendre la voix des eaux
ton royaume sera de nostalgie
ton langage la prison d’un exil
Absente Absente Absente
l’harmattan est venu
l’harmattan est venu
un matin
un câlin
matin
et le ressac de mer
et la peur de dire
et la peur de tuer…
Une cloche de deuil a sonné au seuil de l’exil
et la tornade du matin a tonné vers la mer
(…)
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09/21/2012 | Catégories: auteurs à découvrir, auteurs étrangers | Tags: barque, cloche, coeur, deuil, exil, Fernando d’Almeida, griot, harmattan, langage, naissance, pirogue, prison, tornade, vents | 2 Commentaires
Phrases flottantes, en brume ( RC )
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Aux murmures suggérés
Les airs , à travers les doigts des feuilles
Et capter d’une oreille attentive
Les sons d’une harpe de brume
Lent glissement d’une barque
Au gré d’une errance suspendue
Du gris, sur le gris
La parole chuchotée,
Du mystère des mots
Qui s’assemblent en phrases.
Bribes assemblées,
Un instant flottantes,
Gouttes d’encre
Et qui prennent leur envol,
Quand s’écarte le ciel…
Dissipation des brouillards matinaux,
Lorsque se construit la page.
RC – 19 juin 2012
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06/19/2012 | Catégories: Art, peinture, self creation | Tags: barque, chabriere, ciel, encre, feuilles, gris, harpe, murmure, parole, phrases | 3 Commentaires
Bernard Dimey – Les enfants de Louxor
Bernard Dimey, a une belle oeuvre poétique…,
il est l’auteur de nombreux textes dont des paroles de chansons, chantées par les « célébrités »; par exemple, Juliette Gréco, B Lavilliers, et aussi Jehan, injustement méconnu… dont je suis grand amateur,
et qui lui a consacré un album entier » Jehan chante Dimey »
LES ENFANTS DE LOUXOR,
http://www.deezer.com/listen-275073Quand je sens, certains soirs, ma vie qui s’effiloche
Et qu’un vol de vautours s’agite autour de moi,
Pour garder mon sang froid, je tâte dans ma poche
Un caillou ramassé dans la Vallée des Rois.
Si je mourrais demain, j’aurais dans la mémoire
L’impeccable dessin d’un sarcophage d’or
Et pour m’accompagner au long des rives noires
Le sourire éclatant des enfants de Louxor.
À l’intérieur de soi, je sais qu’il faut descendre
À pas lents, dans le noir et sans lâcher le fil,
Calme et silencieux, sans chercher à comprendre,
Au rythme des bateaux qui glissent sur le Nil,
C’est vrai, la vie n’est rien, le songe est trop rapide,
On s’aime, on se déchire, on se montre les dents,
J’aurais aimé pourtant bâtir ma Pyramide
Et que tous mes amis puissent dormir dedans.
(…)
Les enfants de Louxor ont quatre millénaires,
Ils dansent sur les murs et toujours de profil,
Mais savent sans effort se dégager des pierres
À l’heure où le soleil se couche sur le Nil.
Je pense m’en aller sans que nul ne remarque
Ni le bien ni le mal que l’on dira de moi
Mais je déposerai tout au fond de ma barque
Le caillou ramassé dans la Vallée des Rois.
Catégorie Dimey Bernard,
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04/07/2012 | Catégories: Art, auteurs à découvrir, fine arts, sculpture | Tags: barque, Bernard Dimey, Louxor, mémoire, Nil, pierre, profil rapide, pyramide, vautour | 2 Commentaires
Jean-Yves Fick – feuillet 41
feuillet 41

peinture : arche de Noé -- fresque romane, St Savin sur Gartempe, Vienne By Jean-Yves Fick
viennent les passes
noires et nues
où voguer vers
quelle terreur
à la proue
on savait que
l’étau des roches
allait broyer
la nef entière
corps et âme
pour peu que ne
franchissent pas
les ailes blanches
pour peu que ne
dans l’écume
se montre pas
la main suprême
qui porterait
plus loin la barque
imprévisible
poupe brisée
mais le haut-vol
possible dans
l’étrave intacte
quels seuls visages
hors du royaume
où ne sont qu’ombres
vont apparaître.
—
à noter que la mise en page, que j’ai essayé de respecter, est un des éléments importants de l’expression poétique contemporaine, qui induit, un autre regard, une autre lecture
provenance: http://jeanyvesfick.wordpress.com/2011/
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01/16/2012 | Catégories: auteurs à découvrir, inspiré de bloggers, peinture | Tags: écume, barque, corps et âme, imprévisible, Jean-Yves Fick, nef, ombres, proue, roche, viasage | 1 commentaire