Andrée Chedid – Il y a des matins
peinture: Bela Kadar
Il y a des matins en ruine
Où les mots trébuchent
Où les clefs se dérobent
Où le chagrin voudrait s’afficher
Des jours
Où l’on se suspendrait
Au cou du premier passant
Pour le pain d’une parole
Pour le son d’un baiser
Des soirs
Où le cœur s’ensable
Où l’espoir se verrouille
Face aux barrières d’un regard
Des nuits
Où le rêve bute
Contre les murailles de l’ombre
Des heures
Où les terrasses
Sont toutes
Hors de portée.
In « Par-delà les mots »
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05/19/2017 | Catégories: Andrée Chédid, auteurs à découvrir, poètes connus | Tags: Andrée Chedid, barrières, chagrin, clefs, murailles, ombre, regard, terrasses | Poster un commentaire
Le béton s’enracine – ( RC )
Le béton, sournois,
S’enracine au plus profond de la terre,
Il y a même, paraît-t-il des villes entières,
Qui se multiplient, et même s’étendent sous les mers.
Une terre où petit à petit, les immeubles s’enfoncent,
Et dont on ne voit que la pointe,
Tels icebergs qu’on distingue, pointes dures
Aux couchers flamboyants des soleils
Et la courbe croisée des lunes,
Mais en général, invisibles des hommes,
Cachés sous les épaisseurs,
Du béton sournois, digérant les roches,
Recrachant des tunnels, où circulent,
De longs convois, ne connaissant ni le jour, ni la nuit,
Des lombrics de métal, glissant sans obstacle apparent
Mais s’arrêtant pourtant net, face à d’autres murs de béton,
Où les valeurs d’ici n’ont plus cours,
> Le langage reste barbelé,
Quand se poursuivent , même sous la terre,commune,
Barrières et frontières.
—
RC – 2 août 2013
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08/10/2013 | Catégories: actualités, d'images, photography, self creation | Tags: barbelé, barrières, béton, chabriere, frontières, langage, lombrics, lunes, roches, soleils, tunnels | Poster un commentaire
Alessandra Frison – Les dernières maisons
–
poétesse, dont un certain nombre sont visibles dans
« une autre poésie italienne »

peinture: C Soutine: paysage à Céret 1920
Sono sparite le ultime case
e i cancelli coi minuti addosso
si mangiano l’anima.
Non lo posso scrivere
questo cuore che si interra
colora un’estrema scaglia di me
tra i capelli o sotto
la limatura del gesso
che ancora è schermo di vita,
completa distanza da chi ti infiora
da chi si perde alla fine come la piega
sul libro la pagina bianca
il tuo nome.
*
Les dernières maisons ont disparu
et les barrières pressées par les minutes
rongent l’âme.
Je ne peux l’écrire
ce cœur qui s’enfonce sous terre
colore une dernière écaille de moi
dans les cheveux ou sous
la poussière du plâtre
qui est toujours écran de vie,
complète distance de qui te fleurit
de qui à la fin disparaît comme le pli
dans le livre la page blanche
ton nom.
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12/17/2012 | Catégories: auteurs étrangers, fine arts, Italie, peinture | Tags: Alessandra Frison, écaille, barrières, blanche, distance, maisons, page, platre, pli, poussière, Soutine | Poster un commentaire